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vertu peut être égalemen pratiquée.

Diverfes pratiques d'abnegation.

I. Moderer fon activité naturelle, & une certaine maniere d'agir trop vive & trop empreffée, même à l'égard des meilleures choses.

II. Quand on fent une inclination trop forte à faire quelque chofe, fi elle eft inu tile, y renoncer; fi elle eft bonne & utile, fufpendre pour quelque temps fon action ju qu'à ce qu'on ait reprimé fa vivacité.

III. Garder foigneufement la vûë, & ne fe point donner la liberté de tout regarder; mais fur tout se faire une loi de n'arrêter jamais les yeux für un objet dangereux,

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IV. Moderer l'empreffement qu'on a pour apprendre des nouvelles, fur tout certaines nouvelles particulieres qui peuvent intereffer la réputation du prochain & dont le recit blefferoit la charité. V. Retrancher abfolument dans la converfation certaines railleries agréables, mais piquantes; particulierement à l'égard des personnes dont nous ne croyons pas avoir lieu d'être contents.

VI. Retenir quelquefois un bon mot qui feroit paroî tre de l'efprit, mais auffi qui blefferoit peut-être la charité, ou au moins qui flatteroit la vanité & l'amour propre.

VII. Avoir des manieres honnêtes & prévenantes à l'égard des perfonnes pour qui nous avons naturellement

de l'antipathie, ou qui en ont mal ufé avec nous, & ne point éviter leur rencontre, ni leur converfation.

VIII. Ne point chercher certaines perfonnes de confiance pour leur décharger fon cœur, en faisant des plaintes des mauvais procedez qu'on a eus à nôtre égard, parce que ces décharges ne fe font jamais qu'aux dépens de la charité; & en voulant décharger fon cœur, on charge ⚫ fouvent fa confcience.

IX. Ne fe plaindre pas aifément des chofes qui regar. dent la nourriture, lorfque les viandes ne font pas apprêtées à nôtre goût, faisant reflexion que ces viandes ne font pas fi mauvaises que le fiel qui fut préfenté à Nôtre - Seigneur fur leCalvai re: quand on eft

par

obligé de fe plaindre, le faire
raifon & fans aigreur.
X. Ne chercher point trop
la delicateffe dans les vian-
des; ne point manger avec
avidité; ne fe point laiffer al-
ler à la fenfualité; se morti-
fier toûjours en quelque cho-
fe, fur tout à l'égard de celles
qui flattent le goût, mais qui
nuifent à la fanté.

XI. S'abstenir de la lectu.. re de tous les Livres qui ne font propres qu'à fatisfaire une vaine curiofité, ou même à remuer les paffions, & à flatter la fenfualité.

XII. Retrancher abfolument tous les plaifirs dangereux; moderer & regler ceux même qui font innocens d'autant qu'ils ne le font plus dés qu'on les prend fans règle & fans moderation; & s'abf

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tenir quelquefois par efprit de penitence & de mortification des plaisirs les plus permis, parce qu'on s'eft porté fouvent à en prendre qui ne l'étoient pas.

XIII. Ne rechercher ni les odeurs, ni les concerts, ni tout ce qui peut flatter les fens.

XIV. Ne fe point donner la liberté de s'occuper de mille pensées vaines où inutiles, mais agréables, quoy qu'elles ne foient pas mauvaises en elles-mêmes ; & avoir un grand foin de reprimer le liberti nage de fon efprit & de fon imagination.

X V. S'affujettir avec beau coup de fidelité au réglement de vie qu'on s'eft prescrit par l'avis d'un Directeur, & ne s'en difpenfer jamais, ni par

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