페이지 이미지
PDF
ePub

2. caufa 33.

6.

du même temps, puifqu'il ordonne que le Prêtre qui aura découvert le fecret de la confeffion, foit dépofé, & condamné à faire toute fa vie avec honte des pelerinages. Ce qui étoit une espece de pénitence affez peu connue dans les premiers temps. Nam Can.Sacerdos fi hoc fecerit deponatur & omnibus diebus quæft. 3. cit. vita fua ignominiosè peregrinando pergat. Balfamon, à l'occafion du Concile de Carthage que nous avons cité plus haut,& qui eft une preuve convaincante de l'obligation de garder inviolablement le fecret de la confeflion, raconte que Luc Patriarche de Conftantinople excommunia le Superieur du Monaftere du Gerotrophe, ou de l'Hôpital des Vieillards, qui avoit été Archevêque d'Heraclée, pour avoir porté témoignage contre fon fils fpirituel, ce qui fignifie ici, un homme dont il avoit entendu la confeffion, & dont il avoit feulement fait connoître que la conduite en general étoit criminelle. Qu'eût fait ce Patriarche s'il avoit clairement défigné le peché de cet homme il l'eût fans doute puni bien rigoureufement, » puifque, comme dit le pape Innocent III. celui» là peche plus grievement qui reve

nnoc. III. plus

im. I. de

nfecr. l'or

f. max.

c

Can. Omnis

[ocr errors]

le le peché du pénitent, que celui « même qui a commis le peché. Gra- « vius peccat facerdos qui peccatum revelat, quam homo qui peccatum commitit. Le Decret le plus autentique que nous ayons là-deffus eft celui du Concile de Latran fous le même Inno- Extra de pœcent III. le Canon qu'il a publié à ce nit. & remiff. fujet eft très-connu le voici: » Que utriufque fele Prêtre prenne bien garde de ne « découvrir le pecheur en aucune ma- « niere, ni par parole, ni par figne mais s'il a befoin de confeil, qu'il le demande prudemment fans fai- « re aucune mention de la perfonne «< dont il s'agit; parce que celui qui « aura découvert le peché qu'il aura «‹ › connu par la voie de la confeffion, in pœnitentiali judicio fibi detectum fera par notre Ordonnance non- « feulement dépofé de la dignité fa- «e cerdotale, mais encore enfermé « dans un Monaftere d'une étroite « obfervance, pour y faire pénitence le refte de fes jours. «

cc

[ocr errors]
[ocr errors]

c

[ocr errors]
[ocr errors]

Tel a toujours été l'esprit de l'Eglife fur ce fecret qui n'eft pas un point de fimple difcipline & de police Ecclefiaftique, mais qui eft de droit naturel & divin; de telle forte

que la confeffion ne peut avoir lieu, fi ce fecret n'eft involablement obfervé. Si donc autrefois, comme nous avons vû ci-devant, les chrétiens confeffoient publiquement certaines fautes foumises à la pénitence canonique, ils le faifoient de leur propre mouvement, ou par l'avis de ceux à qui ils s'étoient confeffés en fecret', & il n'y eut jamais de loi dans l'Eglife qui les y obligeât.

Il eft vrai que l'on obligeoit plufieurs de ceux qui avoient commis des pechés fecrets d'en faire pénitence publique, comme nous avons déja vû dans cette hiftoire, & comme nous aurons lieu de le montrer plus au long. quand nous traiterons de l'action de la pénitence; mais qu'en peut-on inferer contre le fecret de la confeffion? Tout ce qu'on pouvoit conclure alors en voyant une perfonne au rang des pénitens ; c'eft que tout au plus elle avoit commis quelques-uns des pechés foumis à la pénitence canonique: comme aujourd'hui quand on voit quelqu'un fortir du tribunal de la pénitence les yeux baignés de larmes on ne peut en conclure autre chofe finon qu'il eft pecheur; mais qui est

Phomme fans peché, & qui ne foit plutôt édifié de la pénitence de fon frere, que fcandalifé de fes fautes ? D'ailleurs on puniffoit plusieurs efpeces de crimes à peu-près des mêmes peines, c'eft pourquoi il demeuroit toujours incertain pourquoi celui-ci ou celui-là étoit en pénitence. Les Evêques adouciffoient les peines fuivant qu'ils remarquoient plus ou moins de ferveur dans les pénitens ils abregeoient le temps des differentes stations, ou le faifoient remplir entierement par la même raifon: quelquefois même ils faifoient omettre quelques-unes de ces ftations quand cela leur paroiffoit convenable. Ajoutez à cela que les pénitences publiques entant que publiques étoient les mêmes dans chaque degré. Par exemple, tous les profternés étoient également vêtus d'habits fales ou méprifables, tous fléchiffoient les genoux, on impofoit les mains à tous, on les faifoit fortir tous en même-temps de l'Eglife. Comment donc auroit-on reconnu de quel crime ils étoient coupables? Enfin on ne pouvoit pas même conclure en voyant des gens en pénitence publique, qu'ils fuffent cou

pables de grands crimes, fur-tout dans l'Eglife d'Occident, & dans les fiecles qui ont fuivi le fixième, puisque, fuivant le fentiment d'Auteurs * très-habiles dans la connoiffance de la difcipline ancienne, il étoit affez ordinaire de voir des perfonnes fe mettre, par un motif d'humilité au rang des pénitens publics, quoiqu'elles ne fuffent coupables d'aucun peché foumis à la pénitence canonique.

CHAPITRE V.

De la maniere de fe confeffer chez les anciens, tant en Occident qu'en Orient. De la pofture du pénitent en cette occafion. De ce qui se pratique encore aujourd'hui chez les Grecs & autres Orientaux. La Confeffion abolie parmi les Cophtes d'Egypte & autres peuples d'Orient, en quel temps s'eft fait ce changement.

Na

voir

dit ci-devant, que la confession par ce qui a été

publique fe faifoit par le pecheur à genoux ou profterné en terre, cou

*Le P. Morin & M. Baillet.

« 이전계속 »