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gie, l'autre à Caffa dans la Cherfonèfe, un troifiéme à Saltance en Perfe, & le quatrième à Nafchivan. Ce dernier eft le feul aujourd'hui qui fubfifte, & qui porte le titre d'Archevêché. Cette Province de Nafchivan a le bonheur de pofféder les dignes fucceffeurs des Freres Unis, ou de l'Union, qui furent en 1356. incorporés à l'Ordre de faint Dominique. On doit à la fainteté de leur vie & à leurs foins Evangéliques, ce que nous avons déja dit de la fervente piété, & de l'inébranlable attachement des Chrétiens de la Province de Nafchivan à l'Eglife Romaine.

Pendant que Dieu leur donne leurs propres compatriotes pour les maintenir dans leur Foi, il envoie dans les autres Provinces de l'Arménie & de la Perfe, des Miffionnaires François, pour culTome III, G

tiver les Fidéles qu'il s'y eft réfervés, & pour ramener au fein de l'Eglife, ceux qui ont eu le malheur d'en être éloignés par leur naiffance, ou qui s'en font volontairement féparés par la corruption de leur efprit & de leur cœur. Il faudroit être fur les lieux, pour jour avec nous de la confolation que nous avons de voir ce troupeau de Jefus Chrift, tout perfécuté qu'il eft de tems à autre, s'augmenter en nombre, & croître en piété, & dans l'exacte obfervance de leurs faintes pratiques bien plus févères ici qu'en Europe.

Ceux qui vivent au-delà de nos mers, beaucoup plus occupés de leurs grandeurs & des biens du fiécle que de leur falut, feront peu touchés de l'exemple des Catholiques du Le

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& prendront peu de part aux travaux des Miffionnaires : nous les plaignons autant que nous avons de reconnoiffance pour ceux qui entrent dans les deffeins de Dieu, par l'ordre duquel nous avons quitté la France, & qui veulent bien partager avec nous les fruits de nos bonnes

œuvres.

CHAPITRE VI

L

Du Rit des Arméniens

Schifmatiques.

E Rit de certe Nation confifte particulierement dans la Liturgie, dans les Sacremens dans les Fêtes, dans les jeûnes, dans le Chant, & dans les prieres publiques. J'en ferai autant d'articles.

ARTICLE PREMIER,

De la Liturgie,

Dans les Eglifes, le pavé eft couvert de nattes ou de tapis; la coutume eft de quitter par refpect fes fouliers lorfqu'on y entre. Les Autels font de pierre, fans Reliques; fimples, étroits, & faits de maniere qu'on peut aifément tourner tout autour. Le Crucifix eft peint, ou fait de nacre de perles, enchaffées dans du bois. Le Calice & la paténe reffemblent aux nôtres. On les couvre d'un voile de crefpon, fans pâle. Le fanctuaire eft féparé de l'Eglife, par un grand rideau, qu'on tire pendant le mystère de la fainte Meffe. Il eft rare qu'on dife deux Meffes en un jour dans la même Eglife; mais on n'en dit jamais qu'une fur chaque Autel,

Le Prêtre qui la doit dire, couche dans l'Eglife pendant la femaine. On n'y célébre que des Meffes hautes, & toujours à la pointe du jour; mais la veille de l'Epiphanie, & la veille de Pâques, les Meffes fe difent le foir.

Le Célébrant porte un bonnet rond, dont la pointe fe termine en croix; fon Aube eft étroite & courte; il a fur chaque bras un manipule, qui eft une espéce de manche, qui ne monte que jufqu'au coude: fon Etole eft ornée de croix; les extrémités en font étroites. L'Amict du Prêtre eft comme un collier de Moine, d'argent ou d'or, d'où pend une toile fur les épaules; il est ensuite revêtu d'une Chape. Les Prêtres affiftans n'ont fimplement qu'une Chape fur leurs habits.

Les Diacres ont une Aube,

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