i dit : L'onction de la fanctification dirigera vos pas à la vie éternelle. Après toutes ces onctions faile Miniftre met une couronne fur la tête de l'enfant, & le communie étant encore à la mammelle.

tes,

Du Sacrement de l'Euchariftie,

Les Arméniens adminiftrent le Sacrement de l'Euchariftie d'une maniere qui leur eft particuliere. Le Prêtre ne confacre qu'une feule Hoftie, quelque grand que foit le nombre des. Communians. Leur Hoftie eft ronde, mais trois ou quatre fois plus épaiffe que les nôtres. Après avoir compté ceux qu'il doit communier, il rompt l'Hoftie en autant de petites parties qu'il y a de communians; il les fait tremper toutes dans le Sang de Jefus

Chrift; & les en tirant avec les doigts, il les porte dans la bouche des communians qui se préfentent à lui, étant tous debout.

Cette maniere de donner la Communion, avoit commencé à s'introduire dans l'Eglife Latine vers la fin du 11. fiécle; mais les Papes Pafchal & Urbain s'y oppoferent : le premier écrivit contre cette pratique à Ponce, Abbé de Cluny; & le second la défendit dans le Concile de Clermont. La raison eft que felon l'inftitution de Jefus-Chrift, la participation de fon Sang fe doit faire en le buvant. C'est par la même raison, qu'environ l'an 1053. le Cardinal Humbert défapprouva la pratique de l'Eglife de Conftantinople, de donner la Communion dans une cuilliere, qui contenoit une particule de l'Hoftie confacrée, & trempée

dans l'espèce du vin. Les Grecs gardent encore aujourd'hui cette pratique, & les Arméniens celle de communier les enfans immédiatement après le Baptême & la Confirmation, nonobftant le grand inconvénient, dont ils font fouvent témoins que les enfans rejettent la particule de l'Hoftie qu'ils ne peuvent avaler.

Nous ne nous taifons. pas fur cet abus, non plus que fur un autre qui lui eft contraire; c'eft la rareté des Communions parmi les adultes; car plufieurs paffent les années fans s'en approcher, ou n'en approchent que deux fois. l'année ; fçavoir, le Samedi-Saint, & le jour de l'Epiphanie. Le malheur eft que plufieurs de leurs Evêques & de leurs Vertabiets, qui font leurs Docteurs, autorifent cette coupable négligence,

par leur mauvais exemple, car à peine difent-ils la fainte Meffe une fois l'année. Ils croient beaucoup faire que d'affifter en certains jours à celles des fimples Prêtres, fans vouloir y communier, fous prétexte que ce feroit avilir leur dignité de recevoir la Communion de la main d'un Prêtre leur inférieur.

Quant à leur maniere de donner le faint Viatique aux malades, leur Rituel ordonne que le Prêtre fera précédé de la Croix & d'un Encenfoir: il récite des Pfeaumes, des Epîtres & des Evangiles, le Symbole de la Foi auquel il ajoûte le Trifagion. Je ne fçai pourquoi ils ont pour pratique de ne donner la communion, même aux malades, que quarante jours après la précédente communion,

Du

Du Sacrement de la Pénitence.

L'incapacité des Prêtres Arméniens a introduit plusieurs abus intolérables dans l'ufage du Sacrement de Pénitence. Le Confeffeur, pour avoir plus tôt fait & pour recevoir fa rétribution a par écrit une longue lifte de péchés qu'il récite, fans y fupprimer les plus énormes. Le pénitent, foit qu'il s'en connoiffe coupable, ou non, répond: Jai péché contre Dieu. Si un Confeffeur mieux inftruit de fon devoir, interroge fon pénitent, il ne lui dira mot fur l'accufation qu'il lui fera de péchés griefs. Mais s'il vient à s'accufer de quelques faits, qui font plûtôt des fuperftitions que des péchés

com

me d'avoir tué un chat ou un oiseau, alors le Confeffeur preTome III.

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