페이지 이미지
PDF
ePub

1751. N°. 484.

MACHINE

POUR REMONTER

LES PENDULES,

PAR LE MOYEN D'UN COURANT D'AIR,

INVENTÉE

PAR M. LE PLAT, HORLOGER. LA premiere figure repréfente une caiffe AB de trois pieds de long, un pied de largeur & deux pieds de hauteur en diminuant vers la partie A, à peu près de la forme d'un grand foufflet de forge, elle eft entiérement ouverte par les extrémités : la partie A traverse le jambage d'une cheminée C bouchée par le devant, & l'extrémité occupe la place de plufieurs carreaux de vitre, de la croifée la plus voifine de la cheminée, dans laquelle l'air extérieur peut librement paffer: le devant eft fermé par des verres ou glaces qui contiennent l'air dans le tuyau, & qui permettent en même temps de voir dans l'intérieur le mouvement de la machine.

B

La petite boîte G contient un rouage que le moulinet D fait mouvoir; les ailes de ce moulinet font inclinées à leur axe de la même maniere que celles d'un moulin à vent ordinaire. Ce mechanifme eft représenté en grand par la figure 2. L'on voit que le pignon E, qui tient à l'arbre du moulinet, fait mouvoir la roue F; celle-ci porte un deuxieme pignon qui fait tourner la roue G: le pignon de fon centre engrene dans la roue H, dont le pignon Rec. des Machines TOME VII. Ecc

1751.

fait pareillement tourner la roue I, fur laquelle eft concentriquement fixée une poulie Kà pointe, autour de laNo. 484. quelle toule une corde LL jointe à l'axe par fes extrémi

tés, & qui par le moyen des quatre poulies MMMM (fig. 1.) répond au poids N, au contre-poids O, & au mouvement de la pendule P. Cette pendule ne renferme aucune nouveauté; elle marque les heures, minutes & fecondes, concentrique à l'ordinaire. Mais comme le courant d'air feroit continuellement tourner le rouage & monteroit trop le poids, l'Auteur interpofe, entre la grande ouverture B de la boîte (fig. 1.), & le moulinet D, une petite vanne R, fufpendue par un fil de fer, qui tient à l'extrémité S d'une bafcule. Cette vanne est contre. balancée par le contre-poids T, moins pefant que vanne, afin que celle-ci puiffe tomber par fon propre poids, & le mouvoir librement dans les couliffes où elle est ajustée; cette vanne doit être de papier ou autre matiere légere.

Effet.

la

it

Lorfque l'air fait mouvoir le rouage, & que le poids N monte, il rencontre l'extrémité S de la bascule qu'il éleve, & en même temps la vanne qui n'oppofe qu'une très-petite réfiftance; pour lors le courant d'air fe trouvant coupé n'agit plus fur le moulinet D: le tout étant en repos, n'y a plus que le poids qui, par fa pefanteur, fait mouvoir la pendule; & fuivant les expériences qu'en a fait l'Inventeur pendant une année, le poids doit refter dans cette fituation à deux ou trois pouces de différence au moins, neuf mois de l'année : à l'égard de l'été, où le vent fournit le moins, le poids n'a defcendu que fix pouces dans les plus grandes chaleurs de 1750.

Les pieces ponctuées n'ont point été exécutées ; elles ne font ici représentées que comme une idée de l'Auteur, qui ne se proposoit de les appliquer que pour la confer

vation de l'ouvrage; il convient même qu'elles font inutiles, & que la petite vanne R fuffira pour produire le même effet, d'autant qu'elle bouchera l'entrée par paffe le vent plus des trois quarts de l'année; cependant en voici les propriétés.

V eft une bafcule pour modérer le vent lorsqu'il eft trop fort; fa chûte, qui pourroit être trop précipitée, eft ralentie par le volant X, qui porte un pignon, lequel engrene dans le rateau Y; ajufté au pied de la bafcule, il empêche les fecours que le reffort Z pourroit procurer.

L'on voit que ces pieces de précautions ne peuvent effentiellement fervir que dans des cas où le vent s'introduiroit avec trop de force dans le tuyau, ce qui ne peut arque très-rarement, & que l'on peut d'ailleurs éviter par des moyens beaucoup plus fimples.

river

La pendule eft foutenue par un croiffant, dont le pied Weft fermement attaché fur la boîte : à l'égard du mou vement, il eft compofé, pour aller foixante jours avec fon poids de dix livres, qui ne fait que cinq livres pour le tirage du mouvement, fur une poulie de huit lignes de diamerre fans le fecours de ladite machine, c'est un terme quinze fois plus long qu'il ne faut, fuivant les obfervations que l'Auteur a faites pendant les trois mois d'été, avec le fecours de fon remontoir. On peut le prendre plus long oụ plus court, par une combinaison fur la variété des vents prife dans différentes années : on ne parle point des autres mois, parce que la force des vents eft plus que double des trois ou quatre mois de l'été.

