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1745. No. 468.

MACHINE

POUR ÉLEVER LES EAUX,

PROPOSÉ E

PAR M. AMY,

AVOCAT AU PARLEMENT DE PROVENCE.

C

ETTE machine eft un balancier ABC, fait de deux fortes pieces de bois aflujetties ensemble, & fufpendues au point B: aux deux extrémités de ce balancier font deux coffres D, E faits de façon qu'ils puiffent contenir l'eau dont ils font fucceffivement remplis par le tuyau communication FFF.

de

Sur le milieu de cette balance, qui eft auffi le centre de mouvement, eft folidement attachée une groffe piece de bois G, qui fert à l'affemblage des écharpes qui doivent fervir à la folidité de la conftruction de la machine; la cage qui la renferme doit être compofée de plufieurs montans d'un équartilage convenable à l'effet que l'on le propose de lui faire produire : la charpente de cette cage eft d'une conft uction arbitraire, fuivant la difpofition des endroits où on Tétablit; on doit la compofer de maniere que le balancier foit dirigé dans fon mouvement de rotation, & qu'il ne puiffe fe déjetter ni de côté ni d'autre, car il doit conferver un mouvement doux & fans faut.

Le coffie D pone une baie H qui reçoit l'eau du rob'act I: cette cau entre dans le coffre par une ouverture quarrée, pratiquée près du bord fupérieur du

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coffie; aux deux bouts de ce coffre font deux tuyaux de foate, tel que L (fig. 2); la partie extérieure de No. 468. ce tuyau, c'est-à-dire le couvercle, eft percée de quatre ouvertures diametralement oppofées & en forme de fecteur de cercle, qui s'ouvrent & fe ferment par une plaque de cuivre M, de même diametre & de même figu, te, & dont les fe&teurs s'appliquent exactement fur le fond du tuyau, au centre duquel elle est ajustée à frortement: elle tourne & retourne før elle-même, au moyen d'un levier N, enforte que ce levier fuppofé dans la fituation horizontale, le fecteur a bouche l'ouverture b; mais le levier ayant parcouru l'efpace NO, le fecteur a fe trouve fur le plein c, & l'ouverture b fe trouve libre. On conçoit que tous les fecteurs de la plaque M étant prefque égaux, & correfpondant aux fecteurs du fond du tuyau L, une des ouvertures ne peut être débouchée que les autres ne le foient; & c'est par ces efpeces de robinets que l'eau fe répand dans les deux réfervoirs P, Q(fig. 1.): ce font les deux crochets R, S, fixés fur les bords de ces réfervoirs, qui fervent à ouvrir les robinets, après lefquels deux autres crochets femblables au crochet T font deftinés à les fermer. Il faut que ce mouvement foit fait avant la diftribution de l'eau du robinet I dans la baie H: Voici le mouvement de ce robinet. Le robinet I tient à une corde horizontale attachée à un point fixe V, & l'autre extrémité de cette corde qui paffe fur une poulie tient un poids 7 fufpendu & capable de faire tourner le robinet: fur le deffus du coffre D eft une piece de fer X qui prend la corde entre le point V & le point I; le balancier par fa chûte tire de gauche à droite l'ajutage du robinet vers la baie où l'eau se diftribue toujours tant que le balancier refte dans cette fituation; mais lorsqu'il s'éleve & qu'il abandonne la corde, le poids 7 à fon tour retourne le robinet, qui ferme le paffage à l'eau du grand réservoir

Y, que l'on fuppofe ici être une eau dormante qu'il faut ménager.

Le coffre E doit être d'une plus grande capacité que le coffre D, & cette différence doit être d'environ un demi-pied cube. Il n'a qu'un feul robiner à un de fes bouts, & femblable à ceux du premier coffre, c'est à-dire, à la fig. 2. H s'ouvre & fe ferme par deux crochets Z, W: le premier Z fert à le fermer, & le fecond W fert à Fouvrir.

1745. No. 468.

Nous avons déjà dit que la communication de l'eau de l'un à l'autre de ces coffres, fe fait le par tuyau de conduite FFF; mais il faut être prévenu que l'entrée de l'eau dans le tuyau fe fait par la partie fupérieure du coffre D, à l'endroit marqué 4, après avoir été entiérement rempli, & que l'orifice confifte en un bout du tuyau quarré lm (· fig. 3.), dont l'extrémité coupée en fiffler eft fermée par une efpece de foupape ou plaque de fonte à charniere p, qui laiffe le tuyau ouvert pour le paffage de l'eau, tant que le balancier eft de niveau, mais qui s'ap. plique & ferine la partie coupée en fifflet, lorfque le coffre

vient à s'élever.

