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tat d'un corps qui eft follicité de fe mouvoir en deux fens oppofés avec des forces égales; cette double tendance ne peut avoir fon effet, à cause que les forces qui la produifent de part & d'autre font égales ; c'eft pourquoi autant que dure cette égalité, le mobile demeure en repos. C'est auffi la raison pour laquelle le corps C de notre expérience demeure partout où il fe trouve, dans la ligne qui joint les deux puiffances, lorfque les poids E & D font égaux.

Mais fi l'un des deux vient à augmenter, l'équilibre eft rompu auffitôt, & le mobile obéit au plus fort. Il ne lui obéit cependant qu'autant qu'il excéde le plus foible; car la réfiftance de celui-ci n'est point anéantie, elle subsiste toujours, & fon effet eft de confumer une force contraire & égale à la fienne; ainfi quand le mobile C eft emporté par le poids E, ce ne peut être que par la quan→ tité dont ce dernier fürpasse l'autre.

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APPLICATIONS.

Tous les corps qui font preffés ou retenus entre une puiffance & un

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point d'appui, font autant d'exemples qui repréfentent ce que nous venons de prouver par l'expérience précédente : car nous fçavons par la troifiéme loi du mouvement fimple que la réaction eft égale à l'action ou à la compreffion; ainfi quand un menuifier ferre un morceau de bois entre fon établi & le valet, c'eft le fixer entre deux puiffances égales: on doit dire la même chofe d'un morceau de fer retenu dans l'étau d'un ferrurier; d'une corde tendue entre deux points fixes; d'un bateau attaché à un pieu pour réfifter à la violence du courant, &c. .

Deux poids égaux font en équi libre, & par conféquent demeurent en repos aux deux bouts d'une corde qui embraffe une poulie, tant que cette corde eft égale de part & d'autre; car alors chaque poids eft autant tiré en en-haut par fon antagonifte qu'il l'eft en en-bas par fa propre maf fe. Mais fi la corde devient plus longue d'un côté que de l'autre, l'équi libre ne fubfifte plus; la péfanteur de la quantité excédente eft une nouvelle puiflance qui aide à defcendre

celui des deux poids qui eft le plus bas. Et c'eft une chofe à laquelle on doit faire attention, quand on conf truit des machines pour tirer de l'eau, des pierres, des mines &c de fou terrains très-profonds; ou pour élever des fardeaux à des hauteurs confidérables; fi l'on oublioit de faire entrer en compte le poids des cordes, on tomberoit fouvent dans des erreurs; car ces cordes font ordinairement très-pefantes, & quand elles font étendues de toute leur longueur, elles ajoutent beaucoup à la réfiftance qu'on s'eft propofé de vaincre : on s'en apperçoit fenfiblement quand on tire d'une grande profondeur un sceau plein d'eau ; on a plus d'effort à faire quand il commence à monter que lorfqu'il arrive en-haut.

II. EXPERIENCE.

PREPARATION.

La machine qui eft représentée par la Fig. 8. eft un plan vertical d'un pied en quarré, élevé sur une base: en Heft un point fixe, auquel eft attaché un fil qui paffe fur une poulie G,

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& qui porte àfon extrémité un plomb F. La poulie Geft mobile fur deux fils de laton tendus parallélement d'H en I, & on la tire avec un fil qui passe fur une autre poulie fixée en 1.

EFFET S.

Lorfqu'on tire la poulie de Gen 1, le poids monte par la diagonale F I.

EXPLICATIONS.

Le corps F eft mis en mouvement par deux puiffances, dont une exige qu'il s'élève d'une hauteur égale à FG; & l'autre, qu'il s'avance d'une longueur égale à GI. Car le point fixe qui arrête le bout du fil en H, & qui caufe l'élévation du mobile F, doit être regardée comme une puiffance égale à celle qui tire la poulie mobile vers le point I. Si ces deux forces avoient leurs effets féparément, le plomb parcourroit fucceffivement les deux lignes FG & GI; mais parce qu'elles agiffent en même tems, & qu'elles font égales entr'elles, le mobile s'avance autant & à mesure qu'il monte, ce qui fait qu'il se meut dans la diagonale FI.

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