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temps devers ledit sir conte, pour l'aduertir que votre majesté ne trouueroit aucunement mauuais qu'il poursuiuit maintenant ses affaires; & que soubs cette seureté & espérance, il auoit expressément despeché venir icy obtenir de ceste royne congé de ce faire, comme il l'auoit eu de la dernière morte sa sœur. Je luy, répondis que à la vérité ledit Cappitayne Bourdicq & moy auions eu ensemble les susdits propos quelques jours auant son partement, mais que pour cella je ne m'attendois que ledit sieur comte deust prendre la payne, n'y me faire cette honneur, que de m'enuoyer laditte généalogye, dont j'auois à le mercier humblement de tant de soing & faueur; & au reste, s'il auoit esté aduerty de votre intention, je sçavois trop mieulx quelle voye il luy faudroit tenir de cecousté, pour procéder selon la seureté & fidélité qu'il desiroit, que je ne luy scaurois dire. A quoi ledit Nesbet me réplicqua, qu'il auoit chargé dé se retirer pour ceste affaire au secrétaire Cecille, duquel, quant il auroit eu responce, il me faul droit de me la faire entendre, & me venir dire adieu auant s'en retourner; s'excusant de ce qu'il ne m'auoit osé porter lettre de sondit maistre, lequel il s'efforce la fort de me persuader par plusieurs raisons auoir plus d'envye de nous faire maintenant très-humble & fidelle seruice, mesmement contre la dessoyalte & ingratte race de Haran, que de recouvrer ses biens.

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Madame, il m'a esté dit que, quand le comte de Haran, passa par icy, cette royne & luy firent une promesse, l'ung à l'autre, secrete, signée de leurs mains, sçavoir, que ladicte royne donner secours audict comte, pour chasser les François d'Escosse, & assister après à le faire couronner roy dudict pays; & ledict conte de recognoistre ledict royaulme de ladicte dame & des siens, & lui en faire ung debuoir annuel, & luy bailler encoires Dombertan, Donfriers Dombarre & l'isle aux Cheuaux. Ce que ainsi est, comme la présumption en est fort grande, je ne puis croyre que les seigneurs d'Escosse peussent auoir agréable ces articles, & mesmes que ladicte dame n'en voulust faire aulcun de mariaige. (Collection de Haynes, tom. 1, pages 213, 214, 215.).

No. III, pag. 78.

DEFI du duc de Châtelleraud à M. de Sevre ambaffadeur du roi de France auprès de la reine d'Angleterre.

LA présente serà pour vous aduertir qu'il est

venu à notre cognoissance, que vous avez rapporté à la royne d'Angleterre & à son conseil,

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roy

que nous auons puis n'agueres enuoyé vers le & royne de France, pour demander pardon pour nous & nos amys des crimes par nous commis en ce pays d'Escosse. Jaçoyt qu'à la vérité nous n'avons jamais cherché pardon ne remission, ainsy que sommes advertis que vous allégués qu'auons faict; pour aultant que n'avons rien faict que pour l'advancement de la gloyre de Dieu, & pour mayntenir l'ancienne liberté de ce royaulme. Et s'il y a homme en France, quel qui soit, le roy excepté, qui veuille dire & maintenir ce estre faulx & controuvé, ce que nous vérifierons ainsy que le cas requera. Et si vous mesmes vous estes de tant aduancé que d'auoir mis ces choses en auant, comme sommes aduertis qu'aucz faict,. nous vous aduisons que nous auons cent gentilhommes de notre nourrirure, le moindre desquels est suffisant, (vous estant hors de la charge d'ambassadeur que portes pour le jourd'huy) qui. vous respondra de sa personne à la vostre, en ceste querelle qu'auez faussement & malheureusement menty. Faict à Hamylton, ce XXIe jour de Mars 1559.

JAMES, duke of Chastelleraud.

(Collection de Haynes, tom. 1, pag. 267.)

LETTRES

No. III bis.

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LETTRE de M. de Sevre, conseiller du roi très-chrétien, & son ambassadeur près la reinė d'Angleterre, à M. le duc de Châtelleraud.

MONSIEUR,

HIER, sortant de la présence de la royne, en compagnie de M. de Valence, que le roy a envoyé par - deçà pour ses afferes, ung nommé maistre Honnys, ung des clercs du conseil de ladicte royne, me présenta en la basse-cour de son palais, une lettre signée de votre nom, addressée par la suscription, par M. le duc de Chastellerault, à l'ambassadeur de France, résidant en cette cour; en laquelle est contenu qu'il· est venu en vostre cognoissance, que j'ay rapporté à la royne d'Angleterre & à son conseil, que vous auez puis n'agueres envoyé vers le roy & de France, pour demander pardon pour vous & vos amys de crymes par vous commis au pays d'Escosse ; j'acoyt qu'à la vérité vous n'ayez jamais cherché pardon n'y rémission, ainsy qu'estes aduerty qu'ay allégué qu'auez faict, pour autant que n'auez rien faict que pour

royne

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Taduancement de la gloire de Dieu, & pour maintenir l'ancienne liberté dudict royaulme; & que, reserué le roy, maintiendrez à tous ceulx de France, que cela est faulx & controuué, comme le vérifierez ainsy que le cas le requerra; & que si moy-mesme me suis tant aduancé que d'auoir mis ces choses en auant (comme estes aduerty qu'ay), vous auiez cent gentilhommes de vostre nourriture, le moindre desquels est suffisant, quant seray de ceste charge, pour me respondre de sa personne à la mienne en ceste charge, pour me respondre de sa personne à la mienne en ceste querelle, qu'ay menty faulsement & malheureusement. Laquelle lettre je ne puis estimer estre vostre, d'aultant que ne l'ay receu par aulcun de vos serviteurs; & tant moings encores, parce que sous intitulant duc de Chastellerault, comme de faict je sçay qu'estes, y a esté oublié, parlant du roy & royne, les appeller vos souuerains seigneurs, comme ils sont ; & qu'elle est de tant eslargie que d'envoyer ung cartel, & vouloir donner démenty sy iniuste à un ambassadeur de si grand prince, qui ne peult estre repris de ses actions de sa charge, que du seul roy son seigneur. Et néantmoins je n'ay voulu faillir de y respondre, affin de vous esclarcir du sousp çon que monstres auoir de moy à très-grand tort; & vous dire en premier lieu, quant au rapport faict à la royne d'Angleterre & à son

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