페이지 이미지
PDF
ePub

SURPRISES DE L'AMOUR (les), opéra-ballet de trois entrées, par Bernard, musique de Rameau, 1757.

Ces trois entrées sont : l'Enlèvement d'Adonis, la Lyre enchantée et Anacréon. Dans l'Enlevement dAdonis, l'Amour ouvre la scène par ces vers :

Pour surprendre Adonis, j'abandonne les cieux;
C'est l'Amour qui le suit; c'est Vénus qui l'adore ;
Diane trop long-temps le dérobe à nos yeux :
C'est ici chaque jour qu'il devance l'aurore ;
Et je viens, plus touché de l'emploi glorieux
D'instruire un jeune cœur des secrets qu'il ignore,
Que de régner sur tous les Dieux.

Cette exposition est nette, courte, agréable et ingénieuse. La scène entre l'Amour et Adonis est filée avec beaucoup de goût; c'est un chef-d'œuvre anacréontique, pour la délicatesse de la pensée et les graces de l'expression. Vénus est annoncée par les Grâces, qui la précèdent: celles-ci environnent Adonis, qui ne sait à laquelle adresser son hommage. Vénus paraît, son cœur se décide pour la déesse de la beauté. Cette scène est encore fort agréable et bien développée. Après avoir laissé échapper quelques soupirs en faveur de Diane, qu'il abandonne, Adonis rend les armes à Vénus. Diane, outragée, arrive avec ses Nymphes, et se livre à toute la fureur que lui inspirent les mépris de l'ingrat. Alors Vénus paraît dans un nuage, ayant devant elle Adonis et l'Amour, déguisés sous les mêmes traits, avec les inêmes attributs de ce dieu. Vénus présente l'un et l'autre à Diane, qui, ne sachant lequel choisir, s'en retourne indignée. Un ballet des Grâces et des Amours termine cet acte, plein de ces vers aimables qui caractérisent le vrai genre lyrique.

pas

La seconde entrée n'est aussi agréable que la pre mière, quoiqu'elle soit cependant fort ingénieuse.. Par thénope, l'une des syrènes, est amoureuse de Linus, qui, en qualité de fils d'Apollon, est instruit par Uranie, l'emblême des arts et de la sagesse. Uranie engage Linus à fuir le charme des Plaisirs et des Amours. Parthénope et Linus font serment de s'aimer. La syrène, pour se venger d'Uranie, laisse sa lyre suspendue à un árbre. Uranie paraît, et sa main vole sur la lyre. Aussitôt l'amour entre dans son cœur ; elle brûle pour Linus; elle lui déclare sa passion. Apollon vient, suivi des Muses, arracher Uranie à ce fatal enchantement; il lui donne sa lyre à la place de celle de Parthénope, et lui apprend que celle de la syrène était enchantée. Uranie reconnaît le piége et renonce à son délire. Linus se livre à son amour pour Parthénope, de l'aveu d'Apollon.

Quant à la troisième entrée, voyez ANACREON.

.

SUSCEPTIBLE (le), comédie en un acte, en prose, par M. Picard, à Louvois, 1804.

Qu'entend-on par un susceptible, substantivement parlant, ce qui, soit dit en passant, n'est pas trop exact? un homme trop sensible, trop prompt à s'offenser. Ce caractère, și c'en est un, n'offre rien de piquant, rien de comique; il se compose d'un trop grand nombre de nuances, et de nuances trop fugitives les gens quí ressemblent à tout le monde n'ont aucune physionomie. Le Susceptible est un peu défiant, un peu jaloux, un peu timide, un peu façonnier, un peu exigeant, un peu glorieux, un peu modeste, un peu pusillanime, el il n'est rien de tout cela. Pour faire ressortir le prétendu caractère de son principal personnage, l'auteur a cru

[ocr errors]

devoir lui opposer un homme franc et bourru, et un sot importuri. L'un est la seconde épreuve de M. Le→ d; l'autre ressemble à tous les Fierenfats passés, présens et futurs: Ce contraste ne fut point goûté: oa fut obligé de convenir, lors de la représentation, que le Susceptible avait raison de se formaliser; on re→ marqua même, dans quelques scènes, qu'il était pourvu d'un assez grand fonds de patience. En un mot, les fils de l'intrigue de cette pièce sont aussi minces, que la physionomie du Susceptible est équivoque.

[ocr errors]

SYLPHE (le), comédie en un acte, en prose, par Saint-Foix, aux Italiens, 1743,

Une jeune personne, abusée par la lecture des livres de cabale, et par les discours d'une vieille tante, merte depuis peu, est l'héroïne de cette comédie. Elle passe la meilleure partie de son tems à conjurer les génies éléinentaires. Le marquis, son amant, déjà déguisé auprès d'elle, à titre de femme de chambre, l'entretient durant la nuit en qualité de sylphe; mais son principal objet est de lui faire perdre l'envie de devenir sylphide. Ily réussit, en lui persuadant qu'elle ne peut acquérir cette qualité qu'aux dépens de ses charmes. Elle regrette alors, qu'il ne soit pas lui-même un simple mortel; et il saisit cette occasion d'avouer ce qu'il est.

Cette petite comédie, souvent jouée, et toujours applaudie, est fertile en situations théâtrales; elle est écrite avec cette légèreté et cet agrément qui donnent un nouveau prix aux situations.

SYLPHE SUPPOSÉ (le), opéra comique en un acte, par Panard et Fagan, à la Foire Saint-Laurent, 1730.

Uranie, qui croit aux génies élémentaires, aspire à devenir sylphide, et s'oppose à l'union d'Isabelle, sa nièce, avec un simple mortel. Cléante, amant de la jeune personne, songe à se rendre la tante favorable: il feint de l'aimer, d'être devenu sylphe pour lui plaire, et, en cette qualité, il veut l'épouser. Mais, obligé de réparaître sous une forme purement humaine, il est de nouveau mal reçu. Enfin, un prétendu roi des sylphes termine ces débats.

SYLPHIDE (la), comédie en un acte, en prose, avec un divertissement, par Dominique et Romagnésy, aux Italiens, 1730.

En se promenant aux Tuileries, Eraste a vu trois jeunes et jolies personnes, mais n'a été frappé que des charmes de l'une d'elles.. Vainement il la cherche partout; c'est une sylphide qui a conçu pour lui la passion la plus vive. Sans paraître à ses yeux, elle l'entretient de son amour, et lui enseigne comment aime une sylphide. Enfin, pour s'assurer si elle'est payée de retour, elle lui ordonne de retourner aux Tuileries, et de lui faire. savoir s'il y a trouvé son amante. Il part, et revient lui dire qu'il n'a rencontré que les deux personnes avec lesquelles il l'a vue la première fois. Certaine alors qu'elle est aimée, elle se montre il la reconnaît; et tous deux se jurent un amour éternel.

SYLVIUS est un auteur peu connu, attribue la tragédie de Maguelone.

FIN DU HUITIÈME VOLUME.

à qui l'on

[merged small][ocr errors]
« 이전계속 »