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on lui fit perdre la vie dans la pri

fon.

Depuis ce tems-là, l'Arménie fait une partie assez considérable de l'Hiftoire Romaine, fur-tout à l'occasion des guerres entre les Romains & les Parthes, puis entre les Grecs & les Perfes.

Elle eut d'ailleurs beaucoup à fouffrir des invafions des Sarrafins & des Tartares. Enfin, les Turcs & les Perfans, après s'être fait long-tems des guerres, fe font accordés à la partager entr'eux.

L'Hiftoire d'Arménie nous fait remarquer que ce Royaume a eû des Rois de la maifon des Arfacides jufqu'à Ardefciras; qui fut le dernier, & qui regna du tems de P'Empereur Arcadius.

Les continuelles révolutions qui agiterent l'Arménie pendant plufieurs années, ont été funeftes à la Religion; car elles ont abouti Tome III.

B

à y

introduire le Mahométifme qui y domine, & qui n'a pas peu contribué à faire périr jufqu'aux noms des plus anciennes & célébres Villes, dont les Hiftoires de Gréce & d'Arménie font l'éloge. En Gréce, des Villes de Théodofiopolis, Léontopolis, & Juftinianopolis, en l'honneur des Empereurs Théodofe le Grand, Léon & Juftinien. Dans l'Arménie, des Villes de Vagarfciabat, Thévin, Charno ou Charni Monafchiert, Ani, Jocmuds. Vincent de Beauvais parle d'une Ville qu'il nomme Ara, proche du mont Ararat, & où il y avoit dit-il, mille Eglifes, & cinquante mille familles.

Ce qui refte de ces Villes a changé de nom, & ce font aujourd'hui les Villes d'Erzerom Torzon, Affankala, Béazit, Baybout, Erivan, Naschivan

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d'Arménie; en forte

Zulpha qu'on on ne peut comparer que fur des conjectures légères l'état préfent de l'Arménie, avec celui où elle étoit autrefois..

Les ouvrages de la nature y fubfiftent encore; mais ceux des hommes y ont été détruits par le tems, ou ont été tellement défigurés, qu'après de longues & curieufes recherches, on ne peut s'affûrer d'avoir découvert quelque chofe de certain. On ne voit quelques reftes d'Antiquité qui foient confidérables, , que dans un village nommé Ardachat, entre Erivan & le mont Ararat. L'on croit que ces reftes ont été tirés de la Ville d'Artaxarta.

Si les anciennes Villes d'Arménie ont été bâties comme le font les nouvelles, il n'eft pas étonnant, qu'il n'en foit demeuré aucun veftige; car elles ne font

conftruites que de terre foutenue par quelques morceaux de bois qui y eft très-rare & très-cher. Les murs des Villes & les Forts font d'une espéce de brique féchée au foleil, & liée enfemble par le moyen d'un mortier, qui n'eft qu'une terre détrempée. Tous ces ouvrages font bien-tôt détruits par les pluies, & plus encore parce qu'on néglige de les réparer.

L'Arménie eft prefque toute environnée du mont Taurus, des monts Pariades & Cafpiens, de l'Antitaurus, de Niphate, des monts Gordiens ou d'Ararat. Ces montagnes toujours couvertes de neige & de glace, y entretiennent un froid continuel. La nature du terroir, qui eft impregné de fel, contribue à l'augmenter: ainfi ce n'eft pas chofe rare d'y voir neiger & geler au mois de

Juin : : par malheur pour fes Habitans, le bois y eft rare. Pour éviter la dépense d'en aller chercher bien loin, & pour avoir plûtôt fait, ils n'allument que du chaume & de la bouze de vache, qu'ils ramaffent & font fécher au foleil. Mais pendant que d'un côté ils tâchent à fe défendre du froid avec ces matieres combuftibles, ils ont à fouffrir de l'autre une odeur très-désagréable, qui infecte tout ce qu'on cuit. Toutes ces incommodités n'empêchent pas que le Pays ne foit affez bien peuplé, fon terroir étant très-fertile. Le nombre des villages y eft grand, mais les Villes y font peu confidérables.

Les Laboureurs n'ouvrent la terre qu'au printems, pour faire la récolte vers le commencement de Septembre. Leur ufage eft de faire les fillons très-profonds; ce

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