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conte d'après Prateolus, au livre neuviéme de la vie des heretiques, que quelques-uns d'entr'eux nommés Jacobites, débitoient qu'il n'étoit point néceffaire de confeffer fes pechés aux Prêtres, qu'il fuffifoit de les confeffer à Dieu feul.

Cette erreur fut, dit-il, renouvellée fur la fin du huitiéme fiecle, par d'autres qui foutenoient que nul homme après avoir commis le peché ne pouvoit ni ne devoit fe confeffer, comme le rapporte le même Prateolus en fon premier Livre. Cette herefie fut réfutée dans le même-temps:

par

Alcuin, dans une Lettre aux Freres de la province des Gots, c'est-àdire, comme je crois de la Gaule Narbonnoife, que nous appellons aujourd'hui Languedoc. » Le bruit court › dit-il, qu'à caufe de certaines coutumes qui fe font introduites parmi vous, aucun laïque ne veut fe con- « feffer aux Prêtres, &c. «

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Il paroît que l'heretique Adalbert, dont il eft fait mention dans le Concile de Rome fous le Pape Zacharie, n'eftimoit pas davantage la confef- Actione 1. fion, puifqu'il difoit à ceux qui venoient se profterner à fes pieds, & qui

fouhaitoient confeffer leurs pechés: » Je fçai vos pechés, parce que le » fond de vos cœurs m'eft connu, » c'est pourquoi il n'eft pas befoin » que vous les confeffiez: retournez » donc dans vos maisons avec affuran»ce & avec l'abfolution de vos fau"tes paffées.

Les Vaudois ou Pauvres de Lyon rejettoient auffi la confeffion auriculaire, affurant qu'elle n'étoit point né-ceffaire, auffi-bien que les Proteftans. Voyez fur les Vaudois le livre onziéme des Variations de M. Boffuet.

On pourroit ajoûter à ceux dont nous venons de parler, certains prêtres d'Angleterre, qui vers le commencement du 14e fiecle préten doient, par une ignorance grofliere, que la confeffion en general qui fe fait au commencement de la Meffe fuffifoit pour effacer les pechés mortels. L'Archevêque de Cantorberi cenfura ces ignorans dans les Conftitutions qu'il publia en l'année 1328.

CHAPITRE PREMIER.

Qu'il arrivoit quelquefois dans les premiers fiecles de l'Eglife que ceux qui étoient touchés du regret de leurs fautes, confeffoient même publiquement leurs pechés fecrets. Devant qui fe faifoit la confeffion publique.

A confeffion des pechés eft le

pre

Imier pas que fair le pecheur pour

Aug.

rentrer en grace avec Dieu, elle eft, comme dit S. Cefaire d'Arles, le com- Serm. 253. in mencement de la fanté de l'ame, ini- append. S. tium fanitatis eft. Les Grecs l'appellent ἐξαγορεύσις, & quelquefois εξομολόγησης. mais ce terme qui eft paffé aux Latins fignifie plus ordinairement & chez eux & chez les Grecs, tout le cours des exercices laborieux de la pénitence, comme le montre fort au long le P. Morin. Dans la fuite le terme De Panit d'exomologefe chez les Latins fignifia la même chofe que Litanies ou Prieres publiques, comme le témoine S. Ifidore de Seville: mais parmi les Grecs modernes il fe prend trèsfouvent dans l'ancienne fignification.

1. 2. c.

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Non-feulement on confeffoit en fecret les pechés cachés comme les Theologiens & nos Controverfiftes * le montrent par une foule innombrable de paffages les plus formels, & comme le prouve fuffifamment ce que rapporte Paulin dans la vie de S. Ambroife,lorfqu'il dit: "Que fi quelqu'un lui venoit confeffer fes fautes, il pleuroit de telle forte qu'il « l'obligeoit de verfer des larmes; « car il fembloit qu'il fût tombé avec « ceux qui avoient failli: or, ajoûte-t-il, il ne parloit des crimes qu'on « lui avoit confeffés qu'à Dieu feul, « auprès duquel il intercedoit pour « les pecheurs. Non-feulement, dis- «e je, on confeffoit en fecret les pechés cachés, mais il arrivoit fouvent pendant les fix ou fept premiers fiecles de l'Eglife qu'on les confeffoit publiquement. Cette pratique a duré plus longtemps dans l'Eglife d'Occident que dans celle d'Orient verrons ci-après. Mais auparavant il faut prouver qu'elle étoit en ufage dans les fix premiers fiecles.

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comme nous

* Voyez entr'autres Bellarmin, le P. Alexandre, Le Traité hiftorique de M. Boil au, & celui de Dom Denis de Sainte Marthe fur la Confeffion,

L. 1. c. 9:

Saint Irenée nous en fournit unet preuve à laquelle il eft difficile de fe refufer. Il rapporte dans fon premier livre contre les herefies, & après lui S. Epiphane, qu'un certain herefiarque nommé Marc, ayant non-feule- Hæref. 344 ment engagé quelques femmes dans fon herefie, mais leur ayant par le moyen de quelques philtres infpiré de l'amour pour lui, & les ayant enfuite corrompues, ces femmes étant revenues à l'Eglife, avoient publiquement confeffé ce qui s'étoit paffé entre elles & ce corrupteur. On ne peut douter que de telles infamies ne fuffent fort fecrettes : cependant ces femmes s'en accufent publiquement. Mais écoutons faint Irenée lui-même. Quod autem Marcus amatoria quadam & illectantia pharmaca quibus videlicet ea-rum corporibus probrum & contumeliam inferat, fi non omnibus, at certè nonnullis adhibere foleat, ipfa fape, cum ad Dei Ecclefiam rediiffent, confeffa funt feque ab eo corpore contaminatas fuiffe, miroque ipfius amore exarfiffe. Ces dernieres paroles font dignes de remarque. On y voit que ces femmes s'accufent nonfeulement des actions honteufes aufquelles elles fe font livrées, mais en

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