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1742.

No. 456,

ODOMETRE,

INVENTÉ

PAR M. L'ABBÉ OUTHIER.

MR

ONSIEUR l'Abbé Outhier a eu pour objet de perfectionner l'odometre présenté à l'Académie en 1724 par M. Meynier : cet odometre plus commode que ceux qui avoient été imaginés précédemment, avoit encore l'inconvénient de ne pouvoir décompter les tours de roue qui fe faifoient en reculant; mais au contraire de marquer toujours de quelque fens que la voiture allât, par exemple, fi après avoir fait so tours de roue on vient à reculer de cinq tours, l'odometre après ce recul, au lieu de marquer 45 marquera 55, & quand on aura avancé de nouveau jufqu'à l'endroit où on avoit compté 50, au lieu de ce nombre l'odometre marquera 60. Celui de M. Outhier a la propriété de marquer les tours qui fe font en avançant, & de décompter de lui-même ceux qui fe font en reculant. Le méchanifme de ces deux machines differe de pen, on pourra les comparer, puifque l'odometre de M. Meynier eft décrit dans cet ouvrage, Tome IV, page 93.

Voici la defcription du nouvel odometre telle T'Abbé Outhier l'a donnée à l'Académie.

que

M.

Les figures 1 & 2 repréfentent l'intérieur de l'odometre vu de face.

La figure 3 repréfente le même intérieur vu de profil: la 4e l'extérieur, ou les cadrans ; & le se la frete de la roue du catroffe avec la détente.

PPPP font les platines de la cage affemblées par qua

tre piliers qui ne font pas figurés pour éviter la con1742. fufion.

No.456.

A & a font deux larges poulies qui ont à leur contour une gorge affez profonde pour contenir la corde qui fert au tirage.

Tfig. 2, eft un barillet ou tambour attaché à l'une des poulies; il eft traverfé d'un arbre qui entre en quarré dans le centre de l'autre poulie: un reffort de montre placé dans ce tambour, eft accroché par fon extrémité extérieure au tambour, & par l'autre à l'arbre; il est en état d'agir en même temps fur les deux poulies. G g font de fortes chevilles attachées chacune à l'une de ces deux poulies, du côté des platines, comme on le voit mieux dans la figure 3.

par

Bb font deux cliquets, dont chacun eft attaché à l'une des poulies, de maniere qu'il y tourne fur un pivot étant pouffé par le reffort Rr jufqu'à ce que ce cliquet fe trouve appuyé fur la petite cheville O.

CXD, cxd, font deux grands cliquets, dont l'extrémité C, ou c, eft pouffée par un reflört Rr pour tomber entre deux ailes de l'étoile E.

On ne repréfente point ces deux cliquets dans la figure 3, pour ne pas couvrir les autres pieces: chacun de ces cliquets eft monté fur un arbre qui fe meut par ces pivots entre les deux platines; chaque branche XD, ou x d, eft arrêtée & fixée fur le même arbre au joignant de l'une des platines; elle eft levée par la cheville G, ou g, lorsque Podometre marque.

E eft une étoile, qui avec deux pignons de fix ailes qu'elle a à fes côtés, roule fur des pivots communs entre les deux platines.

Qq font deux petites roulettes qui ont des gorges femblables à celles des grandes poulies; elles fervent à contenir les cordes dans les gorges des grandes poulies, & en même temps à faire que les cordes fortant de

l'odometre

l'odometre fe trouvent moins éloignées l'une de l'autre.

1742.

100 & 101 font deux roues, l'une de 100 & l'autre de rot dents; elles engrenent dans les pignons de 6, No.456. & en roulant celle de 100 fur fon arbre; l'autre fur un canon porté autour de ce même arbre fait marquer à un cadran, fig. 4, les nombres de tours de la roue du carroffe, jusqu'à 100 au cercle extérieur, & le nombre des centaines au cercle intérieur.

Ces deux roues ne font pas abfolument fixées fur leurs arbres & canon; elles font retenues chacune contre une affiette par un pas-d'âne 2, 2, ou 3, 3, fig. 3, afin que, quand on veut, on puiffe facilement remettre l'aiguille à 100 qui eft la même chofe que o, & le cadran intérieur qui eft mobile avec fon canon à 10100, c'est-à-dire, à o. On tourne ce cadran par deux petits boutons &, &, deftinés à cet usage, & qui paffent facilement deffous la courbure faite à cette aiguille.

Vu, fig. 4, font deux fortes chevilles, dont chacune eft fixée à l'une des platines, enforte qu'elles fe trouvent au chemin des autres chevilles G, g fixées aux poulies, fig. 1, 2, 3, pour retenir ces mêmes poulies, & faire que le reffort du barillet conferve toujours un certain degré de bande dans le temps même que l'odometre ne travaille pas.

