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Vous auriez là une jolie statue!

AIR: Que je suis à plaindre en cette débauche!
Machinalement elle coud, tricote,
Et jamais ne lâche un mot.

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Comment? un homme d'esprit comme vous, procureur et notaire royal, qui pis est, épouser une agnès ?

M. SUBTIL.

C'est pour la rareté du fait.

Mad. MADRÉ.

Vous voulez vous distinguer.

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rusés et malins de votre naturel, vous trouviez toujours des femmes plus rusées et plus malignes que

vous.

M. SUBTIL.

C'est pour éviter ce malheur, que je veux épouser Nicette. L'heureuse simplicité !

Mad. MADRÉ.

Oui, hom! je ne sais où j'ai pêché cette bestiole.

M. SUBTIL.

AIR: Joffre ici mon savoir-faire.

Que diriez-vous donc, ma chère,
Que diriez-vous d'Alain mon fils?
Mad. MADRÉ.

Moi, je dis qu'Alain vaut son prix.
M. SUBTIL.

Est-il un plus sot caractère?

Mad, MADRÉ.

Moi, je dis qu'Alain vaut son prix.
M. SUBTIL.

De moi ce nigaud ne tient guère.
Mad. MADRÉ.

AIR: Je voudrais bien me marier.

De vous il tient peu, je le croi,
Ainsi disait sa mère.

M. SUBTIL.

Je ne sais qu'en faire, ma foi.
Mad. MADRÉ.

Si vous vouliez, compère,

Je saurais bian qu'en faire, moi,
Je saurais bian qu'en faire.

1

Tenez, monsieur le tabellion, ce garçon - là ne vaut rien pour votre étude: pardi, mettons-le au labour; il y a moyen de s'accommoder troc pour troc; je vous donne Nicette, vous me donnerez Alain.

M. SUBTIL.

Quoi! vous voudriez être femme de ce benêt-là? Mad. MADRÉ.

Chacun a ses petites raisons, mon compère; nous ne manquons pas d'esprit, vous et moi.

AIR: C'est fort bien fait à vous.

Craignez-vous l'artifice
Fatal à maint époux?

Prenez une novice,

C'est fort bien fait à vous:

Mais moi que je choisisse,

Pour engager ma foi,
Un garçon sans malice,

C'est fort bien fait à moi.

Allons, déterminez-vous.

M. SUBTIL:

Parbleu! Nicette mérite bien que je vous accorde Alain. Touchez là.

Mad. MADRÉ.

C'est marché fait.

M. SUBTIL.

J'irai tantôt chez vous dresser les articles des contrats.

Mad. MADRÉ.

Et nous ferons nos noces à l'abri de celles de ma

nièce, qui épouse aujourd'hui l'Eveillé, comme vous

le savez.

M. SUBTIL.

C'est bien dit. J'aperçois Nicette: laissez-moi la pressentir un peu sur cette affaire.

Mad. MADRÉ, à part.

J'ai peur qu'il ne se repente!....

SCÈNE II.

NICETTE, Mad. MADRÉ, M. SUBTIL.

VEN

Mad. MADRÉ, à Nicette.

ENEZ çà. Comme ça se tient! Levez la tête, saluez monsieur, et répondez sur ce qu'il vous dira.

(Nicette salue niaisement.)

M. SUBTIL.

AIR: Si cela est, hé bien! tant pis.

Approchez, mon aimable fille.

(à part.)

Ah! que je la trouve gentille!

(à Nicette.)

Votre douceur

Gagne le cœur.

NICETTE

Le cœur!

M. SUBTIL.

Pour vous, Nicette, je soupire;

C'est l'effet d'un regard que vous m'avez lancé

NICETTE.

Lancé!

M. SUBTIL.

Soulagez mon martyre;

Pour jamais l'amour m'a blessé.

NICETTE.

Blessé!

Mad. MADRÉ:

L'entretien me fait rire.

M. SUBTIL.

De ces yeux si jolis

Tous les coups sont partis.
Je meurs d'amour.

NICETTE.

Hé bien! tant pis.

Mad. MADRÉ, à M. Subtil.

Vous lui parlez hébreu. (à Nicette.) Nicette, M. le Tabellion se présente pour être votre mari,

M. SUBTIL.

Oui, ma belle enfant.

AIR: L'éclat de mon bonheur.

Je viens de vous choisir
Pour ma petite femme;
Auriez-vous du plaisir
En m'épousant?

NICETTE.

Oh damc!

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