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faires s'en fervent pour orner leurs bonnets. On n'eftime que celles qui font arrachées à l'oiseau, tandis qu'il eft vivant. Mais les Arabes en font des amas,. dans lefquels ils font entrer indifféremment les bonnes & les mauvaises. Dans la difficulté de les diftinguer, les Facteurs n'ont qu'une regle; c'eft de preffer le tuyau, qui doit rendre une liqueur rouge, femblable à du fang, lorfque les plumes font d'une autruche vive: autrement elles font légeres, feches, & fort fujettes

aux vers.

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tator, fpectateur. Otarpia, in theatrum produco, je donne en fpectacle.

DU COLIBRI,

ET DE

L'OISEAU MOUCHE.

LE

E colibri & l'oifeau mouche font les plus petits oifeaux que l'on connoiffe. Ils font beaucoup moins gros que nos roitelets. Ces oifeaux ne fe trouvent que dans les pays chauds. Le bec du colibri eft fort long, relativement à la petiteffe de l'oifeau : il eft extrêmement pointu, & un peu courbé vers le bout. L'oiseau mouche eft encore plus petit que le colibri. Son bec eft auffi fort long, mais il eft droit. Ces deux oiseaux se ressemblent d'ailleurs, & leur description eft la même. Les plumes de leur tête commencent vers le milieu de la partie. fupérieure du bec; elles font fort petites à leur naissance, rangées en écailles augmentant toujours en grandeur jufqu'au deffus de la tête, avec un ordre admirable. Elles forment en cet endroit une petite hupe, d'une beauté finguliere l'éclat d'un coloris doré & diverfifié,

par

fuivant les différens afpects de l'oeil qui les regarde. Tantôt elle paroît d'un noir égal au plus beau velours, tantôt d'un vert naiffant, tantôt azuré & de couleur d'aurore. Tout le manteau des colibris eft d'un vert obfcur, mais doré. La queue eft compofée de neuf petites plumes plus longues que tout le corps. Cette queue eft d'un noir mêlé de violet & de vert, dont le mélange paroît différent, fuivant la pofition du fpectateur. Leur parement eft d'un gris foncé, & tout le deffous du ventre, jufqu'à la queue, tire fur le noir mêlé de violet, de vert & d'aurore, dont l'apparence change toujours, fuivant la fituation de l'obfervateur. Leurs yeux vifs & brillans font de la noirceur du jais (1), & proportion

(1) Le jais ou jaïet eft une espece de bitame fofile, qui a affez de dureté & de confiftance pour être poli. Loifqu'on le caffe, les côtés qui paroiffent, font nets & unis. Il s'enflamme au feu, & exhale une vapeur très-forte. Etant frotté un peu vivement, il rend une odeur charbonneufe. Le jais eft ce qu'on appelle ambre noir, chez les Marchands.. Le lieu où s'en fait le plus grand commerce, eft Wirtemberg, dans la Haute-Saxe. Voyez à la Table, Jaïct. Son origine.

nés à la groffeur de la tête. Ils ont les jambes courtes & les pieds fort petits, compofés de quatre ferres, dont trois font fur le devant, & la quatrieme fur le derriere, chacune armée d'un petit ongle noir & fort pointu.

Ces oifeaux voltigent continuellement, & leur vol eft rapide; ils vont de fleurs en fleurs, chercher dans leur fond, avec une langue fort déliée, les petits infectes qui leur fervent de nourriture. Leur langue eft fort longue & cartilagineufe: depuis fon milieu jufqu'à fa pointe, elle eft dentelée, comme une petite fcie. Leur chant n'eft qu'un petit grincement, que fa vivacité fait affez entendre, mais qui dure peu. Ils ne pondent ordinairement que deux œufs, de la groffeur de nos pois. Leurs nids, qu'ils font de coton, ne font pas plus gros qu'une demicoque d'œuf, & font d'une fort jolie ftructure. Ils font fufpendus entre des herbes, ou entre les branches des petits arbriffeaux.

DE

L'ÉDREDON.

L'EDREDON, EDREDON, vulgairement appelé. égledon, font les plumes de la poitrine d'un oiseau nommé eïder (1), qui tient le milieu entre l'oie & le canard, & qui participe aux qualités de ces deux animaux. Ce duvet eft très-léger & trèschaud. Il est mollet & élastique; & une ou deux livres peuvent, en fe renflant, remplir un couvre-pied. Ces oifeaux font prefque continuellement fur la mer. Tous les ans ils fe rendent au printemps, en troupes nombreuses, fur les côtes feptentrionales de la Norwege, pour faire leurs nids dans des creux de rochers fur le bord de la mer. Ils y dépofent, à chaque ponte, cinq à fix œufs de couleur verdâtre, à peu près de la groffeur

de ceux d'une oie.

Dans cette partie de la Norwege, on trouve une quantité prodigieufe d'oifeaux, qui fe retirent dans des rochers

(1) Dans les langues du Nord on écrit eïder, & on prononce eïdre.

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