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INSTRUMENS

ASTRONOMIQUES

DE M. DE GENSSANE.

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ous avons examiné, par ordre de l'Académie, plufieurs inftrumens préfentés par M. de Genffane, favoir un Planifphere, un Cadran vertical univerfel, & une machine pour observer le paffage des étoiles par le méridien.

Le planifphere eft composé de huit platines de carton, qu'on peut faire en cuivre, dont le premier, qui eft le plus petit, représente le globe de la terre, qui tourne fur fon axe en vingt-quatre heures; le fecond carton représente le mouvement de la lune, & porte une aiguille de cuivre comme un index pour marquer le fieu de la lune dans le Zodiaque, & fon paffage par le méridien; le troifieme carton marque le mouvement du foleil; le quatrieme repréfente le mouvement des nœuds de la lune & fa latitude; le cinquieme eft une portion de fpirale pour marquer l'âge de la lune : fur le fixieme carton font marqués les mois & les jours. L'Auteur yeut faire fervir le feptieme à marquer la différence des jours vrais & des moyens, par des divifions inégales qui correfpondent aux divifions du fixieme carton. Enfin fur le huitieme carton, qui eft divifé en 360 degrés, font tracées les principales étoiles fixes dont font compofés les fignes & les conftellations du Zodiaque. L'Auteur fe propofe de donner à toutes ces pieces le mouvement qui eft propre à chacune par des rouages concentriques, qu'il a exécutés en bois en attendant qu'il

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ait le loifir de l'exécuter en cuivre.

Le fecond inftrument eft un cadran vertical univerfel, 1736. 43. compofé de trois cartons, dont le premier, c'est-à-dire, le plus petit, eft divifé en plufieurs cercles paralleles, fur lefquels font hachées les heures qui conviennent à chaque parallele de trois en trois degrés. Le fecond carton eft divifé en deux quarts-de-cercles, la divifion des deux commence au même point, & fuit de part & d'autre jusqu'à 90 degrés; fur le même carton on voit une feconde divifion qui marque la déclinaison du foleil & les jours de l'année. Au troifieme carton eft attaché un index, qui fert à mener les deux premiers dans la fituation néceffaire pour faire ufage du cadran,

Enfin le troifieme inftrument eft une machine pour obferver le paffage des étoiles par le méridien : nous n'en avons vu que le deffein, il reffemble à une double équerre, ou à la moitié d'un chaffis qu'on peut tenir en main par un manche qui eft attaché au milieu de la branche, qui joint les deux montans du chaffis: fur un de ces móntans, font pofés deux morceaux de miroir, l'un au deffus de l'autre différemment inclinés, dont le fupérieur eft divifé en deux également par un fil de foie qui le traverse de haut en bas. Il y a enfuite au fecond montant une pinnule & un autre miroir oppofé à ceux du premier, incliné de façon qu'il réfléchit les objets fur le miroir fupérieur feulement du premier montant. Pour se fervir de cet inftrument, on le prend à la main, & on tourne le dos au pôle, enfuite ayant appliqué l'œil à la pinnule, on hauffe ou on baiffe l'inftrument jufqu'à ce qu'on voie l'étoile polaire au centre du miroir inférieur, & on regarde en même temps les étoiles qui paroiffent dans le miroir fupérieur : toutes celles qui font perpendiculaires à l'étoile polaire font au méridien, fi l'étoile polaire étoit au pôle; mais comme cette étoile en est éloignée, l'Auteur a donné un moyen de trouver le pôle à chaque moment

fur

fur le miroir inférieur qui remédie à l'inconvénient de l'étoile polaire. L'Auteur prétend trouver par le même inftrument la diftance des étoiles au méridien, & leur hauteur fur l'horizon; la théorie en eft ingénieuse, mais nous ne favons pas quelle précision on peut attendre de la pratique.

A l'égard du planifphere & du cadran, quoiqu'ils ayent beaucoup de rapport à d'autres qui ont été imaginés jufqu'à préfent, comme l'Auteur ne s'eft pas tant propofé de donner quelque chofe de nouveau, que de réunir en un feul l'idée de plufieurs, nous jugeons que l'exécution de ces machines ne peut être que très-curieufe & propte à faciliter l'intelligence du ciel, & la pratique des opérations aftronomiques. Ce 22 Décembre 1736.

CASSINI DE THURY.

MARALDI.

1736. No. 435.

Rec. des Machines,

TOME VII. H

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