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1754. N°.493.

INSTRUMENS

SERVANT A VAPORISER

LA POITRINE,

INVENTES

PAR M. GUIGNON, CHIRURGIEN.

L

Es maladies, de quelque efpece qu'elles foient, ont leur remede particulier; mais il n'eft pas toujours fa cie de les y appliquer; le fiége de ces maladies en fait la différence: ce les qui affectent les foties nazales, les poumons, enfin toures les parties expofées au courant de l'air, ont ordinairement des fuites funeftes, par la difficulté d'y porter immédiatement les remedes.

La propriété de l'un ou l'autre des inftrumens que M. Guignon propote, eft de diftribuer dans la poitrine, par le moyen de Inpiration, les vapeurs des remedes propres à calmer la toux, à diffoudre & faire crever les petits ulceres des bronches, & enfin à opérer leur effet fans affoiblir l'eftomac, qui ne l'cft fouvent que trop par le grand ufage des loocs, des fyrops, des huileux en général, qui diminue l'appétit, rend la digeftion difficile, la chylification de mauvaise qualité, ce qui ne fait qu'augmenter la génération des récrémens, & aider les accroiffemens de la maladie, & même difpofer à bien d'autres maux,

Le premier de ces inftrumens confifte en une efpece de retorte A B C D A, formé de deux pieces. La partie fupérieure ABD s'emboîte avec la partie inférieure BCD, de la même maniere que le deflus & le deffous d'uno

tabatiere: mais cette fermeture laiffe des échancrures qui 1754. forment la fente B E, que l'on pourroit auginenter ou diNo. 493. minuer, en tournant ces deux pieces dans leur einboiture:

il faut cependant la régler de façon qu'elle ait un peu plus
d'ouverture que l'orifice circulaire A, qui doit avoir envi-
ron trois lignes de diametre, par conféquent la fente BE
doit être étroite.

Le canon F peut s'ajuster à l'extrémité A ; il doit être
de bois ou de cuir : on peut le tourner en différens fens,
pour le placer relativement à la fituation que le malade est
obligé de garder: par cette précaution il n'eft pas non plus
expofé à fe brûler en embouchant cet inftrument, dont
voici l'ufage.

On fuppofe de l'eau chaude dans le fond de la retorte, jufqu'à la hauteur H; & que ce vafe soit embouché par le tube F, la vapeur I qui s'exhalera fera attirée dans le temps de l'infpiration, par l'air de l'athmosphere, qui eft obligé de paffer par l'ouverture BE, pour aller dilater les

poumons, fuppofant néanmoins que l'on ne refpirera pas

par le nez; car la vapeur I, qui eft vis-à-vis l'ouverture
BE, étant rencontrée par cet air, en fera failie & entraî-
née dans les lieux affectés.

Ce vase est susceptible de différentes grandeurs & figu-
res; on peut prolonger fon col dans différens cas, fur-
tout lorfqu'on voudra infpirer la vapeur de quelques ma>
tieres difficiles à volatilifer, en mettant le fond de la re-
torte fur un bain de fable ou de cendre, & même quand
on voudra continuer le même degré de chaleur pendant
long-temps: le prolongement alors eft pour é'oigner le
malade du feu que l'on aura mis fur une hauteur comme
fur une chaife.

Quand on voudra employer une vapeur aromatique, on n'aura qu'à mettre les mixtes dans la retorte, & y verfer deffus l'eau chaude, ou bouillante ou autrement; enfuite boucher la retorte, afin de laiffer infufer les

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mixtes; par ce moyen l'on fera à même de profiter de toute la vertu des remedes.

ce que

Et fin ce vafe eft à la poitrine, au larinx & à la gorge la fetingue eft au bas-ventre: par fon fecours on peut prévenir des affections qui pourroient être fort graves; fon ufage fera très-bon dans des occafions où l'on ne pourroit faire prendre des médicamens aux malades qu'avec difficulté.

Le fecond inftrument que M. Guignon propofe, eft un tube ferpentin LMN, plus ou moins long & plus ou moins recourbé; il peut être de verre, ou de toute autre. matiere: il fert à introduire dans la poitrine des remedes plus fixes que que les vapeurs, & dont on compofera des fyrops, ou que l'on mêlera dans un véhicule plus efficace & plus ou moins épais : on en lubrifiera ce tube, après quoi on l'embouchera par l'extrémité N; par ce moyen on conçoit que pendant l'infpiration, l'air, obligé de paffer par l'entonnoir L, & delà dans les différentes finuofités du tube, fe chargera des particules qui fe détacheront par le frottement de l'air même, qui les portera dans les poumons à chaque infpiration.

par

Pour mieux difpofer ces matieres à fe détacher petites parties, on pourroit placer l'inftrument entre deux compreffes de linge bien échauffées, qui communiqueroient la chaleur au tube, & enfuite à la matiere fyropeufe; celle-ci pour lors fera facilement, & en plus grande quantité, entraînée par le courant d'air, qui d'ailleurs fe trouvera à un degré de chaleur, dont on ne peut qu'attend.e un bon effet dans ces fortes de maladies.

1754.

N°.

On pourroit aufli fe fervir d'un femblable inftrument dans la Bronchotomie, en l'adaptant à 'a canu'e qu'on introduit dans la plaie, il ferviroit non-eulement à purifier l'air, mais encore à en corriger fa froideur.

Le Rapport des Commiflaires ci-après fait mention des Auteurs qui ont travaillé fur différens inftrumens de ce genre,

493.

175 RAPPORT fur deux Infirumens fervant à vaporifer

No.

493.

L'ACADÉMIE

la poitrine.

ÉMIE nous a chargé d'examiner un Mémoire préfenté par M. Guignon, Chirurgien, fur deux inftru. mens fervant à introduite des vapeurs dans la poitrine. Il y a des cas où il eft fort utile de faire paffer dans le poumon, par le moyen de l'infpiration, l'air chargé de certaines vapeurs : l'on peut ainfi diftribuer dans l'intérieur de cet organe affecté, affecté, plufieurs remedes que l'on juge utiles, & qui y font l'office de topiques : cette pratique, connue des Anciens, indiquée dans les Ecrits d'Hippocrate, a été fur-tout recommandée par Chriftophe Benoît, Médecin Anglois, dans fon excellent Ouvrage fur la Phthysic (Theatrum Rabidorum ). Il l'autorife par p'u ficurs obfervations intéreflantes. Boerhaave & d'autres Auteurs modernes en font également l'éloge. L'inftrument de Christophe Benoît n'eft qu'un cône creux, qui fert à raffembler & à diriger les vapeurs que le malade infpire, en embouchant le fommet ouvert du cône. M. Guignon fait voir quelques inconvéniens de ces inftrumens dans plufieurs cas, où les malades ne fauroient fe placer dans une fituation convenable, pour infpirer les vapeurs par cette efpece d'entonnoir: il propofe deux autres inftrumens l'un a la forme d'une retorte, il eft fait de deux pieces; la premiere eft le corps ou le fond de la retorte; la fe conde en eft le col: elles fe joignent ou s'emboîtent comme les deux pieces d'une tabatiere; à ces endroits de leur union elles ont l'une & l'autre une petite échancrure qui forme une fente ouverte pour établir une communi❤ cation de l'air extérieur avec l'intérieur de l'inftrument; on peut agrandir, diminuer ou fermer abfolument cette ouverture, en faisant rouler & gliffer l'une fur l'autre les deux pièces du vaiffeau; on adapte encore, quand on

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