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quidem... Novatianus ait. Ce n'est point ce que dit Novatien.

CHAPITRE II.

Que la rigueur dont quelques Eglifes ont ufé anciennement à l'égard de certains pecheurs à qui on refufoit la Communion, même à la mort n'a rien de commun avec les erreurs des Monta niftes des Novatiens.

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Eux chofes ont pu contribuer

reur qu'avoient du crime les Chré tiens dans ces premiers fiecles, & la rigueur dont ufoient quelques Eglifes à l'égard de certains pecheurs à qui elles refufoient les Sacremens ou la réconciliation, même à la mort.

Saint Cyprien nous apprend dans fa Lettre 2e que cette difcipline avoit été en vigueur dans certaines Eglifes d'Afrique, quoiqu'elle ne fût plus en ufage de fon temps: mais il a foin en même-temps de no que ceux qui en ufoient d confervoient la charité & la nion avec ceux qui avoien

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compaflion pour les pecheurs. » Chez p. 1. C'eft nos prédecelleurs, dit-il, quelques- «ition d'Ox uns des Evêques de cette Province fort. ne crurent pas devoir réconcilier les « adulteres & les fornicateurs, machis, « mais ils fermerent entierement la « porte de la pénitence aux adulte- e res. Cependant ils ne fe féparerent « point de leurs collegues, & ne rom- « pirent point par leur attachement à « une difcipline fi fevere l'union de « l'unité catholique, de façon qu'ils « fe féparaffent de ceux qui recevoient les adulteres à la pénitence, demeurans unis par les facrés li les Tacrés i de la concorde les uns avec Apud anteceffores noftros copis iflic in provincia 1. cem machis non putave à coepifcoporum fuorum aut catholica Ecclefie tia, vel cenfura fux o' ut quia apud alios ai qui non dabat de E manente concordia vir catholice facramento. Soin Cyprien es Ev

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femble qu'ils ne doivent point être plus indulgens envers ceux-ci qu'envers les adulteres;d'autant plus que luimême, fuivant l'ufage de fon temps, traite l'idolatrie de crime contre Dieu, & l'appelle le très-grand crime, crimen maximum, au lieu que l'homicide & l'adultere étoient felon lui de moindres crimes, qu'il nomme crime contre fon frere, crimen in fratrem.

Les Evêques du Concile d'Elvire (a) dans la province de Betique (b) en Efpagne, n'eurent pas moins de dureté, (s'il m'eft permis de me fervir de ce terme) & cela paroît fur tout à l'égard de ceux qui s'étoient rendus coupables de quelqu'un des trois grands crimes dont nous venons de parler, avec quelque difference néanmoins par rapport à l'adultere, comme nous verrons bien-tôt. Le premier canon de ce Concile, ou attribué à ce Concile, (car, fuivant un fçavant homme de nos jours, ces canons d'Elvire font plutôt une espece de code ou recueil d'anciens canons faits dans

(a) Elvire eft une ville aujourd'hui ruinée, auprès de laquelle a été bâtie celle de Grenade.

(b) La province Betique comprenoit l'Andaloufie, le royaume de Grenade, & quelques autres provinces des environs.

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diverfes affemblées Ecclefiaftiques que du feul Concile d'Elvire, à peu près comme les canons que l'on nomme (apoftoliques) le premier de ces canons, dis-je, eft conçu en ces termes. » Il nous a plu que quiconque étant en âge de raifon & après avoir «< reçu le Baptême, iroit à un temple d'idole pour idolâtrer idolâtrer, & auroit «< fait ce qui eft un crime capital, ne « recevroit point la communion niê- « me à la mort. « Placuit ut quicunque poft fidem baptifmi falutaris adulta atate ad templum idoli idololatrurus accefferit, & fecerit quod eft crimen capitale, nec in fine eum ad communionem fufcipere.

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Les Auteurs de ces canons établisfent la même chofe dans le fecond, touchant ceux qui auront exercé cette efpece de facerdoce que les payens appellent, flaminatus. Et cela par une raifon beaucoup plus forte , parce que, difent ces Evêques, leurs facrifices renferment trois crimes, l'idolatrie, l'homicide & l'adultere. Dans le canon 73 ils ordonnent : » Si quelque fidele eft délateur, & que par « ce moyen il faffe profcrire ou met- «< tre à mort quelqu'un, nous avons « jugé qu'il ne devoit pas recevoir la « Tome II.

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» communion même à la mort. Que » fi la chose qu'il aura déferée eft de " peu d'importance, pourra rece» voir la communion dans les cinq » ans. « Ils font le même reglement dans le canon 75° touchant les faux témoins qui accufent un Evêque, un Prêtre ou un Diacre, & qui ne peuvent prouver leur accufation. Or il s'agit de crime digne de mort dans ce canon, comme il paroît par le précedent. Par les canons 6. & 63 ils refusent auffi la communion à la mort aux homicides qui fe feront fervis de maléfices & à ceux qui ayant commis un adultere en auront fait perir le fruit, parce que, difent ces anciens Evêques, ils ont commis un double crime; ceux-ci, en ajoutant l'homicide à l'adultere, ceux-là, en y ajoutant l'idolatrie, c'eft la qualification qu'ils donnent aux maléfices. Et ils s'expliquent de la forte pour montrer feulement qu'ils font indignes de la communion, non pour donner à entendre que l'adultere ou la fornication ne méritent aucune peine canonique.

Pour ce qui eft du peché de la chair qui eft la troifiéme efpece des crimes

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