سام ÉCHAPPEMENT DE PENDULE, INVENTÉ PAR M. L'ABBÉ SOUMILLE. L A principale partie de cet échappement consiste en un grand pendule ABCDE, (fig. 1.) de dix-neuf pieds de longueur, & qui pourroit avoir jufqu'à cent pieds, fi l'endroit où l'on voudroit l'appliquer le pouvoit permettre. On perce les planchers fupérieurs CB, d'une ouverture d'environ deux pouces, & la pendule D, à la quelle on deftine l'échappement, fe place de maniere qu'elle ne foit qu'à environ trois pieds huit pouces audeffus de la lentille E. L'échappement (fig. 2.) eft composé d'une manivelle F, qui tourne entre les deux colonnes paralleles IK, LM, dont l'affemblage IKLMNO eft appliqué au pendule AE, par le moyen de la vis N. On voit de face cette manivelle dans la troifieme figure: a eft le pignon du mouvement; c, d, e, feft la manivelle; la partie g eft de fer, & fait équilibre pour tenir la manivelle c, d, e en balance dans toutes les fituations où elle fe trouve en tournant. PR eft la cage du rouage qui peut avoir toutes fortes de figure, de nombre & d'arrangement, excepté que l'on change la roue de rencontre en une roue ordinaire. La lentille E eft de cinquante livres, poids de Montpellier, la verge du pendule a dix-neuf pieds & demi, depuis la fufpenfion jufqu'au centre de la lentille; fa 1746. No. 475. 1746. groffeur eft de fix lignes en quarré; comme une branche de cette longueur ne peut être d'une feule piece, elle N°. 475. eft formée de plufieurs morceaux que l'Artifte aflemblera de la maniere qu'il jugera la meilleure. L'échappement n'eft éloigné de la lentille (cenine on l'a déjà dit) que de trois pieds huit pouces. L'Auteur l'a appliqué à différentes élévations, & quoique les vibrations fuffent plus larges, elles lui ont toujours paru fort ifocrones: l'échappement à trois pieds huit pouces, la lentille ne branle qu'un pouce. La manivelle F, en tournant, décrit un cercle d'environ dix lignes, & l'efpace intérieur entre les deux colonnes L, 1, eft de cinq lignes & demie. Dans l'effai que M. l'Abbé Soumille a fait de cet échappement, il n'a fait les colonnes LM, IK que de quatorze lignes de hauteur; mais il recommande dans fon Mémoire de les élever davantage, afin de les élever ou de les abaiffer à mesure qu'elles s'ufent leur épaiffeur eft de trois lignes en quarré; elles font de fer, mais le laiton bien écroui eft préférable. : L'échappement propofé, qu'on peut appeler parallele, eft 1°. de tous ceux de ce gente qu'on a pratiqué juf qu'ici, le plus facile à faire & le moins fujet à s'arrêter, toutes chofes étant égales d'ailleurs. 2°. On peut, au moyen de cet échappement, faire agir des pendules de toute longueur avec la même facilité. 3°. La lentille ne branle qu'un pouce fans que ces courtes vibrations occafionnent aucun arrêt; on fait d'ailleurs que plus un pendule prend d'étendue dans fes vibrations, & plus il eft fujet à varier par rapport au changement d'air; car l'air étant plus pefant en certain temps que dans d'autre, une lentille qui décrit de grands arcs, doit trouver plus ou moins de résistance dans fa marche, ce qui ne peut manquer de déranger fon mouvement. En voici la différence: le pendule de dix-neuf pieds bat quatorze cent qua 1746. rante fois par heure, & ne branle qu'un pouce; & celui de trois pieds huit lignes & demie, bat trois mille fix cents par heure, & branle trois pouces au moins, fans quoi il No. 475. courroit rifque de s'arrêter : trois mille fix cents multipliés par trois pouces font dix mille huit cents pouces de cheinin par heure, tandis que le pendule de dix-neuf pieds ne fait que mille quatre cent quarante pouces dans le même efpace de temps, c'est-à-dire, fept fois moins; enforte que le même air, qui dérangera d'une feconde le pendule à rochet, ne dérangera celui-ci que de de feconde. 4°. Cet échappement exige peu de poids, & par conféquent le rouage s'ufera moins vîte: tout le monde fait que les derniers mobiles d'un mouvement font les premiers à s'ufer, fur-tout quand le pendule eft court, ce qui commence par les trous du coq qui s'agrandiffent ceux de la roue de rencontre, ou rochet, dont les dents s'émouffent auffi infenfiblement, & font en même temps. une empreinte fur les palettes du balancier; fi on fe fert du grand pendule, tous ces défauts font bien diminués : premiérement, l'agrandiflement des trous du coq ne peut avoir lieu; la lentille ne décrivant qu'un arc d'un pouce, le couteau en forme de T, qui eft au centre, peut être regardé moralement comme immobile: les trous, il est vrai, dans lesquels roule la manivele, font bien dans le cas de s'ufer; on pourroit même croire que cette manivelle faifant plus de tours que la roue à rochet, les trous sagrandiront plutôt; mais d'un autre côté, cette manivelle agiflant avec beaucoup moins de force (parce qu'elle prend le pendule à cent cinquante fix pouces du centre), & d'ailleurs le levier de cette manivelle étant beaucoup plus court que celui de la roue à rochet; les trous en fouffriront moins, ou ne fouffriront pas davantage ce qui rend le défaut égal dans les deux échappemens : l'altération des dents du rocher contre les palettes, |