A Lafleur. Je vais répondre à fon empreffement. LAFLEUR. Je do's vous dire auffi que le Notaire, Pour figner le Contrat, eft là qui vous attend. LAURE à part. Autre embarras, & nouvel incident. Je fuis vos pas. A part. J'aurai grand foin de n'en rien faire. Lafleur fort. Tout SCENE VI. LAURE, FINETTE. FINETT E. Out vous fait un devoir du départ à présent. Le Contrat eft dreffé, le Notaire vous preffe, Vous ne pouvez parer ce coup là qu'en fuyant; Car vous ne voulez pas époufer la Comteffe? LAURE. Je la quitte à regret, & rien n'eft plus piquant, Mais non, j'ai tort de m'en affliger tant Je dois tout au contraire en paroître ravie: Mon départ va plûtôt combler ma raillerie. Quand on n'attend que moi pour la cérémonie Rien dans le fonds ne fera plus plaisant Que de difparoître au plus vite: Le Commandeur qui compre m'embraffer Va se defefperer en apprenant ma fuite; Tout le monde fera confus: Le fouper & le Bal feront interrompus : Elle aura perdu fon Epoux Avant d'avoir conclu fon hymenée ; Une feconde fois, par ce trait des plus fous! Je vais la rendre veuve au moins pour la journée : J'ai prévenu le Marquis dans fon cœur Je fuis trop Qui doit nourrir pour moi fa flâme, Et lui fermer, à lui, le chemin de fon ame: Mais j'entens quelqu'un, ah ! c'est elle. FINETTE. Crifpin la fuit, ma frayeur eft mortelle. Sort fatal! malgré moi je me vois arrêter. SCENE VII. LAURE, DAMON, FINETTE, CRISPIN DAM ON à Crispin au fond du Theatre. VIens, pour partir en diligence, Viens m'aider à quitter, ventrebleu, ces habits, Qui trop longtems me tiennent en fouffrance. CRISPIN bas à Damon. Mettez dans vos discours un peu plus de decence, Madame, voilà le Marquis. A part. Bon, je vois avec lui notre Huffard femelle. DAMON à part. Je fuis pris: & pour moi la journée eft cruelle, FINETTE à part. Sauvons nous. CRISPIN. Il s'enfuit fes efforts font vains, SCENE VIII. LAURE, DAMON. DAM ON MA préfence, Monfieur, paroît vous interdire! LAURE. Madame, point du tout; pouvez-vous me le dire? Oui, vraiment, Monfieur, je le dois. Plus je vous parle & plus je l'aperçois, Vous êtes agité, votre ame envain déguise. LAURE. Mais permettez que je vous dife Que vous l'êtes auffi; votre air. DAMON. Si je la fuis. C'est par contagion. A votre égard Marquis, Madame, il est trop vrai je voulois vous le taire, Le cas où je me trouve eft fi particulier.... le premier, .... A qui pareille chofe arrive dans le monde. Que vous eft-il furvenu de fâcheux ? Vous m'allarmez, parlez. LAURE. Je n'ofe. DAMON. Je le veux, Expliquez-vous, c'eft trop me laiffer incertaine. LAURE à part. P'uifqu'elle m'y contraint, faifons-lui mes adieux, De façon qu'elle s'en fouvienne à Damon. Que direz-vous de moi, Madame, , Quand l'himen avec vous est prêt à me lier Après les foins que je viens d'employer, Con el Pour m'établir par dégrez dans votre ame, Je vais mal reconnoître, & je vais mal payer L'accueil que dans ce jour vous m'avez fait vousmême. DAMON. Où tend, Monfieur, ce début fingulier? |