Les quatre poulies de renvoi M MM M peuvent être fupprimées par un arrangement différent à celui que l'Inventeur a été obligé de prendre, par rapport au lieu où la machine a été exécutée.

M. le Plat avoit encore en vue une conftruction particuliere de tuyau, fubftituée à la place d'une cheminée; mais il n'étoit pas décidé fur les proportions dont elle

1751. No. 484.

1751. No.484.

peut être fufceptible, & n'a rien donné d'affez clair fur cet objer pour être rapporté ici.

La plupart des remontoirs de pendule que l'on cite dans le certificat ci-après, en produifant le même effet, font d'une conftruction beaucoup moins embarraffante que ce que M. le Plat propofe, qui cependant peut être fimplifié fuivant les endroits où l'on voudroit l'établir. RAPPORT DES COMMISSAIRES. Du Samedi 30 Janvier 1751.

No

ous avons examiné, par ordre de l'Académie, une machine propofée par M. le Plat, Horloger, pour remonter les pendules par le moyen d'un courant d'air. Les Horlogers inftruits, par la raison & par l'expérience, que les horloges à poids vont avec plus de juftefle que celles qui font à reffort, ont imaginé différens moyens pour fubftituer des poids aux refforts des mouvemens des pendules à confoles, dans lesquelles on ne peut faire defcendre des poids que de quelques pouces.

Le moyen le plus fimple qui fe préfentoit pour faire marcher une pendule pendant plufieurs jours, en ne faifant defcendre le poids moteur que d'une très-petite quantité, étoit de multiplier les roues du mouvement: mais en employant un plus grand nombre de roues, les horloges devenoient moins exactes, & plus fajettes à arrêter.

Pour avoir des pendules plus régulieres, avec un poids qui defcend très-peu, on a imaginé différentes machines, pour remonter le poids de temps en temps.

M. Godron a fait une de ces machines qui remontoit le poids du mouvement de deux en deux, ou de trois en trois minutes. "

M. le Bon, Horloger, M. de Boistiffendeau, & dans la fuite M. Thiout, ont fait remonter les poids des mou

vemens de leurs pendules, de demi-heure en demi-heure,
ou d'heure en heure, par
du reffort de la fon-
nerie.

que

le moyen

M. d'Ons-en-Bray a fait exécuter à Berci une pendule l'on remonte fans le favoir, en ouvrant la porte de la chambre dans laquelle cette pendule est établie ; & M. Thiout, dans fon Traité d'Horlogerie, a donné le moyen de remonter une pendule semblable, en ouvrant & fermant la porte de la chambre, en en forte que fi l'on cft affuré qu'on ouvrira ou fermera la porte de la chambre, avant que le poids foit en bas, la pendule ne ceffera jamais d'aller.

Toutes ces machines, excepté la premiere, font conftruites de façon que dans le cas où le poids eft remonté jufqu'à une certaine hauteur, leur mouvement n'agit plus pour remonter ce poids.

par

Ce qu'on a fait pour remonter le poids d'un mouvement de pendule par le moyen d'un reffort ou par le mouvement d'une porte, on le pourroit faire par un courant d'air ; & c'eft ce moyen que M. le Plat a choifi pour remonter le poids de la fienne. Il place un moulinet à fix ou à huit ailes, inclinées à fon axe comme celles d'un moulin à vent, dans un tuyau horizontal, dont une ouverture eft hors de la chambre fur la rue, & dont l'autre ouverture eft dans le tuyau d'une cheminée fermée en bas. L'axe de ce moulinet porte un pignon qui engrene dans une premiere roue; le pignon porte par l'axe de cette premiere roue engrene dans une feconde, & ainfi de fuite jufqu'à une quat ieme roue, dont l'axe porte une poulie garnie de pointes dans fa gorge; & comme le moulinet tourne pour peu que l'air circule dans le tuyau, la poulie, qui eft fur l'axe de la quatrieme roue, tourne auffi, & remonte par conféquent le poids par le moyen d'une corde fans fin.

Pour empêcher que le vent ne monte le poids plus

1751 No. 434.

« 이전계속 »