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pour avancer beaucoup & en peu de temps dans les voyes de la perfection Chrétienne, que de vivre & d'agir par regle; & ainfi de regler toutes les actions & tous fes devoirs, & fur tout les exercices de la pieté. Quand on les fait avec regle premierement, on les fait avec plus de facilité; car les faifant ordinairement de la même maniere, on en acquiert l'habitude, & c'eft le propre de l'habitude de nous faire faire les chofes avec fa cilité. 20. Par la même rai fon on les fait avec plus de perfection; car car on ne fait jamais mieux les chofes que quand on les fait fouvent: outre que la regle eft déja d'elle-même une des princi pales perfections de nos actions. 3°. On les fait avec

plus de merite, d'autant que la grace & l'attachement à la fouveraine volonté de Dieu, qui font le principe du merite, font auffi trés-ordinairement le principe de ce qui fe fait par regle, au lieu que la propre volonté & les veuës humaines qui dimi nuent le merite de nos actions, y ont communément peu de part. Enfin quand on fait le bien avec regle on le fait plus conftamment, parce que nôtre inconstance vient ordinairement de ce que nous agiffons par humeur : or quand nous agiffons avec regle, ce n'eft plus l'humeur, mais la raifon qui nous gou& la raifon n'étant point fujette à varier, nôtre conduite eft toûjours égale & toûjours conftante.

verne;

De quelle maniere il faut regler fes actions & fes devoirs en general.

Il y a trois chofes à regler dans nos actions. Premierement, la nature & la fubf tance de nos actions, pour voir quelles font celles aufquelles nous devons nous oc cuper. Secondement, le temps de nos actions, pour détermi ner l'heure & le moment où nous les devons faire. Troifiémement, la maniere dont nous les devons faire, & la methode qu'il eft à propos d'y observer.

Pour la nature de nos actions, il faut regler : 1o. celles qui regardent Dieu, comme font la Priere, la Lecture fpirituelle, la Messe, la

,

Confeffion & la Communion, & tous les autres exercices de pieté. 2o. Nos affaires, nos occupations, nos employs, & les devoirs attachez à nôtre condition &à nôtre état; foit ceux qui font de fimple bienfeance, foit ceux qui font d'obligation. A l'égard des premiers, c'est-à-dire de nos exercices de pieté, nous devons nous en faire une loy indifpenfable; en forte que comme Dieu doit toûjours tenir la premiere place dans nôtre cœur, auffi les devoirs qui le regardent,tiennent toutjours le premier rang dans toute nôtre conduite, & que nous les préferions à tous les autres, fans nous en difpenfer en aucune maniere, fi ce n'est par l'impoffibilité d'y fatisfaire, ou lorsque l'obéïf

fance ou la charité l'exigent

de nous.

Pour ce qui regarde nos affaires ou nos occupations & les devoirs attachez à nôtre état, voici les regles qu'il y faut obferver en general. . Il faut tâcher de fe faire fon plaifir de fon devoir : on ne fait jamais bien ce qu'on fait avec chagrin. 2o. Il faut fe faire une neceffité de fes obligations, & preferer toû jours les œuvres d'obligation à celles qui font de furerogation. Ainfi une femme qui refte à l'Eglife lofqu'elle doit être dans la maifon; qui pour donner trop de temps à la Priere, neglige le foin de fon domeftique, peche contre cette regle. 30. Bien convaincus que nôtre principale af faire eft celle de nôtre falut,

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