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par la nature, La mer le défend d'un côté, & une chaîne de montagnes impraticables le défend de l'autre. Il n'eft ni foffés, ni remparts, qui égalent ces défenses. Ainfi il ne fut pas difficile à Atropatos, qui y commandoit pour Darius, de s'y maintenir tandis qu'Alexandre fubjuguoit l'Orient. Il n'eut qu'à ne fe fer épouvanter du bruit que faifoit ce Conquérant, & à l'attendre par-tout où il viendroit. C'eft ainfi que, Strabon s'en explique ; mais Arrien au Livre 4. raconte qu'Alexandre trouva Atropatos en Médie, & y reçut fes foumiffions. Juftin dit plus; car dans la divifion des Provinces, après la mort d'Alexandre, il fait Atropatos Gouverneur de toute la Médie. Dans cette diverfité d'opinions des hiftoriens la narration de Strabon paroît

d'autant plus vraffemblable, que de fon tems les fucceffeurs d'Atropatos ne poffédoient que cette partie de la Médie, dont il eft queftion, & que le nom d'Atropaténe qu'elle retint en eft une preuve évidente.

Gaze, felon Strabon & Pline, étoit la Ville Capitale. C'eft fur de mauvais Mémoires que Ptolémée a écrit que l'Araxe, le Cambyfes, le Cyrus, l'Amardus la traversent. Les trois premieres rivieres en font éloignées, comme je l'ai déja remarqué, & je ne fçai pas où eft la quatrième. I place entre l'Araxe & le Cambyfe la Ville de Sanina: entre le Cambyfe & le Cyrus, celle de Tazina & des Autels Sabées: entre le Cyrus & l'Amardus le fort des Caduciens & Cyropolis c'est-à-dire, qu'à fon ordinaire, il multiplie les villes; Vil

les qui font entiérement inconnues, & dont il ne refte aucune trace.

Aujourd'hui le Guilan n'a que des hameaux, des villages, des bourgs, avec la feule Ville de Rafcht car nous ferions trop d'honneur à Kaskau & à Aftara, que nous avions laiffé à notre droite, fi nous leur donnions le nom de Ville. Les maifons de tous ces Villages font féparées les unes des autres, comme nous l'avons déja remarqué, pour donner à chaque maison la commodité d'avoir près d'elle les mûriers, qui donnent la nourriture aux vers à foie.

Pour reprendre ici notre route, le 7. jour de Novembre nous eûmes pendant fix lieues à monter, & à defcendre par des fentiers fi roides, qu'en plufieurs endroits l'on a fait des efcaliers

avec de groffes pierres, pour ar rêter les pieds des chevaux & des bêtes de voiture qui portent les cavaja. A chaque pas, je croyois m'aller précipiter du haut en bas de mon cavaja: j'eus même dans cette occafion gran de obligation à M. Buenbek, fre re de notre Ambaffadeur, qui me voyant en péril, mit promptement pied à terre, prit mon chameau par le licol, & me conduifit hors du danger où j'étois. Chacun de nous étoit fi occupé à s'en garantir, qu'on ne penfoir feulement à fe donner le plaifir de confidérer d'agréables payfages, formés par des montagnes entrecoupées de plufieurs petits vallons peuplés de bourgs & de villages, & environnés d'oliviers d'une groffeur extraordinaire.

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Dans un de ces vallons, nous

vîmes un Palais nommé Zeiton rout-bar, affez vafte pour loger un Roi. Un Kan y fair fa demeure ordinaire. Il en étoit abfent, & nous en profitâmes le foir; on nous y reçut fort bien, & nous y reposâmes le foir & le lendemain. Zeiton-rout-bar eft un mot compofé de trois autres. Zeiton fignifie olive, Rout riviere, Bar charge de fruits; comme qui diroit que les olives y font en telle abondance, qu'elles chargeroient la riviere. Il y a de fort belles eaux dans les jardins. Je fus furpris d'y voir un jet d'eau qui s'élève fort haut, & une cafcade où l'eau tombe de coquille en coquille faites de pierre; c'eft le dernier endroit où je vis des orangers en pleine terre. Ils ne céderoient pas à nos grands noyers en hauteur. Les oranges en étoient vertes. Elles ne pren

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