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No. 18.-Memorandum of the Comte de Caraman:

Londres, le 12 Mars, 1822.

A LA Suite de diverses plaintes portées l'année dernière par le Gouvernement Anglois, le Gouvernement de Sa Majesté Très Chrétienne avoit chargé M. le Comte de Lardenoy, Gouverneur de la Guadeloupe, de faire procéder à des enquêtes sur les opérations de Traite de Noirs, imputées au Pavillon François.

Cet Administrateur a adressé au Ministre de la Marine divers Documens qui attestent le zèle qu'il met à découvrir et à réprimer la fraude en ce qui concerne ce trafic odieux. Parmi ces Documens se trouve une Lettre du Directeur Général des Douanes, au caractère de probité duquel M. le Comte de Lardenoy rend hommage.

En 1819 et 1820 cet Officier eut connoissance de 4 versements de Noirs qui auroient été opérés dans les Quartiers du Port Louis, du Petit Canal, et du Moule. Il fut prévenu qu'on avoit vu traverser dans la Campagne du Port Louis un nombre assez considérable de Nègres, qui avoit été débarqués dans les Environs. I enjoignit aussitôt à son Délégué au Port Louis de requérir la force et de faire des recherches pour découvrir les Esclaves. Il apprit que cet Employé, au lieu d'exécuter son ordre, avoit fait prévenir la Personne qui était intéressée dans cette introduction;' aussitôt il l'accusa, et le Gouverneur ayant assemblé un Conseil, prononça la destitution de cet Employé infidèle.

Le second versement qui fut également opéré au Port Louis, étoit le résultat de la baraterie d'un Capitaine de Négrier Espagnol; mais le Directeur des Douanes en ayant été informé trop tard pour s'y opposer, il ne put qu'eloigner de ce poste l'Employé dont la conduite lui avoit été suspecte, et il fut en effet destitué.

D'autres rapports avoient annoncé qu'un débarquement de Noirs venoit d'être effectué par de grandes Pirogues au Petit Canal, et que déjà les Esclaves avoient été conduits sur une habitation désignée. Un détachement de Soldats y fut immédiatement envoyé, avec 2 Employés de Douanes; mais la dénonciation étoit fausse, et M. le Général Fougas, commandant le Quartier du Petit Canal (qui avoit lui-même assisté aux recherches faites avec toute la célérité et le zèle qu'on pouvoit désirer) adressa à M. le Comte de Lardenoy un Rapport qui ne laissa aucun doute à cet égard.

Le quatrième versement fut effectué dans le Quartier du Moule. M. le Directeur des Douanes ayant eu lieu de suspecter la conduite de P'Employé detaché au Moule, du Controleur, et du Commis Ambulant, demanda à M. le Comte de Lardenoy la punition de ces 3 Employés. Le premier étoit soupçonné d'avoir souffert le versement, et même d'avoir reçu un cadeau; les 2 autres qui avoient fait, peu de jours après le débarquement, une tournée dans le Quartier du Moule,

étoient censés ne pas l'ignorer, et ils étaient fautifs de ne pas en avoir informé l'Autorité. Ils furent tous les trois éloignés de leurs fonctions.

Après avoir disculpé les Autorités de la Guadeloupe des reproches de négligence portés contre elles, l'attention des Ministres de Sa Majesté Britannique se fixera sans doute sur un fait qui a déjà été porté à leur connoissance,—la fabrication de faux Papiers François dans les Iles de St. Thomas, de St. Barthelemy, et de St. Eustache.

Il paroit évident, après une Lettre de M. de Ligny, Agent François à St. Thomas, qu'il se fabrique dans cette Isle de faux Papiers revêtus de la Signature contrefaite du Gouverneur de la Guadeloupe, ou de celle de M. le Comte Douzelot, Gouverneur de la Martinique; et à la faveur des quels, des Spéculateurs Etrangers rejettent sur le commerce François l'odieux d'un trafic illicit.

Depuis le commencement de la Guerre de la Révolution, cette horrible pratique a existé dans ces lles, dites Ports Libres, et il est très difficile de découvrir les Auteurs de ces crimes. C'est surtout à St. Thomas qu'ils se commettent le plus fréquemment: il n'y a pas longtems que M. de Ligny a été obligé de demander au Governeur de faire tirer sur son Bâtiment, qui était entré le matin sous Pavillon Danois, et qui sortoit le même jour sous Pavillon François.

