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ARTICLE III.

Des Fêtes & jeûnes des Arméniens.

Les Arméniens ont très-peu de Fêtes pendant l'année, qui ne foient précédées par plusieurs jeûnes, & comme ils ont un grand nombre de Fêtes, la plus grande partie de l'année se paffe auffi en jeûnes. Mais ce qui eft infiniment à leur loüange, c'eft qu'ils les obfervent avec une régularité fi exacte & si sévère, que ni l'âge, ni les maladies, ni le travail journalier, ni les longs & pénibles voyages, ne leur font point une raifon pour s'en difpenfer. Les plus réguliers font à jeun jusqu'à trois heures après midi; ceux qui le font moins, avancent leur repas. Mais tous s'interdisent l'ufage de la viande, du poiffon, des œufs, du laitage, &

d'un mets particulier fait avec des œufs de poiffon, & qu'on nomme Caviat. Ce feroit un relâchement parmi eux, fi quelqu'un ufoit de l'huile d'olive, & buvoit du vin. Enfin, on peut dire que dans leurs jeûnes, ils ne vivent que d'herbes & de légumes cuits dans l'huile de féfanne, laquelle ne vaut pas mieux que l'huile de navette. Outre les jeûnes qui leur font ordonnés pendant l'année, ils ont encore cinq jours, où le feul ufage de la viande leur eft défendu; & ces jours s'appellent Nevagadik. Au refte, le grand nombre de jeûnes qu'ils obfervent, les prévient fi fort en faveur de leur Eglife, que lorfqu'ils la comparent à l'Eglife Romaine, ils traitent les Chr tiens Européens, d'hommes lâ ches, fenfuels & efféminés, & prennent de-là occafion de faire

l'éloge de la fainteté de leur Eglife.

Je ne m'arrêterai point ici à faire un détail particulier de leurs jours de jeûne, & de toutes leurs Fêtes, le récit en feroit ennuyeux. Je rapporterai feulement ce qui mérite d'être remarqué. Les Arméniens ne difent point de Meffes les jours de jeûnes: ils ne la célébrent que les jours de Fête, parce que dans ces jours ils ne jeûnent point. Les Mercredis & Vendredis font jours de jeûne, à moins qu'une Fête particuliere ne les en difpenfe. Ils n'ont pendant l'année que quatre Fêtes non mobiles, qui font l'Epiphanie, la Circoncifion de Notre-Seigneur, la Purification de la fainte Vierge, & fon Annonciation. Si le 15. Août n'eft point un Dimanche, la Fête de l'Affomption eft renvoyée au Dimanche fuivant.

II

Il en eft de même de la Fête de l'Exaltation de la fainte Croix qui ne doit être célébrée qu'un Dimanche. Ces deux Fêtes font précédées de plufieurs jours de jeûne. Le Samedi qui précéde la Fête de l'Affomption, eft employé à dire anathême au Concile de Calcédoine, & à faint Léon. Ils font la Fête des trois cens dix-huit Peres du Concile de Nicée avec la même cérémonie; le Samedi, veille de la Nativité de la fainte Vierge, renvoyée au Dimanche fuivant, lorf que le 8°. Septembre est un jour ouvrable.

La Fête de faint Serge foldat, & de fon fils, tous deux mar tyrs, & de leurs quatorze Compagnons, eft célébre parmi eux. Ils la folemnifent le Samedi de devant la Septuagéfime. Elle est précédée de cinq jours de jeûne, Tome III.

fi rigoureusement obfervés, que plufieurs filles & garçons s'abftiennent de prefque toute nourriture pendant ces jours-là.

Le Dimanche de la Quinquagéfime s'appelle Pariegfentan c'eft-à-dire, bonne vie, comme fi ce jour annonçoit les jours de falut, le Carême commençant le Samedi fuivant. Tous les Samedis du Carême font destinés à des Fêtes particulieres. Celle de faint Grégoire l'Illuminateur fe fait le cinquiéme Samedi.

Le Dimanche fuivant, qui est celui des Rameaux, eft folemnifé comme dans l'Eglife Romaine par la bénédiction des Palmes, & la Proceffion. A fon retour, un Prêtre accompagné du Diacre, entre dans l'Eglife, & en ferme la porte. L'Officiant, qui eft à la tête de la Proceffion, frappe à la porte, & chante les

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