Nous faifons quant à préfent abstraction des poids & des cordes employées dans cette machine; j'en détaillerai les différens ufages, après avoir expliqué le jeu du balancier, & les conditions principales, pour lui faire produire l'effet que l'on doit en attendre.

L'on fuppofe auffi toutes les pieces faites avec soin & bien ajustées.

La premiere condition eft qu'il faut que le coffre D, vuide, & cette partie du levier', foit plus pefant que le coffre E, également vuide, afin qu'en fuppofant le balancier dans la fituation verticale entre les deux réfervoirs PQ, il puiffe defcendre fuivant Farc 55 L, & fe préfenter au robinet I, en portant fur la traverso

cottée io.

Enfuite il faut que le coffre E plein pele plus que le 1745 coffre D plein, pour que le coffre E, en décrivant l'arc L 6,6, puiffe faire monter le premier coffre D. Cela fuppofé:

No. 468.

Le balancier étant d'abord attaché perpendiculairement au réfervoir P, fi on lâche cette partie, le coffre 1) defcendra du point 5 fuivant l'arc 5, 5 L, pour se placer fur la traverfe 10; le levier N doit rencontrer le crochet T, qui fera fermer le tuyau L, & dans le même inftant la piece X doit baiffer la corde qui fait tourner le robinet I de la droite à la gauche : l'eau du réfervoir Y qu'il diftribue, remplit la baie H, delà paffe dans le coffre D, qui étant une fois rempli, & le robinet I fournissant toujours l'eau, paffe à l'orifice 4, coule le long du tuyau de conduite FFF, vient remplir le fecond coffre E, qui étant plein eft plus pefant que le coffre D, l'emporte fuivant l'arc L 5, 5, en parcourant auffi lui-même l'arc L 6, 6: les crochets R, Sretenant les leviers NN; font ouvrir le coffre fupérieur; pendant que le crochet W fait de même ouvrir le robinet du coffre E, tous les deux fe vuident; mais ce coffre fupérieur D diftribue deux fois plus d'eau que le coffre inférieur E, parce qu'il a deux robinets, & que l'autre n'en a qu'un ; cette précaution eft néceffaire, parce que le coffre D vuide & fon bras de levier pelent plus que le fecond coffre E; ainfi tout eft égoutté avant de réitérer l'opération, c'està-dire, avant de faire agi: de nouveau le robinet de diftribution I.

Tout le méchanique de cette machine ne confifte que dans cette feule propofition, que le plus grand poids éleve le plus petit, ce qui eft confirmé par l'ufage jour

nalier des balances,

La chûte des coffres, par les balancemens alternatifs de bas en haut & de haut en bas, occafionneroit une trop grande vitelle, dont il réfulteroit des chocs nuifi,

bles,

b'es, & même capables de détruire la machine. M. Amy propofe différens moyens de régler le mouvement remédier à ce défaut.

&

On a déjà fait voir que le coffre D étant aux points R, S, lorfque le coffre E eft en W, le premier D defcendra par un mouvement réglé, parce que le coffre E ayant vuidé, une grande partie de fon eau remontera par degré en achevant de vuider le refte; cette diminution fucceffive peut bien ralentir la vîreffe, mais elle n'évitera pas le choc contre les traverfes 10 & 9, qui doivent retenir le balancier de niveau,

par

Soit la traverse 9 pofée à quelque distance au - dessus de ce niveau, on y fufpendra quatre pieces de bois 8, 11, 12 & 1 13, enfilées des cordes, & à 6 pouces environ d'intervalle l'une de l'autre ; certe efpece de chapelet descendra auffi à quelque distance au-deffous du niveau, enforte que la traverfe 13 étant rencontrée par le balancier, modérera fon impulfion; la feconde piece 12 rencontrée & portée par la piece 13 augmentera la charge; il en fera de même de la 3e, 11, & de la 4, 8, qui enfin s'appuiera contre & en deffous de la traverse fixe cottée 9, Ces pieces ou poids pendans peuvent être de fer, puif qu'elles n'ont d'autre propriété que de fervir de contrepoids fur le balancier, pour en diminuer la viteffe. On obfervera feulement que les quatre poids pris enfemble, avec celui du coffre E vuide, pefent moins que le coffre Dvuide, afia qu'il refte à la barre de fer X, une puiffance capable de faire tourner le robinet I, & de faire auffi mouvoir les leviers qui ferment les robinets L. Je ferai remarquer ici, que j'ai affecté de repréfenter les poids 8, 11, 12 & 13, au-deffus du niveau du balancier, pour en faire mieux diftinguer l'affemblage: car dans l'état où fe trouve le balancier, elles devroient être repliées les unes fur les autres en maniere de faisceaux ; j'ai préféré l'intelligence du méchanifme à la régularité du deffein dans cette Rec. des Machines. TOME VII. Nn

1745. No, 468.

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