페이지 이미지
PDF
ePub

cinq mille Abaffis au Chamkal, c'eft ainsi qu'on appelle le Prince de Leski. Les Leski font un peuple Tartare, qui habitent audelà des montagnes dans le Dagueftan, & dont on dit que Lef kus, premier Prince de Pologne, étoit forti. Le Roi de Perfe s'étant difpenfé il y a quelques années de payer la penfion, le Chamkal permit au Leski de

courir fur les caravannes de Per

fe, & de piller les vaiffeaux qui étoient contraints de s'arrêter fur les côtes de la mer Cafpienne, qui font de la dépendance du Chamkal. Ce Prince de Lef ki prenoit part au butin par forme de dédommagement. Il fait fa réfidence à Tarkou, qu'il faut diftinguer de Tarki en Circaffie, où le Czar entretient une garnifon.

Tandis que Gurgikan, Prin

ce Géorgien, fut en guerre contre le Roi de Perfe, le Siryan eut à fouffrir des troupes de ces deux Princes, parce qu'elles ne fubfiftoient que de pillage; mais les ennemis les plus redoutés en ce Pays font les Cofaques, qui non contens de pirater fur la mer, font des defcentes fur les côtes avec une intrépidité étonnante. J'ai vû à Dersauré, gros Village de la Sultanie Bakou, qu'une barque de Cofaques ayant fait naufrage fur la côte voifine, ces Cofaques étant defcendus à terre feulement au nombre de vingt, jetterent la terreur par-tout aux environs. Le Sultan fit armer autant de monde qu'il put, & les fit pourfuivre par deux cens Cavaliers. Les Cofaques firent leur retraite dans le Pays de Chamka, pendant plus de vingt lieues, fans avoir perdu un feul homme.

Peu de tems auparavant, cinquante Cofaques étant defcendus près de Meegui Bazar gros Bourg de la même Sultanie de Bakou, enleverent hommes, femmes, enfans, & un gros butin. Tout le Pays prit les armes; cinq cens Cavaliers s'étant avancés, les Cofaques les attendirent rangés fur une ligne ayant leur butin derriere eux. Ils demeurerent ainfi en préfence affez long-tems, & les Kefel Bafchi ou Perfans n'ofoient attaquer ces gens déterminés à fe bien défendre; enfin un des plus braves pouffa fon cheval, & bleffa un Cofaque: deux autres à fon exemple, fe détacherent du gros, & en tuerent un, fans que les Cofaques fiffent aucun mouvement. Alors les Kefel Bafchi s'imaginant que la crainte rendoit les Cofaques immobiles, couru

rent tous ensemble à eux. Les Cofaques les laifferent approcher à la diftance de fept ou huit pas; & alors d'une décharge de leurs fufils, ils en jetterent une quarantaine à terre. Les Ké. fel Baschi en furent tellement effrayés, qu'ils ne penferent qu'à fuir, & laifferent ces intrépides fe rembarquer avec tout leur butin, fans ofer davantage les inquiéter.

La mer Cafpienne feroit fans doute la voie la plus courte, & qui coûteroit le moins pour entretenir le commerce avec Afracan à la Mofcovie; mais outre que cette mer eft extrêmement orageufe, elle n'a point de ports qui puiffent mettre les vaiffeaux en fûreté : elle n'a pas même de bonnes rades le long du Sirvan étant un fond de pierre, où l'ancre ne peut mordre. La rade- là

plus fréquentée eft celle de Niézova, dans la Sultanie de Derbent, où néanmoins l'on voit fouvent périr des vaiffeaux, ou pour mieux dire, des bateaux; car ils ont le fond plat pour tirer moins d'eau, & ne portent qu'une voile quarrée.

Avec cette conftruction jointe au peu d'habileté des matelots qui les montent, ils ne fuivent que la ligne du vent, & ne fçauroient profiter des vents collatéraux.

Tous les ans, dix ou douze de ces bateaux tirés à terre, paffent l'hyver à Niézova. Comme en ce lieu-là il n'y a ni villages ni maifons, les équipages fe font des tentes fur le bord de la mer, attendent le tems de la navigation, qui eft depuis la fin d'Avril jufqu'au commencement d'Octobre. Ils ne fe mettent point en mer,

& Y

« 이전계속 »