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DE

M. MASSILLON,

ÉVÊQUE

DE CLERMONT,

Ci-devant Prêtre de l'Oratoire

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L'UN DES QUARANTE DE L'ACADÉMIE FRANÇOISE.

PETIT CARÊ ME.

Chez

A PARIS, RUE S. JACQUES,

Les Frères ESTIENNE, à la Vertu.

JEAN

-

E T

THOMAS HERISSANT Fils, à S. Faul

& à S. Hilaire.

M. DCC. LXIX.

Avec Approbation & Privilége du Roi.

L

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PREFACE.

Es Sermons du P. Maffillon ont

Lété préchés vingt ans de fuite,

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à Paris ou à la Cour, avec un fuccès toujours égal. C'eft le préjugé le moins équivoque & le plus décifif, en faveur de ce genre d'ouvrages. Un talent médiocre a quelquefois la vogue; & tant qu'il ne fera pas efface par un talent fupérieur, on le verra s'attirer, & fe conferver même pour un tems, l'eftime & les applaudiflemens du Public. Mais, réunir en fa faveur & fixer conftamment ⚫tes fuffrages d'une multitude libre & indépendante, toujours prête à fe retirer dès qu'on ceffe de l'attacher & de lui plaire, c'est ce qui n'eft donné qu'aux génies du premier ordre. Il n'appartient qu'aux Boffuets, aux Bourdaloues, & à ceux qui leur ressemblent, d'exercer un empire

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perpétuel fur les efprits & fur les

cœurs.

Nous pouvons donc nous difpenfer de faire ici l'éloge des Sermons du P. Maffillon. Qu'ajoûterionsnous à l'approbation conftante & unanime de toute la France ? D'ail leurs le Public s'appercevra bientôt que les Sermons que nous lui préfentons, font dans le vrai goût de la Chaire; c'eft au cœur que parle le P. Maffillon; c'eft le cœur qu'il affecte & qu'il intéreffe: or quiconque à le fecret d'aller au cœur, foit qu'on l'écoute, foit qu'on le life, eft für de plaire, & de plaire toujours.

Ce pathétique qui fait la principale force de l'éloquence & le caractère propre de notre Orateur, manquoit prefqu'entiérement à la Chaire, lorfque le ministère de la parole lui fut confié. On en avoit heureusement banni tous ces traits-entaffés d'une érudition déplacée, affemblage bizarre du facré & du profane, propre à imposer au vulgaire ignorant, plus propre encore à ré.

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volter l'homme fenfé. Mais le com-. mun des Prédicateurs ignoroit l'art d'intéreffer par le fentiment, quoique de-là dépende tout le fuccès du difcours; & combien d'autres défauts n'avoit-on pas encore à leur reprocher Auffi, lorfque le P. Maffillon arriva de la Province, le R. P. de la Tour, Général de l'Oratoire, lui demandant ce qu'il penfoit des Prédicateurs les plus fuivis Je leur trouve, répondit-il, bien de l'efprit & des talens; mais fi je prêche,je ne prêcherai pas comme eux. Il tint parole, il prêcha, & s'ouvrit une route toute nouvelle.

Qu'on ne le foupçonne pas néanmoins d'avoir confondu le P. Bourdaloue avec les autres Orateurs de fon tems. Pouvoit-il ne pas applaudir à ce grand homme, duquel il eft vrai de dire, comme Quintilien le difoit de Cicéron, Qu'il faut juger. du progrès que l'on a fait dans l'éloquence, par le goût que l'on trouve à la lecture de fes Ouvrages. Trop con noiffeur pour s'y méprendre, à peine

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