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ARTICLE I.

Par qui & en quel ordre fe faifoit autrefois l'oblation tant du pain que du vin, deftinés à être confacrés & à devenir le Corps & le Sang de N. S. J. C. Obfervations & éclairciffemens fur la même matiere.

Es Catechumenes & tous ceux qui

le celebration du faint Sacrifice étant renvoyés, & les portes de la Bafilique étant fermées, la Meffe des fideles commençoit dans les temps & les lieux où l'on ne chantoit point le Symbole de la foi, ce qui n'a commencé en Orient que dans le fixiéme fiecle, & beaucoup plus tard à Rome & en France. *

Dans les premiers fiecles on offroit diverfes chofes dans l'Eglife, dont les unes étoient deftinées à l'ufage du Sacrifice, & les autres à celui des Miniftres de l'Eglife, & que l'on mettoit auffi fur l'Autel. Mais les canons

*Cet ufage n'a commencé à Rome que dans l'onziéme tecle, fur les remoutrances & à la priere de l'Empereur S. Henri.

des Apôtres défendent d'y rien offrir Can. 3. & 4 que ce qui devoit être la matiere du Apoft. Sacrement, excepté néanmoins des épics de la nouvelle recolte & des raifins nouveaux que l'on y beniffoit, de l'huile pour le luminaire, & de l'encens. Le troifiéme Concile de Carthage retrancha encore ces chofes de l'oblation des fideles, ordonnant Can.24 que dans la celebration des myfteres on n'offriroit autre chofe que du pain & du vin mêlé d'eau. Dans la fuite il fut reglé que ce qui devoit être à l'ufage des Clercs, des pauvres & des veuves feroit offert à part devant la Meffe, ou au moins avant la lecture de l'Evangile, & que ce qui devoit faire matiere du Sacrifice feroit of fert à l'ordinaire dans la ceremonie qui a retenu le nom d'Offertoire ou d'Oblation; c'est ce qu'on peut remarquer dans Reginon, & dans les Capi- L. 1. de Eccl. tulaires d'Hincmar, discipl. n. 72. &73.

On a fans doute voulu retrancher Capitul. 1. par ce moyen les abus qui s'étoient art. 16. introduits à ce fujet, & couper racine à la vaine gloire de ceux, qui pour s'attirer les applaudiffemens de la multitude, faifoient des dons extraordinaires à l'Autel, pour avoir la fatif

Pentecoft.

runt.

Serm. 265.

app. oper. S. Aug.

Voilà ce qui fe pratiquoit fuivant les Ordres Romains, & qui paroît avoir été en ufage jufqu'au neuviéme fiecle dans les Eglifes qui fuivoient les rits de l'Eglife Romaine. Ony peut remarquer d'abord que tous les fideles fans exception faifoient leur oblation pour le S. Sacrifice, hommes & femmes fans diftinction. Les ancienSecret. Do- nes Oraifons qu'on fait encore sur min. 5. poft l'oblation auffi-bien que celles du Qui tibi offe- Canon fuppofent cet ufage. Saint Cefaire d'Arles difoit à cette occafion : offrez les dons qui doivent être confacrés fur l'Autel. Ceux qui font en état de communier doivent rougir de le faire en participant aux dons offerts par les autres. On étoit même perfuadé que cette oblation apportoit de grands avantages à ceux qui la faifoient, & c'eft pourquoi le Concile da Mâcon de l'an 585. fçachant que plufieurs ne la faifoient point en fut indigné, & ordonna fous peine d'a nathême, que tous les Dimanches les hommes & les femmes offriroient du pain & du vin à l'Autel, afin que par ces oblations ils puffent expier leurs pechés, & mériter les récompenfes qu'ont eu Abel & les autres Juftes qui

ont

ce,

ont fait à Dieu leurs offrandes. Le Concile de Mayence de l'année 813. Can. 44 déclare auffi que l'oblation eft pour les Chrétiens un grand remede à leurs ames & à celles de leurs proches. Quia ipfa oblatio fibi & fuis magnum remedium eft animarum. On voit encore aujourd'hui des traces de cette ancienne pratique dans plufieurs Eglifes de Franmais la plus marquée eft dans celle de Milan, où l'Eglife entretient une Congregation de dix vieillards & de dix femmes âgées, qu'on appelle, l'Ecole de S. Ambroife, pour re- Cer. 'Amb. préfenter tout le peuple. Deux de ces 1. 1. vieillards accompagnés des autres, & revêtus d'habits particuliers préfentent le pain & le vin. Le premier vieillard préfente trois hofties, & l'autre une burette d'argent pleine de vin. Deux femmes âgées enfuite préfentent de même le pain & le vin. L'offrande fe fait ainfi à toutes les fêtes folemnelles, foit qu'elles foient celebrées par l'Archevêque, foit par quelqu'un des Chanoines ordinaires. Un Concile de Mayence cité par Burchard exclut feulement de l'oblation. 19. c. 4ov les femmes & les filles, & les femmes qui fe trouvent dans ces fortes de fi

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Burchard.

tuations qui font reglées par leur fexe, il les condamne à trois femaines de pénitence, fi elles l'ofent faire en cet état,

L. 6.n. 170. Les Capitulaires de nos Rois prefcrivent aux fideles de faire tous les jours leurs oblations aux Prêtres dans l'Eglife, ou au-moins tous les Dimanches fans y manquer. Et fi quotidie non poteft, faltem Dominica die abfque ulla excufatione fiat. Cette pratique étoit encore en ufage dans l'onzième fiecle, & le Pape Gregoire VII, la recommande fortement dans un Concile de Latran. Au-moins vouloit-on que les femmes le fiffent pour leurs maris & pour toute leur famille, comme on le voit dans les interrogations que faifoit l'Evêque en vifitant les PaL. 2. de Eccl. roiffes de fon Diocese, & dont Reginon Abbé de Prom nous a confervé les formules,

Can, 12.

difcip.

Une autre obfervation qui fe préfente à faire touchant la maniere de faire l'oblation des dons destinés à devenir le Corps & le fang de N. S, & que nous avons représenté d'après l'ordre Romain, eft que les Prêest tres & les autres miniftres de l'Eglife faifoient leurs offrandes à l'autel, aulieu que les autres fideles les faifoient

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