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étoient contraires à Stéphanos, opérerent la dépofition de celuici; & le rétablissement du premier.Stéphanos étoit à table avec fes amis un jeudi gras, lorfqu'il reçut le compliment d'un Officier de la Cour, qui lui fignifia un Commandement du Sophy, qui non-feulement le dépofoit du Patriarchat, mais qui le condamnoit encore à mille écus d'amende, & à une prifon perpétuelle. Ses partifans, c'eft-à-dire, les plus déclarés Schifmatiques, firent tous leurs efforts pour fufpendre l'exécution de cet ordre; mais le Roi fut toujours inexorable, & ordonna qu'on ne lui en parlât plus.

Nahabiet fut rétabli dans le même moment avec éloge, tant de la part des Arméniens, que de celle des Turcs dont il s'é toit fait aimer. Son rétablisse Tome III,

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dont il fe dit redevable

ment à nos confeils & à nos follicitations, a augmenté fon affection pour les Catholiques, & en particulier pour nous. Dieu veuille que fa bienveillance nous foit un moyen pour l'unir parfaitement & conftamment à l'Eglife Catholique, & que toute la Nation à fon exemple, par la grace de Je fus-Chrift, rentre dans le feul chemin qui conduit à la vie. Accor dez-nous pour le fuccès de ce grand ouvrage, le fecours de vos prieres. Ici finit la lettre du Pere Ricard.

Cette lettre nous renouvelle la douleur d'avoir perdu un des plus vertueux & des plus courageux Miffionnaires que l'Arménie alt jamais poffédé. Il Ун avoit environ trente ans qu'il s'étoit dévoué au service de nos Miffions, & en particulier à l'inftru

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Яtion des Arméniens. Pour fe rendre capable de faire du fruit parmi eux, il avoit étudié leurs dogmes, leurs erreurs, leurs ufages & il en étoit parfaitement inftruit il s'étoit fait une méthode claire & efficace pour combattre tout ce que le fchifme avoit introduit de mal à-propos dans leur Eglife. Il s'étoit de plus rendu très-habile dans la Langue Arménienne, & il la parloit facilement, & même élégamment. Il accompagnoit fes difcours d'un certain air de bonté, & d'une douceur fi infinuante qu'il fe faifoit écouter avec plaifir de fes auditeurs, & gagnoit leurs affections. Dieu lui a fait la grace de réconcilier un grand nombre d'Arméniens fchifmatiques à l'Eglife Romaine; mais ce n'a pas été fans effuyer de cruelles perfécutions de la part

des ennemis de la Religion : car fa vie s'eft trouvée fouvent en danger par les mauvais traitemens qu'il a éprouvés fur fon corps. Sa vie Apoftolique méritoit une fin pareille à la sienne. Car il nous a été enlevé le 6. Août 1719. dans les exercices de la plus pure charité, servant & affiftant les Catholiques, frappés du mal contagieux de la pefte, qui a fait cette année dans le Levant des ravages effroyables. Le mal le faifit en adminiftrant les derniers Sacremens à des moribonds. Nos Arméniens ne ceffent de le pleurer comme leur pere. Notre confolation & la leur eft qu'il fera dans le Ciel leur protecteur auprès de Dieu, après avoir été fur la terre leur pere, qui les a engendrés en Jesus-Chrift.

Avant que de finir ce Chas

pitre de la Miffion d'Erivan, je ne dois pas omettre ce qui a donné occafion à nos Peres Polonois de venir en cette Miffion. Un Arménien né en Pologne, nommé Simon Pétrofvitz, après avoir fait fes études, à Rome, & y avoir reçu l'Ordre de Prêtrife, revint en Pologne, où fon mérite le fit employer dans plufieurs affaires importantes qui réuffirent au gré du Roi Jean Sobieski. L'amour de ce bon Prêtre pour fa patrie, & fon zéle pour le falut de fes compatriotes, lui firent concevoir le def fein de retourner en Arménie pour y travailler à la réunion de fa Nation à l'Eglife Romaine. II propofa au Roi fon deffein. Sa Majefté Polonoise y entra fi volontiers, qu'elle le fit fon Ambaffadeur auprès du Roi de Perfe, afin que ce caractère lui don

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