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vie, comme le premier de leur mariage.

LA PROMENADE

DU BOIS

DE VINCENNES

E Bois de Vincennes, fi

Lrenommé pour la beauté

de ion Parc & pour celle de fon Château, eft une des plus belles promenades qui foit aux envi rons de Paris. On y voit en Eté un concours prodigieux de gens de qualité, dont les uns font dans des caroffes magnifiques, & les autres montez fur de beaux chevaux richement enharnachez. Tous ces differens équipages font un spectacle agréable, & di

gne de la magnificence de cette maison Royale.

Un jour qu'il faisoit un tems admirable, le Comte de Merincour monta en caroffe pour aller fe promener. A peine y fut-il arrivé qu'il s'y fit plufieurs chaffes divertiffantes, & entr'autres une à la piè,qui donna beaucoup de plaifir aux fpectateurs. Le tiercelet qu'on avoit lâché après elle l'ayant joint, lui donna un grand coup de main & d'aîle qui lui rompit le vol, & lui fit faire la culbute. La pie ramaffant toute fa vigueur s'élança contre le tiercelet, qui ne pouvant fouffrir qu'une pie lui tînt tête, fondit fur elle d'un vol rapide, & après lui avoir donné plufieurs coups, la pie le laiffa maître du champ de bataille, & alla fe cacher fous la jupe d'une fort belle Dame, comme dans un lieu fa

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cré qu'il n'eft pas permis de violer. Le tiercelet felon le droit de chaffe voulut fuivre fon gibier; mais la Dame qui ne fçavoit pas cette loi s'y oppofa: enforte que le tiercelet en colere de cet obstacle voltigeoit autour de la Dame, & allot fans doute fe jetter fur elle pour la dévifager, lors que le Fauconnier l'en ayant avertie, elle abandonna la pie, qui reprit auffi-tôt fon vol. Alors le tiercelet prit le deffus, & ayant fait un fait un grand circuit & repaffé deux fois fur les tra. ces, fondit tout d'un coup fur fa proye. La pie fit une espece de culbute, & paffant adroitement par deffous le tier celet redoubla Ton vol à tire d'aile, & s'éleva au-deffus de fon ennemi : Dans ce tems le tiercelet prit fon effor, & fe trouvant beaucoup au-def. fus de la pie, fe rabatit sur elle,

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& lui donna un fi grand coup de bec & d'eftomac, qu'elle ne fit plus qu'un demi vol. Cependant cette pie au défefpoir d'être fi maltraitée, voulut faire face au tiercelet. Ils fe joignirent & fe donnerent plus de vingt coups l'un à l'autre ; mais enfin la pię n'en pouvant plus, & voyant que le combat étoit pour elle trop inégal, s'élança dans un trou d'arbre, & fe déroba à la vûe de fon vainqueur, Le tiercelet ravi de fa victoire, crut qu'elle n'étoit pas complette s'il ne tuoit la pie. Il voltigeoit au def fus de l'arbre pour voir fi elle ne fortiroit point de fon trou. Ce. pendant la pie qui ne fe croyoit pas trop en fureté dans cet endroit, tâchoit d'en boucher l'en trée avec des petites branches d'arbre. Le tiercelet vola pour forcer l'entrée du trou, lorf

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qu'un gros efcadron de pies fondit tout d'un temps fur lui, & fe voyant attaqué en tête, en queue & en flanc, il fe trouvoit fort embaraffé,& couroit rifque de la vie; mais le Fauconnier voyant le péril où étoit fon oyfeau, lâ cha un faucon à fon fecours lequel donna fi vigoureusement fur cet efcadron volant, qu'il le mit bien-tôt en déroute, & sauva la vie au tiercelet.

Après ce combat il en parut un autre qui n'étoit pas fi divertiffant que ce premier, mais qui fut bien plus terrible. On amena un dogue d'Angleterre, & un chien d'Afrique pour combattre l'un contre l'autre. C'étoient deux chiens qui faifoient peur voir. Celui d'Angleterre étoit roux, & avoit un regard furieux; & l'autre étoit noir, dont les yeux pleins de feu brilloient

comme

à

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