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Scene neuvieme. Deux galeries en feu chinois pofées derriere les balustrades, partant ensemble, en jettant des fleurs & des diamants de diverfes couleurs, formant dans leur chûte des croix de chevalier, enchaînées les unes aux autres, & des expeces de papillons volans, en finiffant par une efcopeterie.

Scene dixieme. Au milieu du grand portique, & bien au-delà par devant, la machine des tourbillons à fix reprises, les trois premieres tournant à droite, & les autres à gauche.

Scene ongieme. Derriere les vafes des colonnes du dedans, & au fommet de la pyramide auffi derriere fa boule, trois pots à aigrettes en forme de volcans de feu, partant enfemble & finiffant par remplir l'air d'un infinité de feux mouvans & bruyanś.

Scene douzieme. Deux panneaux de menuiferie, portant le chiffre des époux en illumination de Fances, pofés chacun fur un piédestal au milieu des deux petites arcades, & un peu éloignés par derriere, pour accompagner le tambour à transparent avec fa bordure d'étoiles, & fon petit fo leil tournant, placé fur l'autel du temple au cen tre de la grande arcade, à l'alignement des panneaux, & portant dans un cartouche entouré de guirlandes de fleurs peintes une devife, comme deux cœurs entrelacés & enflammés percés d'une

même fléche, avec cette légende au-deffus, an Leul nous bleffe. (voyez la fig, I de la cinquieme planche) ou en ne mettant pas de trait avec les cœurs cette autre légende, nous brûlons d'un

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même feu, ou par allufion à l'époufe qui fe difcit. invulnérable aux traits de l'amour, un cartouche qui le repréfente, venant de décocher une fléche à un cœur fufpendu à un jeune arbrisseau, avec cette devife, enfin il eft bleffé,

Scene treizieme. La machine pyrique completteavec sa croix de chevalier, placée au milieu de la pyramide..

Scene quatorzieme & derniere, Pour terminer la fête, un bouquet de fufées volantes renfermées, dans une caiffe placée au loin, derriere le milieu de la décoration.

600. Vous voyez, Monfieur, d'après cet ordre d'exécution, que l'on commence toujours par les moindres pieces; que l'on fait jouer enfemble celles employées doubles, lorfque leur effet eft le même, & que l'on ne fait jamais pa roître qu'un seul soleil fixe, à la fin d'un feu d'an tifice.

Je vous obferverai encore que les étoupilles des pieces doivent être enveloppées au bout de leurs cartouches, d'une bande de papier non collé, que l'on ôte quand il faut y mettre le feu, tant pour les préferver de l'humidité de l'air du

foir, que des étincelles de certaines pieces qui pourroient en enflammer quelques-unes avant leur tems.

Une autre attention à avoir, c'eft de ne pas laiffer la scene vuide de feu, autant qu'il eft poffible. Les artifices en font, à la vérité, plutôt confommés; mais leur exécution plus fuivie, les rend & plus amufans & plus agréables.

Le Comte. Vous me donnez-là, Monfieur, des idées qui répondent bien à l'envie que j'ai de faire une brillante fête; mais comment pourraije entreprendre feul un ouvrage de fi longue haleine, fi vous ne promettez de m'aider dans fon exécution?

L'Amateur. Soyez tranquille, Monfieur, puif. que mon projet eft de votre goût, nous trouve rons moyen de le conduire à fa perfection. En faifant d'avance les pieces qui peuvent fe garder fans altération; le refte fera bientôt achevé. Le Comte. Je penfois bien Monfieur, que vous ne me refuferiez pas ce nouveau fervice; auffi vais-je dès-à-préfent faire travailler au bâti de charpente, & aux décorations néceffaires pour notre réjouiffance.

601. L'Amateur. Après avoir parlé, Monfieur, des artifices d'air & de terre, il feroit dans l'ordre de nous entretenir de ceux que l'on peut exécu ter fur l'eau & dans l'eau, tels que font les fuivans.

1. Les genouilleres, autrement appellées dau phins ou canards, dont l'effet & l'ufage font les mêmes que ceux des ferpenteaux.

2o. Les plongeons ainfi nommés, parce que ces artifices s'enfoncent dans l'eau, & reparoiffents au-deffus à plufieurs reprises.

3°. Les fufées courantes fur l'eau, qui ne font autre chofe que des fufées de courantins, ren❤ fermées dans le corps de quelques figures d'ani maux aquatiques.

4°. Les foleils tournans horisontalement fue Peau au moyen d'un plateau de bois, taillé en rond pour porter les cartouches arrangés, comme aux foleils tournans fur cerre.

Enfin les mortiers à balons, la machine Spirale (vous la connoiffez, c'eft notre girandolé à pyramide de lances), les pots à aigrettes, les jattes ou girandoles d'eau, &c. garnis de genouilleres, plongeons, &c.

Mais, comme ces fortes d'artifice dont les com pofitions font communes avec les premieres, demandent certaines pieces d'eau que l'on ne trouve pas par-tout, & des bateaux pour les y exécuter; & que par cette raison, ils ne conviennent gueres à des particuliers, qui, d'ailleurs. s'amufant quelquefois des artifices, ne font pas obligés de les connoître tous, comme un homme du métier ; je ne vous indiquerai pas, Monfieur,

la maniere de les faire, parce que je préfume que vous n'y donneriez jamais vos foins.

Je me contenterai de vous donner une idée de leur conftruction, qui eft de rendre leurs cartouches impénétrables à l'eau; en les enduifant à l'extérieur de cire, de poix, de fuif ou de goudron, & de les lefter de façon à ce qu'ils puiffent flotter fur l'eau, & s'y tenir debout fuivant leur nature, en leur ajoutant des contre-poids qui affujettiffent leurs gorges à fleur d'eau.

Le Comte. Vous avez raifon, Monfieur, de dire que je ne m'occuperai pas des artifices d'eau ; car je vous affure que je n'ai pas envie de barboter fur cet élément; les artifices d'air & de terre m'offrent affez de quoi m'amufer, fans me livrer à ceux-là, dont l'exécution ne peut être que dan gereuse pour qui n'a pas l'ufage de l'eau.

L'Amateur. Les détails dans lefquels je fuis entré avec vous, Monfieur, & mes repétitions ne vous ont peut-être que trop ennuyé, mais ils étoient indispensables, pour établir des principes dont on ne doit jamais, felon moi, s'écarter, lorfqu'on eft jaloux du fuccès de fes entreprises, que l'on ne veut rien laiffer de louche.

&

On devient fouvent obfcur par trop de concifion, fur-tout en fait d'art-pratique, & il en rés fulte que perfonne ne nous entend: d'ailleurs je ne vous avois pas promis un ouvrage d'élocution,

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