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treizième siècle (a). On m'a affuré que les annales de Bjarne Halldorfon, qui commencent vers le milieu du dix - feptième siècle, font continuées jufqu'en 1772.

Les fciences ont fubi en Iflande la même révolution que par-tout ailleurs. L'état où elles s'étoient maintenues fi long-temps, fut remplacé par l'obscurité la plus profonde. Pour rendre ce tableau plus fenfible, j'emprunterai ici les expreffions du favant Docteur Finneus évêque de Skallholt (b), qui, en parlant de l'état des sciences en Iflande, les compare aux cinq âges de l'homme, & obferve que leur enfance s'étoit étendue jufqu'en 1056, où la religion chrétienne y amena les premiers rayons de lumière; que leur adolefcence dura jufqu'en 1100, époque de l'établiffement des écoles, où on commença de s'occuper davantage de l'éducation de la jeuneffe ; que leur

(a) Le neuvième fiècle de ces Annales se trouve inféré dans le troifième vol. Scriptorum rerum Danicarum medii avi, par Langebeck, Copenhague, in-fol. 1772-1774, & le treizième fiècle fe trouve dans le fecond volume du même livre.

(b) Hift. Ecclef. Islandiæ, par Finneus, t. III, p. 164, 525.

âge viril continua jufqu'au milieu du quatorzième fiècle, où on vit fleurir en Iflande fes favans les plus renommés; que leur vieilleffe commença à fe manifefter vers la fin du quatorzième siècle, où les sciences étoient tombées peu à peu en décadence; & qu'enfin arriva leur entière décrépitude, lorfqu'elles ne produifirent plus aucun ouvrage qui eût quelque mérite. A cette époque, vers 1400, l'histoire tomba en langueur, la poéfie devint un jargon, & toutes les fciences en général se replongèrent dans les ténèbres & dans l'oubli. Les écoles dégénérèrent, & dans beaucoup d'endroits il n'y en avoit plus. C'étoit un phénomène que de trouver quelqu'un qui fût le latin; & il n'y avoit plus que très Prêtres qui puffent entendre, & encore avec peine, le bréviaire & le rituel.

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peu

de

Mais cette barbarie ne couvroit pas l'Iflande feule elle s'étendoit auffi fur la plus grande partie de l'Europe. L'aurore de la lumière qui, en 1453, après la conquête de Conftantinople par les Turcs, parut en Italie & dans les provinces méridionales de l'Europe, n'avoit pas encore pu percer jufques dans le Nord, Ce n'étoit pas affez que de mépriser tout ce qui avoit l'air d'érudition : l'ignorance fit plus; elle

pouffa les grands, tant de l'état civil que de l'état eccléfiaftique, jufqu'à dédaigner d'apprendre à écrire, même pour figner leur nom. Mais cela ne doit point nous étonner dans un pays auffi écarté que l'Iflande, puifque l'Hiftoire Eccléfiaftique nous fournit plus d'un exemple d'évêques (a) qui, ayant affifté à des conciles, faifoient mettre au pied des actes qu'ils devoient figner: Quoniam Dominus N. Epifcopus fcribere nefcit, ideo ejus loco fubf

cribit N.

Enfin, l'ignorance de ce fiècle étoit fi grande, que, s'il en faut croire les Annalistes, il n'y avoit eu guère de rois en Suède, avant Guftave Vafa, qui euffent fû figner leur nom. L'Auteur de

(a) Ce fut en 1436, d'après Anderson, qui a tiré cette notice des Actes de Rymer, que l'évêque d'Hoolum en Iflande, ayant obtenu la permiffion de Henri VI d'Angleterre, donna fa procuration & fes pouvoirs à un capitaine marchand, qui alloit en Iflande pour fon commerce : » De pour lui & en fon nom, faire la vifite » de fon diocèse, ledit évêque ayant beaucoup de » répugnance à s'y transporter, vu le grand éloigne» ment de cette île ». Celui-là ne pouvoit guère prétendre au titre de bon pasteur. Déduction Chron. & Hift. du Commerce, année 1446. Note du Traduct.

Konunga & Hoefdinga Styrelsen (a), qui, felon votre opinion, M., doit être Brynolph Carlfon, évêque de Skara, mort en 1430, dit: » Qu'on ne devoit rien exiger davantage » des Princes, que de favoir lire & de bien » entendre les ordres émanés d'eux. »

Lors de la réformation, la lumière reparut en Islande comme presque par - tout ailleurs. Peu de temps auparavant on y avoit établi une Imprimerie, & l'évêque Giffur travailloit déja à relever un collège dans le couvent de Videy, qui avoit été réuni au domaine de la Couronne: mais, comme on y avoit fixé la réfidence des Employés du Roi, Chriftian III, Roi de Danemarck, donna, en 1552, des ordres pour

(a) Jean Scheffer a publié à Stockholm, en 1669, une traduction latine de ce livre, qui porte pour titre Regum Principumque inftitutio, in-folio. Buraus a donné deux éditions de ce livre remarquable, l'une en 1634, in-4°. & l'autre en 1650, in-8°. M. Nordin vient d'en faire un examen critique, inféré dans les feuilles littéraires de Stockholm de l'année 1779. Il eft de l'opinion de Scheffer, qui prétend qu'il a été fait du temps de la minorité de Magnus II, roi de Suède. Wilde au contraire foutient dans fon Hifloria Pragmatica Suecia, qu'il a été écrit dans la minorité de Birger, roi de Suède. Cette Note eft de l'Editeur Allemand.

qu'on fondât des collèges par-tout où il y avoit des églifes cathédrales. Conformément à ces ordres, on ouvrit à Skallholt un collège pour quarante écoliers, & un autre à Hoolum pour trente-quatre. Le nombre d'écoliers fut enfuite réduit, pour le collège de Skallholt, à trentequatre, & pour celui de Hoolum à vingt-quatre. Chacun de ces collèges avoit un recteur & un fous-principal. Le Roi dota affez richement ces établissemens, pour que les profeffeurs & maîtres de quartier puffent avoir d'affez bons honoraires, & que les écoliers, pour le temps de leurs études, euffent gratis la nourriture, l'habillement & les livres.

Depuis ce temps on a toujours eu foin d'employer dans ces collèges des gens habiles, qui, de leur côté, n'ont pas manqué de répondre aux vues du gouvernement; de forte que la plupart des miniftres de l'église en Islande font fortis de ces collèges, & qu'on n'exige point qu'ils aient été aux univerfités, pour remplir les fonctions du facerdoce. Cependant, parmi les étudians Islandois, il y en a beaucoup qui vont à Copenhague pour y faire leurs études. On comptoit, en 1773, cinquante - quatre Iflandois à cette univerfité, où l'on a fait d'excellentes inftitutions pour l'entretien des pau

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