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Effet de l'Odometre.

Le reffort du barillet auquel on a donné un peu de bande en montant l'odometre, tient les deux grandes poulies appuyées par leurs groffes chevilles G, g, contre les chevilles fixes V, u( fig. 4.), & alors les pieces de la machine font toutes à peu-près dans l'état que repréfentent les fig. 1 & 2 : les deux petites détentes ou ch quets Bb n'agiflent point fur Pétoile E; mais les deux grands cliquers arrêtent cette étoile, enforte qu'elle ne peut nullement tourner.

Rec. des Machines.

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TOME VII. Z

Si à préfent on tire l'une des cordes, par exemple, 1742. m, on fait tourner la grande poulie A, de façon que le No. 456. cliquet B s'approche de l'aile e de l'étoile, & la pouffera d'e en f, pourvu que le grand cliquet e fe dégage de l'étoile : cela arrive néceffairement; parce que la grande poalie tournant à meture que le cliquet B s'approche de l'aile e, la cheville Gallant vers H éleve la branche XD, & par conféquent fait élever le grand cliquet en C, & le dégage de l'étoile, alors la détente B pouffant l'aile e en f, l'aile f pour paffer en h, fait élever facilement l'autre grand cliquet e, qui retombe de lui-même, & retient l'étoile, afin qu'elle ne tourne pas en arriere par le léger effort que fera le cliquet B, en fe renverfant à la rencontre d'une aile de l'étoile dans le temps qu'on lâche la corde, & que le reffort du barillet ramene la grande poulie en fon premier état. L'étoile E ayant avancé d'une de fes ailes, le double pignon a avancé également; & comme il engrene dans la roue de 100 & de 101, la premiere celle de 100 avançant d'une dent, fait marquer à l'aiguille une divifion, ou un tour de roue au cercle extérieur du cadran. La roue de 101, qui porte le petit cadran divifé en 101 avance de même d'une dent; mais quand la roue de 100 a fait fon tour, la roue de 101 n'a pas fait entiérement le fien, il s'en faut un cent-unieme ou une dent, par conféquent le petit cadran mobile divifé en ror demeure en arriere d'une de fes divifions; ainfi l'aiguille marquera fur ce cadran une division, c'est-à-dire, une centaine de tours; fi au contraire on tire l'autre corde n, la poulie qui dans le premier cas fe mouvoit, demeurera immobile, & l'autre étant tirée par la corde n tournera de r en b, de ben e, & par un méchanifme tout femblable au précédent fera tourner l'étoile du fens contraire, & néceflairement l'aiguille reculera fur le cadran, & ira de 10 à 9, dẹ 2 à 8, & ainfi de fuite; pendant qu'on tirera la corde

n, le petit cadran mobile des centaines tournera auffi d'un fens contraire, & démarquera de même que l'aiguille.

Application de l'Odometre à un Carroffe.

La frete (fig. 5.) d'une des grandes roues fera armée d'un mantonnet A qui a à peu près la figure d'une aile de pignon, plus ou moins long, fuivant la place qu'on

aura.

Sur le brancard du même côté on arrêtera fortement une détente MN 7, dont la queue z avancera jusqu'à la そ circonférence de là frere, & fera tenue dans la direction au centre de l'effieu, par un reffort yy. Ce reffort eft auffi fixé par une extrémité au brancard, & à l'autre engagé dans une gorge F de la détente; il fe plie un peu quand le mantonnet de la frete pouffe la queue z vers 8 lorfque le carrofle avance, ou vers 9 lorfqu'il recule: quand la queue z quitte le mantonnet, le reffort уу гаmene toujours cette queue dans la direction où elle est en repos, c'est-à-dire, vers le centre de la roue.

Si le carroffe avance, le mantonnet A pouffe la queue Z vers le point 8, & fait que la branche M allant vers 6, tire la corde m, & fait marquer à l'odometre que l'on a placé dans le carroffe: fi la voiture au contraire recule, le même mantonnet pouffera la queue z de la détente vers le point 9, la branche M ira donc au point. 2, & ne fera que lâcher encore plus la corde m, pendant que la branche N dirigée vers le point 7, tirera la corde n, & fera décompter l'odometre.

On peut appliquer les odometres prefqu'à tous les corps & machines qui fe meuvent; on peut s'en fervir pour connoître pendant un temps déterminé les tours qu'aura fait une roue ou une meule de moulin, comparer la vîteffe d'un courant à la vîteffe d'un autre, ou du même

1742. N°. 456.

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