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ÉCHAPPEMENT

A REPOS,

INVENTÉ

1

PAR M. GOURDAIN, HORLOGER.

Efieur Baufré, Horloger François établi à Londres, repos *; il fupprima les deux palettes & la roue de rencontre, & mit fur l'arbre du balancier une espece de cylindre un peu épais, interrompu dans une de fes moitiés & qui au lieu d'être terminé dans fa coupe par le plan qui pafferoit par l'axe, l'est au contraire par deux plans inclinés, un de chaque côté.

Le reste de la defcription de cet échappement le trouvant dans le rapport des Commiffaires que l'on verra ci-après, je m'en tiendrai à détailler la conftruction & les propriétés de celui du fieur Gourdain, qui affure n'avoir eu aucune connoiffance de l'échappement du fieur Baufré, avant d'avoir imaginé & appliqué le fien aux montres.

Il emploie le cylindre du fieur Baufré, mais il le réduic à n'être qu'un plan A fans épaiffeur, & il prétend que pour conferver un parfait ifochronisme, il faut courber les rayons IK, IL du fecteur à angle droit, dans les grands échappemens feulement, parce que la chofe n'eft pas praticable dans le petit volume; par cette courbure l'on aura toujours des forces égales du centre à la circonférence.

*Cet échappement mentionné dans la Regle artificielle du temps, par le Leur Sully, Horloger, pag. 248, 249, 250 251, une Montre, avec cet échappement, entre les mains du Chevalier Newton, qui portoit le nom de Baufré, fon Auteur,

1742.

No. 4518

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Sur un des bouts du dernier pignon B, il place une roue plate CE, vue en entier, par le profil F, & vue en plan dans la figure G; cette roue en forme deux à la circonférence de même diametre, éloignées d'environ une ligne l'une de l'autre ; la roue ayant été fendue en 30 dents toutes en arbres, il l'a travaillée, & fupprimé la moitié des dents dont elle est chargée, en obfervant d'en ôter autant d'un côté que de l'autre, & que les vuides des dents de chaque roue fe trouvent oppofés les uns aux autres. Il donne aux dents reftantes MM une forme de plan incliné, tendant au fens dans lequel elles doivent agir fur le balancier.

Il faut remarquer que la piece A eft coupée dans fon épaiffeur en plan incliné & proportionnément à l'inclinaifon des dents de la double roue,

Ces deux pieces ajustées ensemble, & montées d'un baJancier ordinaire N garni de fon reffort fpiral, le tout en équerre, les dents de la roue agiffent alternativement fur les plans de la piece A, & forment leur repos fur la plan droit de cette piece, d'où il fuit que l'effort de l'échappement & du repos ne le fait pas fur la longueur & épaiffeur des pivots de la verge du balancier, mais fur la pointe d'un feul pivot; & pour en empêcher l'ufure, on y ajuste une agathe bien polie, fur le plat de laquelle porte le pivot.

Les propriétés qui résultent de cette difpofition font encore expliquées dans le même rapport des Commif faires, & la piece taillée en courbe dont ils font mention & que l'Auteur nomme courbe tatée, eft cottée dans le deffein par la lettre P, qui tient au refte du rateau Q, de maniere que les deux enfemble ne font qu'une feule piece; le reffort spiral R s'applique le long de cette courbe.

La figure T eft cottée des mesures que l'on doit observer dans l'exécution de cet échappement, représenté ici d'une grandeur fort au deffus du naturel, ce que j'ai cru néceffaire pour l'intelligence du méchanisme,

Voici quelques obfervations fur les échappemens à repos en général, & en particulier fur celui de M. Gour- 1742. dain.

1°. C'est dans la bonté de l'échappement que confifte la juftelle des montres & des pendules, la perfection du rouage d'ailleurs devient prefque inutile. C'est donc le point de perfection où l'Artiste doit tendre.

2. M. Gourdain dit que c'eft d'après les réflexions qu'il a faites fur l'échappement de M. Ġraham qu'il a tra, vaillé : voilà un exemple qui ne fçauroit être trop fuivi par les gens de l'art.

3°. Le

repos de cet échappement se fait à distance égale fur le plan droit ou horizontal de la piece A, que l'inven teur nomme croiffant, ou demi-lune, avec l'action que communique la roue de rencontre par fes plans inclinés, fur les pentes IK, IL de l'épaiffeur de cette même piece A, c'est-à-dire, que l'action & le repos fe font à distance égale du centre de mouvement du balancier.

4°. La premiere montre fut faite à fix roues, pour avoir un nombre moindre à la rouc de rencontre ; l'Auteur trouva une fi grande jufteffe, lorfqu'elle fut finie, qu'il en recommença une autre femblable qui fut fuivie de beaucoup d'autres dont il eut lieu d'être également fatisfait.

5°. L'égalité de force néceffaire dans ce dernier mobile eft l'objet qui a porté l'Auteur à ne mettre que fix roues dans le mouvement, afin d'avoir moins de nombre à la derniere roue qui eft la roue de rencontre, & par conféquent plus de facilité à former les dents qui deviennent plus groffes.

6°. Pour cela il a donné une forme courbe aux dents de cette roue, par laquelle la pratique l'a perfuadé que le mouvement fe fait à force égale.

7°. Il a observé de ne donner au croiffant A qui porte les deux leviers, qu'une épaiffeur fuffifante, pour la pouvoir travailler, afin que l'action de la roue de rencontre

N°.45

fur ces leviers ou rayons fe fasse toujours au même point 17429 & en ligne tangente au centre de la roue.

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8°. Avant l'application de la courbe,les montres au porter retardoient d'une minute en 24 heures. La caufe de cet effet eft que la propriété de ces montres étant d'avoir des vibrations plus libres que celles qui font à roues de rencontre ordinaire, parce que la dent échappée étant fur fon repos, ne trouve d'autre réfiftance que le petit frottement du repos & la tenfion du reffort fpiral; ces deux forces ne peuvent être fupérieures aux fecouffes du mouvement étranger, ce qui occafionne le retard, au lieu que dans cel-. les à roues de rencontre ordinaire, les dents font toujours en puiffance fur les leviers, comme pour contrebalancer les fecouffes; il arrive même fouvent que quand la face des dents des roues de rencontre ne font pas affez pen? chées, ces fortes de montres avancent au porter.

9°. Les échappemens à repos font en général fujets à retarder au porter,

10°. La courbe trouvée pour remédier à cet inconvénient doit être d'une longueur proportionnée au mouve ment du reffort fpiral, c'est-à-dire, que quoique le reffore fpiral foit fait en fouet en diminuant vers le centre, & qu'il ne faffe que trois tours, ce reflort fait plus de mouvement fur le derriere que ceux qui en ont quatre, ce qui réuffit fi bien, que ces montres paroiffent plutôt inclinées à avancer au porter qu'à retarder; ceci eft fenfible: car plus le balancier & le reffort fpiral font de mouvement, plus la courbe touche de partie du reffort, lui en préci→ pite les mouvemens, & les fait faire à temps égaux de éeux qui font réglés.

11. Pour diminuer les frottemens des dents de la roue de rencontre fur le plat horizontal de la piece A dans le remps du repos, il l'a creufé en diminuant vers le centre, & a donné la même forme dans l'entre-deux des roues, 'est-à-dire, que la fond de l'entre-deux eft au moins la

double

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