Si l'on compare les recensemens faits à la Guadeloupe en 1810 et 1820, et si l'on admet que les naissances remplacent à peu-près les décès, on aura encore une preuve de l'exagération des Rapports qui ont été faits au Gouvernement Anglois. En 1810 la Population Noire étoit, d'après les dits recensemens, de 102,939; en 1820 elle étoit 88,397; ce qui offre une différence en moins de 14,542; et cependant la Traite des Noirs a été permise jusqu'en 1815, et l'on a pu jusqu'à cette époque, introduire des Africains dans la Colonie sans la moindre opposition.

Le Gouvernement Anglois doit être bien convaincu que les Autorités François n'ont pas cessé un instant de surveiller et de s'opposer à la fraude qui a pu être tentée. Si malgré tous leurs soins, on est parvenu en trompant leur vigilance à introduire quelques Noirs sur la Côte, c'est un malheur qu'elles n'ont pu éviter, pas plus que l'introduction par fraude d'une grande quantité de marchandizes prohibées. Ils ont poussé leur sollicitude jusqu'à répousser des expéditions directes, non seulement pour les Etablissemens François de Gorée et du Sénégal, mais encore pour les Iles du Cap Vert; et les Instructions données par le Procureur-Général d'après les Ordres du Gouverneur de la Guadeloupe, dont Copie est ci-jointe, seront une nouvelle preuve du zèle qu'elles mettent à seconder les intentions de leur Gouvernement.

Au surplus, M. le Vicomte de Chateaubriand, qui est attendu

incessamment, sera sans doute chargé de donner au Gouvernement de Sa Majesté Britannique les explications ultérieures qu'il pourroit désirer.

CARAMAN.

(Inclosure 1.)—Report of Monsieur Le Comte de Lardenoy. MONSIEUR,

Basse Terre, le 12 Juin, 1821,

JE vous transmets, avec la Lettre de M. le Gouverneur, Copie de plusieurs Lettres qui lui ont été adressées par son Excellence le Ministre de la Marine, dans la vue d'assurer l'exécution des dispositions prohibitives de la Traite des Nègres.

Les Dépêches vous feront voir quelle haute importance le Ministre attache à la répression de la Traite.

Vous distinguerez dans les instantes récommendations de son Excellence à cet égard trois objets.

Le premier est de prévenir et empêcher par toutes les mesures de surveillance possibles toute introduction dans la Colonie de Nègres de Traite.

Le second est de vérifier si les importations dénoncées ont effectivement eu lieu; si des Africains ont récemment été introduits en aussi grand nombre qu'on le suppose.

Le troisième est enfin de poursuivre et de faire punir s'il y a lieu ceux qui ont amené ou reçu à la Guadeloupe des Africains en contravention aux dispositions prohibitives de la Traite.

Ce dernier objet des Dépêches de son Excellence regarde spécialement le Ministère Public, et vous impose l'obligation de faire dans votre ressort les recherches les plus actives et les plus exactes, pour me mettre à même de juger s'il y a lieu de diriger efficacement des poursuites contre les Individus désignés comme ayant participé dans votre ressort au trafic prohibé et aidé à consommer les contraventions dénoncées.

Si les renseignemens que vous voudrez bien soigneusement récueillir sont assez précis et assez certains, vous aurez à requérir contre les délinquances la peine portée par la Loi du 19 Avril, 1818. Cette peine consiste dans la confiscation du Bâtiment et de la Cargaison. Ces Bâtimens ont disparu immédiatement après avoir effectué les débarquemens sur plusieurs points indiqués, et s'ils reparoissent l'Administration s'empresseroit sans doute de les faire saisir. Mais ce à quoi vous devez incessamment appliquer, c'est de tâcher de découvrir dans quelles mains sont passés les Nègres provenant des Cargaisons énoncés dans les Dépêches du Ministre au Gouverneur, les quelles Cargaisons étoient destinés aux Négocians dénoncés dans ces Dépêches. Je ne me dissimule pas combien cette découverte est difficile; elle n'est pas néanmoins impossible, et l'Administration joignant ses efforts aux notres, nous pourrons y parvenir. Il ne paroît pas douteux que des

Nègres de Traite n'ayant été en assez grand nombre amenés et disséminés dans la Colonie par des moyens illicites, il est facile de distinguer les Négres nouveaux des anciens. Ceux en la possession desquels ils se trouvent seront bien obligés de déclarer comment ils les possèdent, et de qui ils les ont achetés; nous parviendrons par là à connoitre les coupables, je veux dire ceux qui auront pris une part plus ou moins active à la Traite. Je ne connois pas d'autre manière d'exécuter la Loi, et il la faut absolument exécuter. C'est bien là le sens des Dépêches de son Excellence le Ministre de la Marine, et nous devons nous y conformer; je m'assure donc que vous seconderez mes intentions ainsi que celles de M. le Gouverneur.

