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le repas, que nous possédions, se rencontre dans un ouvrage, attribué à tort à saint Athanase, mais qui paraît bien du ive siècle. L'auteur recommande aux ascètes à qui il s'adresse, de se munir du signe de la croix avant de prendre de la nourriture. Puis ils récitent cette prière :

«Nous Te rendons grâces, notre Père, pour la sainte résurrection que Tu nous as manifestée par Jésus, Ton fils; et de même que ce pain qui est ici sur cette table, était autrefois dispersé et a été rendu compact et un;

« Qu'ainsi Ton Eglise soit réunie des confins de la terre pour Ton royaume, parce qu'à Toi est la force et la gloire dans les siècles des siècles. Amen (1). »

L'auteur ajoute :

« Après que tu te lèves de table, rends grâces et dis:

« Le Dieu miséricordieux et compatissant a donné la nourriture à ceux qui le craignent.

« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles (2).

«Dieu tout-puissant, et Notre Seigneur Jésus-Christ, dont le nom est au-dessus de tous les noms, nous Te rendons grâces et nous Te louons, parce que Tu as daigné nous donner une part de Tes biens, et une nourriture pour notre corps. Nous Te prions et nous Te supplions de nous donner pareillement une nourriture céleste

<< Fais que nous craignions et révérions Ton nom terrible et glorieux, et que nous ne désobéissions pas à Tes préceptes. Grave dans nos cœurs Ta loi et Tes justices. Sanctifie notre esprit, notre âme, notre corps par Ton Fils chéri, Jésus-Christ Notre-Seigneur.

(1) Migne, Patr. Gr., XXVIII, 266. Remarquez que cette formule est la même que celle de la Doctrine des apôtres que nous avons donnée ci-dessus, p. 112.

(2) Migne, l. c., p. 269 Sur cette seconde doxologie, voir plus haut, p. 267.

« Avec lui, à Toi convient la gloire, l'empire, l'honneur et l'adoration dans les siècles des siècles. Amen (1). »

Les prières d'avant et d'après le repas (Benedicité et grâces), dans la liturgie romaine, ont plus d'une analogie avec les précédentes. Elles débutent ainsi :

« Les yeux de toutes les créatures sont tournés vers vous, Seigneur, et vous donnez à chacune sa nourriture en temps opportun.

« Vous ouvrez votre main et vous remplissez toute âme vivante de bénédiction. »

Ces paroles, tirées du psaume 144°, sont admirables dans la circonstance. Tous les êtres réunis attendent de Dieu leur nourriture, et cette main divine qui à l'origine du monde a fait naître tous les végétaux et les animaux, jamais ne se lasse, depuis cette époque, de renouveler la fécondité de la terre; elle donne à chaque créature l'aliment qui lui convient, elle fait pousser, chaque printemps, l'herbe des champs et les racines, les fruits des jardins, et multiplie sur terre, dans les airs et dans les mers, les animaux dont l'homme fait sa nourriture.

Celui qui préside la table bénit ensuite en ces termes :

« Bénissez, Seigneur, nous et tous ces dons que votre largesse nous accorde. Par le Christ Notre-Seigneur. Amen. »

Puis tout de suite la pensée du chrétien s'élève vers le ciel, vers ce bonheur qui dans les textes bibliques est si souvent comparé à un banquet:

(1) Le verset est tiré du ps. cx; la doxologie est à rapprocher de celles que nous avons données, p. 265.

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Que le Roi de l'éternelle gloire nous rende participants du banquet céleste. Amen. »>

Après le repas, les fidèles remercient ainsi :

«Seigneur, ayez pitié.

« Grâces soient à Dieu.

«Que toutes vos œuvres vous louent, Seigneur, et que vos saints vous bénissent.

« Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

« Nous vous rendons grâces, ô Dieu tout-puissant, pour tous vos bienfaits, vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Amen. »

Puis on récite un psaume, le 50°, au repas de midi, et le soir le 116e. Viennent ensuite le Pater, puis des versets litaniques et l'oraison. On reconnaît dans ce dessin liturgique une structure antique, classique, si l'on peut dire, usitée dans un grand nombre d'offices, et que nous avons signalée souvent déjà. Nous donnons les versets litaniques:

. Il a dispersé (ses biens) et les a donnés aux pauvres.

la justice demeure dans les siècles des siècles.

« Je bénirai le Seigneur dans tous les temps;

«Sa louange est toujours sur mes lèvres.

« Mon âme sera louée dans le Seigneur;

«Que ceux qui sont doux l'entendent et qu'ils se réjouissent. << Louez le Seigneur avec moi, exaltons son nom tous semble.

en

« Que le nom du Seigneur soit béni, à partir de maintenant ef dans tous les siècles. »

Il faut remarquer que ces versets sont tirés du psaume 33°, qui, nous l'avons déjà fait remarquer, est, dans la haute antiquité, le psaume par excellence de la communion (1). C'est aussi une pensée conforme à la

(1) Plus haut, p. 115.

plus ancienne tradition chrétienne, de nous rappeler, toutes les fois que nous nous asseyons à une table, cette table eucharistique à laquelle le Seigneur nous convie, pour se donner à nous en nourriture. Nous avons vu plus haut qu'une formule analogue est employée pour l'action de grâces après la communion et après le repas. Bien des peintres se sont inspirés de cette pensée dans leurs peintures, et nous lui devons l'immortel chefd'œuvre peint par Léonard de Vinci sur les murs du réfectoire des dominicains de Milan.

L'origine des formules que nous avons données est monastique; on ne s'étonnera donc pas qu'elles se terminent par une prière pour remercier les bienfaiteurs.

« Seigneur, récompensez tous ceux qui nous font du bien à cause de votre nom, donnez-leur en échange la vie éternelle. Amen.

« Bénissons le Seigneur,

« Rendons grâces à Dieu,

« Et que les âmes des fidèles (défunts), par la miséricorde de Dieu, reposent en paix. Amen. »>

Pour le repas du soir, on répète une partie de ces prières avec les changements qui suivent et qui trahissent aussi une origine monastique :

« Les pauvres mangeront et ils seront rassasiés, et ceux qui cherchent le Seigneur le loueront.

Leurs cœurs vivront dans les siècles des siècles. Amen.

« Le Seigneur miséricordieux et très clément a fait mémoire de ses merveilles,

« Il a donné la nourriture à ceux qui le craignent.

<< Béni soit Dieu dans ses dons et qu'il soit sanctifié dans toutes ses œuvres, lui qui vit et règne dans les siècles des siècles. Amen (1). »

(1) Aux grandes époques liturgiques, il y a quelques changements apportés à ces prières.

CHAPITRE XXVI

LES EXORCISMES

«En ton nom ils chasseront les démons. »

(MARC. IX, 37.)

Durant sa vie mortelle le Christ chassait les démons. Il n'est guère de fait qui soit plus souvent mentionné dans les Évangiles que celui-là; dans les villes et les bourgades on lui apportait les malades et les démoniaques (1). Il donne à ses disciples le pouvoir de chasser les démons qu'il exerce lui-même: « En mon nom, dit-il, ils chasseront les démons. » Et plus tard: « Chassez les démons. » Les disciples en font bientôt l'expérience; lorsqu'ils reviennent de leur mission « Seigneur, disent-ils, les démons euxmêmes nous sont soumis, en ton nom (2). » Rien n'est mieux établi que ce fait; si donc l'on refuse de l'admettre, il faut déchirer la moitié des pages de l'Évangile.

Les chrétiens, aux premiers siècles, exercèrent ce pouvoir, et les païens eux-mêmes le reconnaissaient et parfois leur amenaient leurs possédés. « Sans les chrétiens, dit Tertullien aux païens de son temps dans

(1) Matth. iv, 24; xvII, 17; Luc. VII, 33, 49; xi, 14, etc., etc. (2) Matth. x, 8; xvi, 17; Luc. x, etc.

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