que ces Préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, & ce dans trois mois de la datte d'icelles, que l'impreffion dudit Livre fera faite dans nôtre Royaume & non ailleurs, & ce en bon papier & en beaux caracteres, conformément aux Réglemens de la Librairie, & qu'avant que de l'expofer en vente il en fera mis deux Exemplaires dans nôtre Bibliotheque publique, un dans celle de nôtre Château du Louvre & un dans celle de nôtre trés-cher & feal Chevalier Chancelier de France le Sieur PheHyppeaux Comte de Pontchartrain, Commandeur de nos Ordres ; le ; tout à peine de nullité des Préfentes: Du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ledit Expofant ou fes ayans caufe pleinement & paisiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ni empêchement: Voulons que la copie defdites Préfentes qui fera imprimée au commencement ou à la fin dudit Livre foit tenue pour

dûëment fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires foy foit ajoutée comme à l'Original. Commandons au premier nôtre Huiffier ou Sergent, de faire pour l'execution d'icelles tous Actes requis & neceffaires fans autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro,Chartre Normande & Lettres à ce contraire: CAR tel eft nôtre plaifir. DONNE' à Versailles le 15. Juin, l'an de Grace 1704. & de nôtre Regne le foixante-deuxième.

Regiftre fur le Livre de la Commu, naute des Libraires & Imprimeurs de Paris, page 359. n. 254. confor mément aux Réglemens, & notament à l'Arrêt du Conseil du 13. Août 1703. A Paris le 3. Septembre 1704. P. EMERY, Syndic.

Ledit P. Nepveu a cedé fon droit au préfent Privilege à Louis Guerin & Jean Boudot, Libraires à Paris. Le 20. Juillet 1704.

Les Exemplaires ont été fournis.

CONDUITÉ

CONDUITE

· CHRÉTIENNE,

OU

REGLEMENT

Des principales actions & des principaux devoirs de la vie Chrétienne.

Qu'il est important de régler fes actions & fes devoirs d'une maniere Chrétienne.

Ous ne fommes dans la Vie que pour nous préparer à la mort;

nous ne fommes dans le Tems

A

que pour travailler à acque rir la bienheureuse Eternité : c'eft-là que doivent fe rapporter tous nos deffeins; tou tes nos actions doivent être autant de démarches qui nous conduisent vers cet heureux terme. C'est pour cela que nos actions doivent toutes être

faintes, parce que le bonheur de nôtre éternité dépend de la fainteté de nôtre vie, & la fainteté de nôtre vie consiste dans la fainteté de nos actions. Or nos actions ne font faintes qu'autant qu'elles font reglées; deforte que regler les actions ordinaires de chaque journée, c'est regler & fanctifier toute fa vie, & parlà prendre un chemin feur pour arriver à la bienheureuse éternité.

Tout le monde convient

Jufte quod juftum

perfe

qu'il faut faire du bien pour fe fauver; mais il ne fuffit pas même de faire le bien, il faut le bien faire. On peut faire le bien ou avec lascheté, ou par humeur, ou par coutume, ou queris. par neceffité, ou fans regle; & faire le bien de cette ma niere, c'eft pour ainfi dire n'en point faire, parce que ce n'eft pas faire le bien comme il faut.

Pour faire le bien comme il faut, c'eft-à-dire avec toute. la perfection que Dieu de mande de nous, il n'eft pas neceffaire d'entrer dans des

voyes fublimes de perfection, ou de faire des chofes extra ordinaires. On fe forme de fauffes idées de la fainteté ; on s'imagine fouvent qu'elle confifte dans des actions fort élevées ou fort difficiles, ou

Dent.

6. 20.