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des

paroles fuivantes : Ouvrez-nous, Seigneur, ouvrez-nous la porte mifericordes, à nous, qui vous invoquons les larmes aux yeux. Le Prêtre & le Diacre qui font dans l'Eglife, répondent: Qui font ceux qui demandent que je leur ouvre? Car e'eft ici la porte du Seigneur, par laquelle les Juftes entrent avec lui. L'Officiant, & ceux qui l'affiftent, répondent: Ce ne font pas feulement les Juftes qui entrent, mais auffi les pécheurs qui fe font juftifiés par la confeffion & la pénitence. Ceux qui font dans l'Eglife, répliquent : C'est la porte du Ciel, & la fin des peines, promise à Jacob. C'est le repos des Juftes, & le refuge des pécheurs le Royaume de JefusChrift, la demeure des Anges, l'af femblée des Saints, un lieu d'asyle,

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la maifon de Dieu. L'Officiant & fes Diacres ajoûtent: Ce que vous dites de la fainte Eglife, eft

jufte & vrai, parce qu'elle est pour nous une mere fans tache, & que nous naiffons en elle enfans de lu miere & de vérité. Elle eft pour nous l'espérance de la vie, & nous trouvons en elle le falut de nos

ames.

Après ce pieux & touchant dialogue, la porte de l'Eglife s'ou- ‹ vre, la Proceffion entre, & l'Office finit par d'autres prieres trèsédifiantes. Les jours fuivans & celui de Pâques n'ont rien qui leur foit fingulier. Les faintes pratiques de l'Eglife Romaine, pendant la Semaine Sainte, ne font point obfervées, & ne font point en ufage. Ils célébrent la Messe le Jeudi-Saint, & plusieurs y com munient.

Lafeconde Férie de Pâque eft employée à visiter les cimetieoù ils lifent des prieres & des Evangiles. Depuis Pâques juf

res,

ni

qu'à l'Afcenfion, ils n'ont point de jeûne ni les Mercredis les Vendredis. Depuis l'Afcenfion jufqu'au dernier jour de l'année, les Arméniens célébrent plufieurs Fêtes qui leur font particulieres, & qui font précédées par cinq jours de jeûne. Les principales font la Fête de l'Invention des Reliques de faint Grégoire l'Illuminateur; celle où ils font mémoire du jour auquel ce faint Patriarche fut retiré du puits où Tiridate l'avoit fait jetter; la Fête des deux cens Peres du Concile d'Ephèse; celles de faint George, des Archanges, de Jonas, de faint Jacques de Nifibe, & de plufieurs hommes illuftres de l'Ancien Teftament. J'ai parlé de la Fête de faint Serge foldat, qui eft célébre parmi les Arméniens; mais je n'ai rien dit du jèûne qui la précéde, &

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qu'ils appellent d'Artzibut. Ce jeûne fait le fujet d'une groffe querelle qui eft entre les Grecs & les Arméniens ; car ceux-là font un crime aux Arméniens de faire un tel jeûne, & voici l'hiftoire fur laquelle eft fondé le reproche que les Grecs leur font. Artzibut, difent-ils, étoit le chien d'un Evêque qui précédoit fon maître en tous lieux, & qui annonçoit fon arrivée: l'Evêque fue fi affligé de la mort de fon chien, qu'il ordonna cinq jours de jeû ne pour le pleurer. C'est donc pour pleurer ce chien, difent les Grecs aux Arméniens, que vous. jeûnez ces cinq jours. Une fable auffi abfurde que celle-ci, ne mé ritoit pas que faint Nicon & le Patriarche Ifaïe en fiffent un chef d'accufation. Mais ce qu'il y a ici de réel, c'eft que le mot d'Artzibut, fignifie un avant-coureur

ou un Messager, & que le jeûne de faint Serge venant dans la femaine de la Sexagéfime, annonce que le Carême fuit de près.

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Il ne nous refte plus qu'à parler de l'Office, & du chant de P'Eglife Arménienne, pour finir tout ce qui regarde fon rit. Les Prêtres ont pour Bréviaire le Pfeautier; ils le récitent en pfalmodiant en différens tems foit dans le Choeur, ou chez eux. Ils chantent dans le Choeur des Hymnes, des Leçons tirées des faintes Ecritures, des Oraifons, & autres Prieres. Pendant le Carême, ils vont trois fois à l'Eglife, le matin, à midi & le foir: les autres jours ils n'y vont que deux fois, le matin pour y dire Matines & la Meffe lorsqu'ils la doivent célébrer & le foir pour dire Vêpres. Leur chant eft trèspefant, & imite en cela leur I iiij

SAMOLE

OXFORD.

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