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MÉTHODE

DE LEVER

LES PLANS

ET

LES CARTES. AFIN de ne point groffir

inutilement ce volume de chofes qui ne font point précifément de mon fujet, je fuppofe que celui qui veut lever un plan fait affez de géométrie & d'arithmétique pour cela ou s'il ne le fait pas, il peut avoir des livres particuliers qui l'enfeignent. On ne man

A

que pas de traités fur ces fujets, & l'on n'eft embarraffé que du choix ainfi je me reftreindrai, autant qu'il me fera poffible, à expliquer net tement & brièvement les pratiques dont on fe fert, & dont je me fuis fervi plufieurs fois pour lever des plans & des cartes de terre & de mer prendre des fondes & des niveaux, deffiner des vues & des paysages, & prendre des élévations de bâtimens; toutes chofes qui n'ont point été traitées à fond par personne que je fache, chaque auteur n'en difant que très-peu & en paflant. Outre que pour ner des pratiques faciles, & faire prévoir des difficultés qui fe rencontrent en levant les plans & les cartes, il faut en avoir levé plufieurs, & avoir

don

pratiqué foi-même tout ce que l'on enfeigne.

CHAPITRE PREMIER.

De l'équipage dont il faut être muni pour lever un plan ou

une carte.

LORS

ORSQU'ON veut lever un plan d'une grandeur confidérable comme celui d'une place ou d'une citadelle, il faut, outre l'un des inftrumens dont nous donnerons l'usage dans la fuite, avoir avec foi trois hommes dont un fache un peu mefurer. Ordinairement dans les garnisons on rencontre des foldats qui le font affez bien, ou l'on fe fert des ouvriers qui travaillent aux fortifications,ou enfin d'autres

gens que l'on dreffe foi-même. L'un de ces hommes porte la double toife, l'autre une toife fimple & l'inftrument fur fon pied & l'autre fert à marquer au bout de chaque toife, & compte tout haut le nombre que le premier mefure. Il faut toujours les faire compter haut, parce qu'ordinairement ils fe brouillent & que beaucoup de ces gens ne favent pas compter jufqu'à cent. Le reste de l'équipage fe partage aux uns & aux autres. Si l'on a de grandes stations à mefurer, il faut auffi porter une chaîne de 5, 8 ou 10 toifes; je dis 5, 8 ou 10, parce qu'il eft plus aifé d'additionner par ces nombres que par d'autres. Cette chaîne eft de fer. marquée de toife en toife avec un bout de chaînon de

cuivre, & les pieds font marqués aux deux bouts de la chaîne fur la longueur d'une toife. Il s'en fait de deux façons, l'une faite en maniere de chaînette, & qui fe met dans une bourse de cuir; & l'autre compofée de plufieurs pieces de gros fil de fer, qui ont chacune un pied de long, & qui fe plient par les anneaux, qui les joignent enfemble: cette derniere eft plus juste, mais embarrasse davantage à porter.

Il eft prefque inutile de marquer ici que la toife eft une mefure dont l'étalon cft au Châtelet de Paris, & dont on fe fert à mefurer les bâtimens qui fe font dans cette ville. Il y a des provinces où l'on fe fert d'autres mefures; mais pour mesurer des plans, &

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