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qu'on appelle dirimans, font ceuxci. Contracter avec une perfonne Infidéle, qui n'eft point baptifée. Avoir embraffé la profeffion Religieufe. Etre déja engagé dans le mariage. Etre lié de confanguinité & d'affinité, jufqu'au quatriéme dégré, avec la perfonne qu'on voudroit époufer. Le mariage entre les parens du mari & de la femme, jufqu'au troifiéme dégré, eft défendu. Deux freres ne fçauroient époufer les deux foeurs, ni les coulins germains des coufines germaines, ni même iffus de germains. L'empêchement provenant de l'adoption légale, fe termine au fecond dégré celui de l'adoption fpirituelle, s'étend au troifiéme. Mais pour borner cet empêchement à un petit nombre de perfonnes, toute une famille ne prend pour tous les enfans qui

en naiffent, que le même parrain; & la même marraine. Les Arméniens ne mettent point au nombre des empêchemens, ceux qui proviennent du crime, ni ceux qu'on appelle fimplement empêchans.

Il y a fujet de douter fi l'Ordre de Prêtrife eft chez eux un empêchement qui rend un fecond mariage nul & invalide, ou s'il n'eft feulement qu'illicite; la raifon de douter eft, qu'un Prêtre qui contracte un fecond mariage après la mort de fa premiere époufe, en eft puni par la dégradation, fans paffer cependant pour concubinaire. On le dépouille des honneurs, priviléges, fonctions & habits du Sacerdoce ; & il n'eft admis que comme Laïque à la participation des Sacremens.

Pour ce qui eft des troifiémes

vent,

nôces, les Arméniens les réprou& les jugent illégitimes de droit divin; mais leur pratique y eft contraire: car fi un particulier s'obstine à demander difpenfe pour un troifiéme mariage, & fur un refus, menace de fe faire Mahométan, alors fon Curé, fans avoir recours ni au Patriarche, ni à fon Evêque, la lui accorde promptement. Les Arméniens croient avoir remédié à de grands défordres, par la coutume établie parmi eux, & qui tient lieu de Loi, qui eft qu'un homme veuf ne peut époufer qu'une veuve en fecondes nôces.

A l'occasion du Sacrement de mariage, dont nous venons de parler, je rapporterai ici une pratique extraordinaire de cette Nation; mais qui lui eft commune avec d'autres Nations du Levant. Les Arméniens célébrent la mé

moire du Baptême de Notre-Seigneur le 6. Janvier, & voici de quelle maniere ils font cette Fête. Ils s'y préparent par un jeûne très-rigoureux. Le jour de la Fête, ces peuples courent en foule fur le bord d'une riviere, ou d'un ruiffeau voisin. Le Patriarche, ou un Evêque, ou un Vertabiet en fon nom, ne manque pas de s'y rendre. Il commence la cérémo

nie par la lecture de plusieurs prieres & leçons tirées des faintes Ecritures, & qu'ils appliquent à cette Fête. Il bénit enfuite les eaux de la riviere, & y verfe du faint Chrême. Alors, difent les Arméniens, les eaux bouillonnent à gros bouillons; merveille dont ils font les feuls qui s'apperçoivent. Mais ce qui eft au vû de tout le monde, c'eft l'empreffement avec lequel ce peuple fuperftitieux & groffier fe jette à

corps perdu au milieu des eaux, & y va chercher les parties du faint Chrême qui furnage, pour s'en frotter les yeux, le visage & la tête. Leur dévotion en ce jour eft fi fervente, que le froid du mois de Janvier, fouvent exceffif, & les eaux à demi-glacées, ne les empêchent pas de s'y plonger. Ce trait de fuperftition & plufieurs autres femblables, qu'on ne rapporte pas, font voir de quelle extravagance font capables ceux qui fe laiffent dominer par le fchifme. Comme cette Fête ridicule ne manque jamais d'y attirer une grande foule de peuples de toutes Nations, & que les défordres en font inféparables, les Magiftrats Turcs s'y tranfportent pour y remédier, & fçavent toujours fe faire bien payer de leur présence.

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