Corydon, qui de loin la guette, De l'agneau contrefait la voix. Où l'attend cet amant sournois. Le barger s'avance vars elle : D'abord la belle Le r'garde, et l'écoute en tremblant; Il la rattrape, Fait un faux pas : ah! le méchant ! Eh! gai, gai, gai, etc. Corydon deviant téméraire, Et la bargère Avec son sabiot se défend; Mais, hélas! son sabiot se casse. Queulle disgrâce! Cheux elle alle s'en r'tourne en boitant. Eh! gai, gai, gai, etc. Au logis all' charche eune excuse : All'a d'la ruse, All' répond à tout c'qu'on lui dit; Et v'là comm' souvent à notre âge, Sans l'savoir on trouv' de l'esprit. FIN DES AMOURS DE BASTIEN ET BASTIENNE COMÉDIE EN UN ACTE ET EN VERS LIBRES, MÊLÉE D'ARIETTES ET DE VAUDEVILLES, REPRÉSENTÉE POUR LA PREMIÈRE FOIS, PAR LES COMÉDIENS ITALIENS ORDINAIRES DU ROI, LE 15 FÉVRIER 1762. LE SEIGNEUR. LE BAILLI. LUBIN. ANNETTE. PERSONNAGES. UN DOMESTIQUE du château. Le théâtre représente une campagne; on voit un bois d'un côté, et de l'autre un coteau. Sur le devant du théâtre, il y a une cabane de verdure à moitié faile. SCÈNE PREMIÈRE. LE BAILLI, LE SEIGNEUR. (On entend un bruit de cor de chasse.) Ariette DIALOGUÉE. LE SEIGNEUR. Bailli ? LE BAILLI. Monseigneur, monseigneur. LE SEIGNEUR. N'avez-vous pas vu mon piqueur? Avez-vous vu le cerf? Mes chiens ont pris le change. LE BAILLI. Ah! monseigneur, c'est une chose étrange. Il faut le décréter, et le mettre en prison. LE SEIGNEUR. Un cerf!... perdez-vous la raison? LE BAILLI. C'est un rap... LE SEIGNEUR. J'entends vers le bois... Oui, monseigneur, l'affaire est criminelle. Ils s'aiment tous les deux. LE SEIGNEUR. La chose est naturelle. LE BAILLI. Quoi! s'aimer sans permission...? LE SEIGNEUR. En faut-il pour s'aimer ? LE BAILLI. Mais Annette est si belle! LE SEIGNEUR. Oui da! je ne la connais pas. LE BAILLI. Ah! monseigneur, qu'elle a d'appas ! Air: Quand la bergère vient des champs. Annette, à l'âge de quinze ans, Est une image du printemps; |