1742.

placée, comme il arrive dans ce cas à la pelotte des bandages ordinaires, n'en devient au contraire que plus ferme & plus inébranlable, parce que la plaque de tôle qui eft N°. 458. placée au deflus de l'anneau du mufcle oblique externe, & qui alors, c'eft-à-dire dans le temps de l'effort de la toux, cft pouffee en dehors, fait que les refforts fe bandent davantage, & s'appliquent plus immédiatement, & plus fortement tous deux, favoir, l'intérieur fur l'anneau par où pourroient fortir les parties qui font la hernie, & l'extérieur fur le trajet qu'elle feroit fi elle étoit de nature à defcendre jusque dans les bourses. On a plufieurs fois tenté de fe fervir de refforts dans la conftruction des bandages; mais différens inconvéniens en ont toujours fait abandonner l'ufage; il arrivoit, par exemple, que ces inftrumens preffoient for tement la partie inférieure de l'anneau du mufc le oblique externe, pendant qu'ils ne faifoient qu'une compreffion fort légere fur la partie fupérieure, ce qui donnoit iffue aux partics qui forment la hernie, & pouvoient en occafionner l'étranglement : ces accidens & d'autres femblables ont fait que jufqu'à présent on a été obligé de s'en tenir aux bandages ordinaires.

Le nouveau bandage de M. Abeille nous a paru d'autant plus heureusement imaginé, que les efforts des muscles du bas-ventre qui déplacent ordinairement les autres bandages, ne faifant qu'affermir celui-ci dans fa place, l'Auteur a fçu tourner à l'avantage de fon inftrument, & par conféquent des malades, les accidens qui font la caufe la plus fréquente de l'infuffifance des bandages ordinaires.

Nous croyons donc que l'on peut fe fervir utilement de ce bandage; mais quoique l'Auteur l'ait déjà éprouvé, &, pour ainfi dire, mis en expérience fur lui-même l'hiver dernier pendant trois mois qu'il fut incommodé d'une toux très-violente, fans que, comme il l'affure

lui-même, fon bandage fe foit démenti, nous laiffons 1742. néanmoins au temps & à l'ufage, à mettre le Public en No. 458. état d'apprécier l'utilité de ce bandage, & d'en juger définitivement.

MOULIN

MOULIN A PAPIER,

PERFECTIONNÉ

PAR M. DE GENSSANE.

C

ETTE machine eft un coffre ABCD, figure t, conftruit de bons madriers de deux pouces d'épaiffeur, d'un bois fain & dur, d'une qualité arbitraire, pourvu que ce ne foit pas de chêne, parce que ce bois noircitoit la matiere dont on fait le papier. Dans l'intérieur de ce coffre eft formée une espece d'ellipfe, dont le côté rentre en dedar dans fon milieu pour laiffer aux deux extrémités du coffre deux capacités H, H, à peu près rondes: cette espece de mortier eft conftruit de douves de bois blanc, inclinées, arrêtées par le haut contre les parois du coffre, & par le bas dans une rainure taillée fur le fond même.

17.42. No. 459.

Au milieu du coffre & du mortier font arrêtés deux forts morceaux de bois E, F taillés en coins, & que l'on voit distinctement dans la figure 2, qui eft un profil pris fur le travers de la machine. Sur chacun font encaftrées deux fortes lames d'acier P, Q, fig. 2 & 5, de deux pouces de largeur, qui regnent fur toute la longueur, & qui ont une faillie d'un petit quart de pouce hors du bois : ces lames doivent être trempées & cannelées diagonale-ment en fens contraire de la noix dont nous allons parler.

La noix Get faite en cône renverfé d'un bon bois d'orme, dont la furface, qui doit être dreffée au tour, eft garnie de petites lames d'acier, fig. 4, pofées diagonaleRec. des Machines. TOME VII. CC