Du reste, vous savez que ces affaires doivent être instruites et jugés, ainsi que les Contraventions aux Lois et Réglemens concernant le Commerce Etranger, conformement aux dispositions de l'Arrêté du 12 Vendemaire, an 11 (Art. 2 de l'Ord. Roy. du 22 Novembre 1819.)

Dejà vous devez avoir reçu avec la Lettre que M. le Gouverneur m'a adressée, Copie d'une autre Dépêche relative au Navire le Felix (Le Rodeur) Capitaine Boucher, ayant en vue le même objet.

Recevez, &c.

LE COMTE DE LARDENOY.

(Inclosure 2.)-The Procureur-General to the Governor of Guadaloupe. MONSIEUR LE Gouverneur, Basse Terre, le 12 Juin, 1821.

J'AI reçu avec votre Lettre du 10 de ce mois, N⚫ 939, Copie des Dépêches adressées à votre Excellence, en vue d'assurer l'exécution des dispositions prohibitives de la Traite des Nègres.

Pour en remplir l'objet autant qu'il peut dépendre de moi, je viens de transmettre le tout à mes Substituts avec mes observations.

Vous trouverez ci-jointe la Copie de la Lettre que je leur adresse. Je doute que tout en réunissant nos efforts nous ne puissions parvenir à découvrir et à faire punir les coupables.

Je désire que votre Excellence puisse trouver dans sa sagesse les moyens de faire cesser le désordre dont il s'agit. La fraude qui n'est pas arrêtée à l'instant même devient de jour en jour plus difficile à réprimer. En général, je ne puis agir que d'après des renseignemens positifs; et je dois m'abstenir de toute poursuite quand il m'est démontré qu'elles ne feroient que grever le trésor sans amener aucun résultât.

Du reste, sur ces nouvelles Dépêches, comme sur la précédente, rélative au Navire Le Felix, autrefois Le Rodeur, Capitaine Boucher, je me suis mis en devoir de me procurer tous les renseignemens désirables, et j'ai engagé mes Substituts à procéder incontinent à des enquêtes selon l'intention du Ministre. Je suis, &c.

Le Comte de Lardenoy.

PELLERIN.

No. 19.-The Marquess of Londonderry to Sir Charles Stuart. SIR, Foreign Office, 26th March, 1822. REFERRING your Excellency to my several former Dispatches on the subject of the Slave-trade, I am concerned to have to state to your Excellency, that the Reports recently received from the Governor of His Majesty's Settlement at Sierra Leone, and dated in January of this Year, show that this detestable traffick is still existing in full activity on the African Coast, covered and protected by the Flag of His Most Christian Majesty.

During the months of July and August last, the Leeward Coast being visited by His Majesty's Cruizers, 3 French Slave-traders, as by the enclosed List, were met with and examined in the Calabar.

At the same period, the River Bonny was found swarming with Slave-vessels. Your Excellency is furnished with a List of 7 of these, which abused and disgraced the Flag of France: 4 of them had their inhuman Cargoes on board.

On the line of Coast between Sierra Leone and Cape Mount, one of His Majesty's Vessels, in the course of a Cruize only of 10 days, fell in with 9 Slave-vessels, of which number 8 were French; and your Excellency is in this instance likewise furnished with their names and the particulars.

These instances will show to the Government of His Most Christian Majesty, the unfortunate advantage taken of the inadequacy of the Regulations of that Country to put a stop to this odious traffick.

These instances, however, do not stand singly. There are many cases in which particulars cannot be obtained; but an undoubted authority, of recent date, from the Factory of the Gallinas, states, that there were in the course of last Summer, 3 Slave-vessels under French Colours lying there; from Shibar it appears, that a large Slave-vessel, fully laden, sailed under the same Flag, within 10 days of the latest accounts; and on the River Pongas a French Schooner, M. Deis, Master, took on board 95 Slaves within a short time also of the date of this statement.

Besides the ordinary exportation in large Vessels, an extensive Carrying Trade appears to be kept up with the Cape de Verd Islands, principally by the small Craft belonging to Goree and Senegal.

There seems scarcely a spot on that Coast, which does not show traces of the Slave-trade with all its attendant horrors.

The arrival of a Slave-ship in any of the Rivers on the Windward Coast is the signal for War between the Natives; the Hamlets of the weaker Party are burnt, and the miserable Survivors carried off and sold to the Slave-factors.

It is clearly ascertained by inquiries made on the spot, and on the adjacent Coast, by His Majesty's Cruizers, that the number of Slave

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