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vre intitulé la Découverte, en propofe encore plufieurs autres, tirées de certains Miracles de la Légende, qu'il ofe comparer à ceux de Jésus-Christ & de Moïse. Selon lui, la fainte Chandelle d'Arras, qui brule fans fe consumer, eft comparable au Buiffon ardent de Moïfe. Mais quelle comparaison ! Le fait du Buiffon ardent ne peut être une fable, parce qu'il eft démontré que Moïfe n'étoit point un impofteur, comme on a vu ci-deffus. Au contraire, il fuffit à un homme un peu éclairé, de fe tranfporter à Arras, pour y découvrir ce que c'est que cette Chandelle, qu'on n'a garde de voir fe confumer, étant compofée & allumée comme elle l'eft: il faut dire la même chofe de toutes les autres comparaifons de cette espéce.

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Eft-il poffible qu'il y ait des hommes fur la Terre affez peu touchés de leur propre in, pour employer tout leur efprit à combattre, par de vaines fubtilités, les vérités les plus falutaires & les plus confolantes, telles que l'avénement d'un Meffie, pour inftruire les hommes, les faire marcher dans les voies de la Justice, & les racheter de la mort. Si les Dogmes Chrétiens étoient chimériques, ou qu'au moins il y eût quelque fujet de douter fenfément des faits fur lef quels la révélation de ces Dogmes est appuyée, la conduite des Incrédules ne feroit

point oppofée à la Raifon. Mais ces faits étant conformes aux quatre régles de vérité que j'ai établies, il n'y a point d'autre parti à prendre que de croire ces faits, & de pratiquer la Religion dont ils font la preuve évidente.

Voilà, Monfieur, ce que j'ai cru devoir vous écrire, conformément à vos desirs, pour fixer vos doutes, ou plûtôt pour vous fournir dequoi combattre ceux qui s'efforcent de vous en donner. Confiderez qu'il n'y a point d'homme plus malheureux que celui qui doute, par rapport à un article auffi important que celui de la Religion. Si par malheur pour lui la Religion Chrétienne eft vraie que deviendra-t-il? Dans quelles perplexités fe trouvera-t-il à l'article de la mort? S'il n'a point travaillé à diffiper fes doutes, tandis qu'il jouiffoit d'une pleine fanté & d'un efprit libre, fera-t-il en état de le faire, lorfque le mal l'accablera? il mourra donc dans le doute. Pour moi je fuis convaincu qu'il n'eft point d'Incrédule abfolument décidé, à moins qu'il n'ait un extrême entêtement, ou une extrême ignorance. Le moins que puiffe faire un Incrédule un peu fenfé & éclairé eft de douter. Or mourir en doutant, fi on va être anéanti, ou enfeveli dans un gouffre de flammes pour toute une éternité,il me femble que c'eft une fituation bien cruelle. On peut Tome I.

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dire qu'à ce moment terrible il vaudroit mieux pour le repos de fon efprit, ne point croire du tout: mais la Raifon qui nous fournit de malheureuses armes pour ne point croire, nous en fournit auffi pour nous rendre incertains & tremblans. Au refte, il ne faut pas nous attendre, que nous croirons tout d'un coup à l'article de la mort, dans l'idée qu'alors le parti le plus prudent fera de croire. La vue d'un Monde qui s'évanouit pour nous, fuffit pour nous en détacher, & pour éteindre nos paffions. Mais cette vue ne fert de rien pour éclairer notre efprit, lorfqu'il eft depuis longtems plongé dans les ténébres de l'incrédulité, à moins que cette incrédulité ne foit un pur oubli de Dieu & de la Religion, & ne foit que l'effet des paffions. Alors il y a encore de la reffource: mais ceux qui font dans ces difpofitions, ne font point, à proprement parler, des incrédules; le cœur eft gâté & non l'efprit.

Malheur donc à ceux qui ayant des lumieres, les obfcurciffent par de mauvais raifonnemens. Ce que doit faire un efprit prétendu fort qui a de la Raifon, & de la prudence, eft de chercher fans ceffe la Vérité, tandis qu'il eft en fanté, & qu'il peut faire ufage de fon efprit; Ambulate, dum lucem habetis. S'il cherche Dieu dans la fincérité defon cœur, Dieu se manifestera à lui, il l'éclaire

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ra. Dieu qui eft jufte, fe cacheroit-il toujours à un homme qui toute fa vie a fait des efforts pour le trouver? Il doit en quelque forte lui tenir compte de fes recherches, & éclairer, lui-même fa Raifon; fur-tout fi cer homme s'eft adreffé à lui, comme à la fource de toute lumiere, pour implorer fon fecours au milieu de ses ténébres. Alors il verra que rien n'eft plus conforme à la Raifon que le Christianisme bien entendu, & dégagé des fuperftitions du Peuple groffier, dont toute la foi confifte fouvent dans l'ignorance & le préjugé. La véritable Foi, au moins celle qui plaît davantage à Dieu, eft celle d'un homme judicieux & éclairé, qui croit fermement après s'être convaincu lui-même par sa Raifon qu'il doit croire.

FIN DE LA MÉTHODE COURTE ET AISÉE
POUR COMBATtre les DéISTES.

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UEL Efprit fort pourra réfifter, Monfieur, aux infultes de la multitude, s'il détruit l'idée d'une Juftice fuprême & invisible? Sur quoi établira-t-on, qu'il faut s'éloigner du crime, & aimer la Vertu, fi l'on n'admet une régle & un ordre fouverain? Pourquoi fera-t-il défendu de tuer fon prochain, fi l'on ne veut avouer que cette action est oppofée à l'ordre ? Et cet ordre, qu'on fera obligé de reconnoître, qu'eft-il en effet, que le caractere de l'Etre fuprême ?

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