BIBLIOTHEQUE UNIVERSELLE DES HISTORIENS; CONTENANT LEURS VIES, L'ABREGE'; AVEC Des Tables Chronologiques & Geographiques. LIVRE PREMIER. TOME PREMIER. AUSAN A PARIS, Chez PIERRE GIFFART, Libraire & Graveut M. D C C VII. Avec Approbation, & Privilege du Roj LIBERT PATRIE A MESSIRE JEAN PAUL BIGNON, ABBÉ DE S. QUENTIN CONSEILLER ORDINAIRE DU ROY EN SON CONSEIL D'ETAT De toutes les Sciences aufquelles vous faites gloire d'accorder votre protection, il n'y en a point qui en ait plus befoin que l'ancienne Hiftoire, parce que quelque excellente, & quelque neceffaire qu'elle foit, il n'y en a peut-être point qui foit prefentement moins en credit dans le monde. La Poëfie, l'Eloquence, la Phyfique, les Mathematiques la Theologie même font l'application & les delices des beaux efprits de ce fiecle. La neceffité fait étudier l'Hiftoire Ecclefiaftique, & la curiofité fait rechercher les Hiftoires modernes. L'ancienne Hiftoire prophane eft la feule que l'on néglige: on fe contente de la fçavoir fuperficiellement; on n'a point de recours aux fources, prefque perfonne ne fe met en peine d'en éclaircir les difficultez. Il eft furprenant que dans un fiécle auffi lumineux que le nôtre, le goût que Fon avoit pour l'Hiftoire Grecque dans le fiècle d' Augufte, ne fe foit pas réveillé: que les Hiftoires d'Herodote, de Thucydide, de Xenophon y foient à peine lutës, & que ce qu'on peut fçavoir des Antiquite des Orientaux & des Grecs, foit prefque mis au rang des Fables. Le Public étant ainsi prévenu contre l'ancienne Hiftoire, je n'aurois pas osé entreprendre de lui donner une Bibliotheque des anciens Hiftoriens, fi je ne m'étois flatté, MONSEIGNEUR, que vous voudriez bien la favorifer de vôtre agrément, dans la perfuafion où je fuis que vôtre fuffrage enlevera celui du Public. Il fuffit que vous témoigniez approuver un deffein, pour lui attirer un applaudiffement general Votre jugement est une loi fouve á iij, |