MACHINE A FILER, INVENTÉE PAR M. ANDRÉ L'AINÉ. LE rapport des Commiffaires nommés par l'Acadé mie pour l'examen de cette machine, & que l'on trouvera ci-après, s'explique d'une manière affez exacte fur les propriétés, & les ufages que l'on peut tirer de cette découverte, pour me difpenfer d'un plus grand détail: je ne ferai donc qu'indiquer fimplement par lettres de renvoi les différentes parties dont ce même rapport fait mention. La corde fans fin s'enveloppe fur les deux roues A, B; la première A eft menée par la manivelle C. D, E, F, broches & épinglier. G, G, G, quenouille. I, I, I, petite poulie de bois à l'extrémité de l'axe de chaque bobine, & qui s'appuie en frottant contre la corde fans fin. L, L, L, petit chaffis vertical, qui peut s'élever & s'abaiffer dans une couliffe, pratiquée dans chaque poteau M N on peut élever ce chaffis comme on le voit en X. OP pédale, qui fert à élever ou à abaiffer chaque chaffis; elle eft jointe à charnière à une planchette PQ ; en s'approchant jufqu'au point R (fig. 2.), le chaffis cft obligé de monter au point S, pour lors la poulie abandonne la corde; fi par un mouvement contraire, on fair revenir la planchette du point R en P, le chaffis retombe fur la corde... 1745. N°. 470. Y feconde roue fixe fur l'arbre de la roue B, fur la 1745 quelle pafle une corde fans fin, qui enveloppe une feconde No. 470. petite roue du devidoir Z. A la place de la poulie Y, on pourroit mettre une lanterne avec un engrenage, c'eft même une idée de l'inventeur mais comme il n'a pas détaillé d'une manière bien claire le méchanifme qu'il prétend appliquer à cet usage, je n'ai pas cru devoir chercher à le pénétrer d'ailleurs il y a en ce genre une infinité de moyens dont les gens du métier pourront fe fervir, fuivant les différentes circonstances du travail, RAPPORT DES COMMISSAIRES. L E Mercredi 4 Août 17452 1745, MM. Hellot & de Montigny lifent le rapport fuivant fur un rouet du fieur André l'aîné, Nous avons examiné, par ordre de l'Académie, une machine que propofe le fieur André l'aîné, de Saint-Jean' en Royans en Dauphiné, pour filer le lin, le chanvre, la filofelle, & généralement toutes les matières que les femmes filent au rouet. Une corde enveloppée & tendue fur deux roues dont une eft menée par une manivelle, diftribue le mouvement à toutes les parties tournantes de la machine, c'est-à-dire, à tel nombre de bobines que l'on juge à propos d'y appliquer. Les bobines garnies de leurs broches & épingliers font horizontales & parallèles entr'elles, répondant à un pareil nombre de quenouilles femblablement pofées. A l'extrémité de l'axe de chaque bobine est une petite poulie de bois, qui s'appuyant fur la corde, & frottant fur elle, en reçoit un mouvement de rotation; cet axe & tout ce qui appartient à la bobine est monté fur un petit chaffis vertical qui peut s'élever & s'abaif fer dans une couliffe; en l'élevant, la poulie ceffe de toucher la corde, & la bobine ceffe de tourner fans rien déranger au mouvement de fes voisines. Ön donne ces mouvemens au chaffis en tirant ou repouffant par une légère impreffion du pied une petite pédale qui pofe fur le plancher; elle eft jointe par une charnière à une planchette qu'une feconde charnière attache au chaffis; la planchette, en s'inclinant plus ou moins pour fuivre la pédale, élève ou rabaiffe le chaffis dans fa couliffe, ainfi chaque fileufe arrête à volonté fa bobine pendant que les autres bobines continuent de travailler. Le principal de cette machine eft d'épargner en même temps à un grand nombre de fileufes la peine de tourner un rouet avec le pied, mouvement qui ne laiffe pas que de fatiguer à la longue; elles font plus libres & pofées plus commodément pour voir, conduire & nettoyer le fil qui coule horizontalement devant elles; le filage eft plus égal, les bobines ayant à peu près la même vîteffe donnent à chaque fil à peu près le même tors. Comme cette machine ne demande que le mouvement des doigts pour chaque fil, & l'attention d'une fileuse, on y peut employer les femmes incommodées des jambes, les enfans de huit à dix ans, & les infirmes des hôpitaux. Dans les endroits où l'on auroit la facilité de fubftituer à la manivelle qui mène cette machine une roue mue par un courant d'eau, on pourroit avec des renvois faire tourner à la fois un très-grand nombre de bobines, on pourroit y joindre des devidoirs, des bobines pour monter les chaînes des étoffes ou toiles, & la quantité de ces ménagemens produiroit quelque avantage pour les manufactures; mais l'avantage feroit plus grand i l'on pouvoit en même temps employer à |