1737. No. 437: NIVEAU INVENTÉ PAR M. L'ABBÉ SOUMILLE. A B BCD, (fig. 1 & 2.) eft une boîte de cuivre en forme de cage de pendule, fermée de toute part, les deux grandes platines diftancées à quinze ou dix-huit lignes. Cette cage repréfentée dans cette planche de grandeur naturelle, a quatre pouces quarrés; elle peut n'en avoir que trois, & elle peut auffi en avoir fix, c'est felon l'ufage auquel on deftine le niveau. La platine de devant eft percée d'une ouverture EF, fig. 1, à laquelle on applique un verre, au travers duquel on apperçoit la portion de cercle GHI, divifée en parties égales; elle est jointe à la platine de devant, dont elle n'eft écartée de trois ou quatre lignes; le milieu de cet arc peut être fait en maniere de coq, comme on le voit dans le profil LH, & affujetti par des vis. La grande platine de derriere tient à la boîte, par les charnieres M, M, & peut par conféquent s'ouvrir & fe fermer. que Les parties qui compofent ce niveau enfermé dans cette cage, consistent (fig. 2.) en une aiguille KNO, mobile au point N; l'extrémité K eft très- déliée pour mar quer fur les divifions de la portion du cercle GHI; l'extrémité O porte une lentille de métal qui fait équilibre avec tout le reste de l'index, afin que celui-ci étant incliné à droite ou à gauche, n'acquiert pas une nouvelle pefanteur par fa fituation, & fuive exactement l'impulfion que lui communique le poids P, auquel il eft joint par la petito lame PQ. Cette aiguille ou index eft montée H 1737. für un arbre NR, dont les pivots font très-fins, elle fert N°.437: L, Le poids P eft fufpendu par une verge qui tient à l'ar- PQ, petite lame de communication entre le poids & VV font deux bornes ou chevilles, plantées dans la partie inférieure, pour arrêter les balancemens du poids, qui, devenant trop grands, feroient briser l'index contre les cloifons latérales AD, BC. XY eft un reffort arrêté deffous la cloifon inférieure, qui porte en X une pointe, laquelle traverse la cloison, & entre dans un trou, qui eft au centre du poids P; & le fixe entiérement. Quand il eft question de tranfporter le niveau, & lorfque l'on veut opérer, on retire cette pointe en dehors, que l'on range un peu de côté, & ne paffant plus dans l'intérieur laiffe le poids dans une par-' faite liberté. On obfervera que l'on approche la bande courbe GHI, près de l'ouverture EF, afin que les divifions, de même que la pointe de l'index, s'apperçoivent plus aifément, ce qui ne feroit pas fi l'un & l'autre fe trouvoient dans le fonds de la boîte. Ufage & propriété de ce Niveau. " Ce Niveau qui peut fe porter dans la poche, & qui n'eft 1737. n'eft foncierement qu'un niveau de maçon ou un à-plomb; étant placé, on redreffe toute la cage fuivant le mouvement indiqué par l'index; & la regle, ou la partie fur No. 437. la quelle on place cet inftrument, n'eft de niveau que quand l'index eft au point zero qui eft le milieu de l'arc. Les principaux avantages de cette machine font: 1. le vent ne fait rien au pendule ni à l'index, étant l'un & l'autre bien fermé. 2°. L'un & l'autre s'arrêtent bientôt, & ne font pas à beaucoup près autant languir l'obfervateur comme un fil-à-plomb d'une longueur équivalente. 3. Il renferme dans un petit volume, la même précifion qu'un niveau beaucoup plus grand : car tel qu'il ste repréfenté dans cette figure, l'index marquera les efpaces auffi grands qu'un à-plomb de quatre pieds de hauteur, & fi la cheville Q étoit plus rapprochée du centre, la proportion augmenteroit encore tellement qu'avec un niveau de dix à douze pieds de hauteur. 4°. Les divifions font faites de façon qu'on connoît tout-à-coup la pente par ligne & quart de ligne fur une toife de longueur ainfi pofant le niveau fur une table, fi l'index va fur le chiffre 1, c'eft marque que la table penche d'une ligne par toife, ce qui peut fervir utilementdans la conftraction des aqueducs où l'on ne veut donner qu'une pente déterminée. 5°. Ce niveau étant appliqué à une lunette montée fur un genoux à l'ordinaire comme le repréfente la figure 3, ou fur une plate-forme à une ou deux lu nettes, peut également fervir au nivellement vifuel, ramęnant toujours l'index fur zero, & affujettiflant ce niveau par la vis appliquée au genoux. M. l'Abbé de Soumille avoit d'abord préfenté un niveau compofé d'un engrenage; mais les défauts que l'on y a trouvés, & dont il eft convenu lui-même, lui a fait imaginer celui que l'on vient de décrire, préférable à tous égards aux premiers, ainfi qu'on le verra ci-après par le rapport des Commiffaires nommés par l'Académie. TOME VII. K Rec. des Machines. 1737. No.437. RAPPORT DES COMMISSAIRES. LE Mercredi 4 Décembre 1737, Meffieurs d'Ons-en Bray & Pitot ont parlé ainfi fur un Niveau de M. f'Abbé de Soumille. Nous avons examiné, par ordre de l'Académie, un Niveau présenté par M. l'Abbé de Soumille. Ce Niveau eft compofé d'un pendule dont la verge prend une fourchette qui tient à l'axe d'une grande roue, de forte que cette grande roue fait des vibrations avec le pendule; cette roue mene un pignon dont l'arbre porte une feconde roue; la feconde roue mene un fecond pignon dont l'arbre porte une aiguille qui tourne fur un petit cadran,' divifé en 60 parties. L'arbre de la premiere ou grande roue porte une grande aiguille qui marque fur un demi-cercle, divifé en degrés, la grandeur des vibrations du pendule. : Suivant le nombre des dents des roues & des ailes des pignons, un tour de la grande roue feroit faire is tours à la petite aiguille ainfi une petite vibration d'un degré fait faire un quart de tour à cette petite aiguille, ce qui doit rendre les moindres changemens du plomb très-fenfibles : donc à cet égard on doit connoître par la petite aiguille les moindres changemens du pendule, & par conféquent du niveau; mais d'un autre côté le jeu inévitable dans l'engrenage des roues & des pignons cause un mouvement à l'aiguille qui ne répond pas parfaitement aux moindres changemens du pendule: car il arrive que la petite aiguille marque différens points du cadran, quoique le plomb ou le niveau ne change pas; & au contraire le niveau peut bien changer un peu, & l'aiguille marquer le même point, d'où nous pouvons conclure que ce qu'on gagne d'un côté on le perd de l'autre, & que par conféquent ce niveau n'a nul avantage fur les niveaux ordi |