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LES NOUVELLES

DÉBARQUE’ES.

COMEDIE,

Par M. AUTERAU.

Représentée pour la premiére fois par les Comédiens Italiens ordinaires du Roy le 25. Avril 1718.

ALA SCIENCE

A PARIS, Chez BRIASSON, rue Saint Jacques, à la Science:

M. D C C. X X X I I.

Avec Approbation & Privilege du Roy.

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LELIO, Négociant & Banquier; ci-devant établi à Rome.

FLAMINI A, Fille aînée de Lelio.
SILVIA, Fille cadete de Lelio.

PASQUELLA, vieille Gouvernante des filles de Lelio.

TRINQUEMBERG, Comte Allemand, Amant de Flaminia.

LE CHEVALIER DE LA BASTIDE, Gentilhomme Provençal, Officier, Amant de

Silvia.

CECILIA LOMBARDINI

> veuve

d'un Banquier Italien établi à Paris. TONTINE, Fille d'Opera de Campagne. PANTALON, Hôte du Port-à-Langlois." VIOLETTE, Servante de Lelio. ARLEQUIN, Valet de Lelio. UN GARC, O'N de Cabaret.

Perfonnages des Entr'actes dont quelques-uns font Acteurs.

Troupe de Payfans de Paysannes.

Un Charlattan Chinois & fa Troupe.

Troupe de Bateliers

Deux Cochers yores.

de Lavandieres.

Cette Piéce étoit ci-devant intitulée Le Naufrage au Poras à l'Anglois, &c, mais ce titre la faifoit fouvent confondre avec celle de Mademoiselle Flaminia, qui a pour Titre: Le Naufrage. C'est ce qui m'a engagé à changer quelque chofé dans l'intitulé.

3

PROLOGUE.

SCENE PREMIERE

FLAMINIA, SILVIA.

FLAMINI A.

Ignora Silvia, vous êtes ré veufe. Il me paroît que vous avez quelque embarras dans l'efprit, D'où vient cela ? SILVIA.

Nous allons parler françois ; cela me fait trembler.

FLAMINIA.

Pourquoi trembler ? Ce que nous allons jouer n'eft pas difficile. C'eft une pe tite Piece légere, où il n'y a point de ca racteres trop marquez: où nous ne repre fentons que ce que nous fommes à près, des Italiennes nouvelles débarquées Le Port à l'Anglois,

Aij

peu

où nos fautes de prononciation même nous ferons honneur. On croira qu'elles font faites exprès.

SILVIA.

Tout cela ne me raffure point.
FLAMINI A.

Mais quand il s'agiroit de mieux parler, n'avons-nous pas déja pleinement éprouvé l'indulgence que le Public a pour nous? Et quelque réputation qu'ayent les François de favorifer les Etrangers, nous étions nous imaginé que cela allat filoin?

SILVIA.

Il eft vrai, cela paffe notre esperance. Mais Signora Flaminia, fongez-vous bien que la Piece que nous allons jouer, quoi que toute Italienne dans fa forme, eft prefque toute écrite en François : & que l'on le peut douter que ce n'eft pas un Etranger qui l'a faite?

fe

FLAMINI A. Hé bien ! Quelle conféquence en tirez vous ?

SILVIA.

Qu'elle peut bien tomber. Croyez-vous que la faveur qu'on nous fait s'étende jufques fur les Auteurs François qui travaillent pour nous ? Cela n'eft pas bien für

au moins.

FLAMINI A.

Si les Auteurs de ce Pays-ci fe font fif fer, tant-pis pour eux: cela ne nous regarde point.

SILVIA.

Eh comment diftinguer fi l'on en veut à l'Auteur ou à l'Acteur ? Les fifflets ontils des étiquets ?

FLAMINI A.

Allez, allez, il faut efperer que les Auteurs partageront avec nous l'indulgence qu'on a pour les Etrangers. Ne font ils pas fur notre Theatre ? Ils font bien pis, ils font en pays inconnu.

SILVIA.

Qu'appellez-vous, en pays inconnu ? On a déja tant fait de Pieces Françoifes pour les Comediens Italiens.

FLAMINI A.

Oui pour des Italiens naturalifez en France depuis plus de trente ans ; & qui avoient d'excellentes Actrices Françoifes. Nous ne fommes pas dans ce cas-là.

SILVIA.

Ce que vous dites-là, au lieu de me raffurer, redouble encore ma fiévrę.

FLAMINI A.

Ho bien : Voilà celui qui a donné la Piéce à mon mari, qu'il vous raffure lui

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