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me fouvent mer de Bazou.

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Les environs font d'une terre légère & abondante en faffran mais fes mines font fa principale richeffe. Ces mines font des puits d'où l'on tire la naphte en telle abondance, & avec tant de profit, qu'on affûre que les droits: du Roi montent par an à douze mille Tomans, ou à fix cens mille Abaffis : l'Abaffis vaut environ vingt fols, & le Toman cinquante livres.

La naphte, qui eft une espéce d'huile, vient avec l'eau, dont enfuite on la fépare, & on la fait couler par des canaux il y en a : de blanches & de noires. La blanche, comme étant plus eftimée, & d'un meilleur débit, fe tranfporte dans les Pays étrangers; la noire fe confume dans le Pays, & n'y eft pas épargnée : on s'en fert pour les lampes, &

l'on y met des méches groffes comme le pouce.

Le Sirvan répond à l'éloge queStrabon fait de l'Albanie : l'air y eft sain & tempéré ; le voifinage des hautes montagnes couvertes de neige, & le vent de mer en modère la chaleur ; d'ailleurs. tout le Pays eft inégal, & s'éléve. en petites collines, ce qui contri-bue à entretenir l'air en mouvement, & par conféquent à le pu rifier & à le rafraîchir. Les hyvers communément font plus hu-mides que froids, & les neiges qui y tombent ne durent pas longtems fur la terre.

Le beau tems, la pluie, la nei-ge ont leurs faisons réglées seTon le befoin, & comme à fouhait; de forte que fi toutes les années ne font pas également abondantes, il n'en eft point qui foit abfolument stérile, & qui ne

fuffife à nourrir les habitans qui abandonnent affez fouvent une partie de leur récolte.

La terre eft fi bonne, qu'elle n'a pas befoin d'engrais. On la laiffe feulement repofer une année ou deux; & au printems on lui donne la premiere façon. Le Laboureur joint toujours à la charrue cinq paires de bœufs. Leur joug eft une fois plus long qu'en France, mais d'un bois fort léger. Le Laboureur s'affied fur le joug des deux premiers bœufs, & régle la marche. La charrue n'a qu'une petite roue à côté, & le foc n'avan ce qu'autant qu'il eft néceffaire, pour renverser les mottes remplies de racines de toutes les herbes qui ont crû pendant le repos de la terre. Ces mottes demeurent ainfi exposées tout l'é-té aux rayons du soleil, qui les

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réduit en terre très- légère.

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La feconde façon fe fait ent Automne; on y emploie pareillement cinq paires de boeufs avec cette différence que chaque paire traîne fa charrue. Ces: cinq charrues font cinq fillons, & ces cinq fillons coupent perpendiculairement les fillons faits. au printems. Les charrues font fuivies d'un homme qui jette la. femence mêlée avec de la terre,, afin qu'il n'en tombe pas trop au même endroit. Au tems de la. moiffon, les moiffonneurs fe couvrent le corps d'une peau de mouton, pour se défendre de la piquûre des moucherons. Sans fe courber, ils coupent la paille environ un pied au- deffous de l'épi. Ils emportent les épis fur des traîneaux, & les battent fous les pieds des chevaux. La cinquiéme partie du bled eft pour

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le Seigneur du champ, & le refte: pour le Laboureur. Le bled eft fort beau & fait d'excellent pain, bien que ce ne foit pas ici la coutume de fe fervir de tamis, & de féparer la farine & le fon.

Cette quantité de pailles, qui: refte fur le champ après la moiffon, ne demeure pas inutile. Ou ils la coupent fur la fin de l'automne, partie pour fe chauffer, partie pour fervir de fourage à leurs boeufs, & à leurs chevaux, ou ils y mettent le feu pour brûler les rats. On ne fauroit s'ïmaginer la quantité de ces vilains animaux, qu'on voit, pour ainfi dire, fourmiller dans les campagnes: ils y font un tel dégât, que fans de grandes pluies, & affez fréquentes, qui en délivrent le Pays, on feroit contraint de le leur abandonner.

Une grande partie du labou

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