en nous, & de les combattre féparément l'un aprés l'autre, commençant par ceux qui font les plus groffiers ou les plus dangereux, parce que dans tout combat, plus les ennemis font divifez, plus ils font aisez à vaincre.

La methode qu'on doit garder pour bien faire l'examen particulier, & pour tirer d'une pratique fi fainte tout le profit qu'on en doit attendre, eft: 1o. De renouveller à la Priere du matin la résolution qu'on a déja prise d'éviter le défaut qu'on doit combatre, & de prévoir même dés ce temps-là les occa fions qu'on aura pendant la journée d'y tomber, afin de prendre les précautions neceffaires pour les éviter, & de demander à Dieu la grace

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dont on a befoin pour le faire. 2o. Dés qu'on s'aperçoit qu'on eft tombe dans quelque faute, dont le défaut que l'on com bat eft le principe, en demander incontinent pardon à Dieu, & faire une nouvelle promeffe d'être plus fur fes gardes. 30. Se recueillir quelques momens devant ou aprés le dîner, pour examiner combien de fois on eft tombé dans de femblables fautes, en concevoir une vive douleur avec de grands fentimens de confufion fur fa foibleffe & fur fon infidelité, & renouveller encore la résolution qu'on a prise le matin: enfin faire la même chofe le foir dans le temps qu'on fait l'examen general. 40. Marquer alors fur un papier, quand on le peut commodément, le nombre

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des fautes où on eft tombé, & même le nombre des victoires qu'on a remportées fur foymême en resistant à cette paffion. 5o. S'impofer quelque penitence proportionnée au nombre & à la grieveté de fes fautes, pour punir fa lâcheté & pour exciter fa vigilance. 60. A la fin de la femaine comparer un jour avec l'autre, & au bout du mois une semaine avec une autre semaine, pour reconnoître quel progrez on a fait, fans fe rebuter, fi on remarque qu'on avance peu, qu même quelquefois qu'on recule; car cette recherche fervira toûjours à nous humilier, voyant nôtre foibleffe & nôtre inconftance, & nous fera fentir, que fi malgré le foin que nous prenons, nous avançons fi peu, nous tombe

A

tions dans des fautes encore plus confiderables, fi nous en prenions moins. 7. Enfin, rendre compte de temps en temps à un Directeur duprogrez que nous faifons dans ce combat.

CHAPITRE XI.

De la Confeffion,ou du Sacrement de Penitence.

Uiconque veut avancer dans la perfection & ac

querir la pureté du cœur fi neceffaire pour cela, doit fe confeffer réglément tous les huit jours: on le

peut

même

faire plus fouvent avec fruit, lorfque Dieu en donne l'attrait, & que l'état & les oct

cupations le permettent; mais quiconque veut travailler férieufement à fon falut ne doit point manquer de le faire tous les mois. Une régle du moins que doivent fuivre tou tes les perfonnes qui ont quel ques fentimens de Religion, & qui ne veulent pas expofer leur falut à un rifque certain; › c'eft de fe confeffer dés que la confcience fe trouve chargée d'un peché mortel.

Comment en effet un homme qui a de la foy, & qui fçait qu'au moment qu'il est tombé dans le peché, il eft devenu l'objet de la haine & de la colere de Dieu, peut-il demeurer quelque temps tranquille dans cet état? Comment peut-il y demeurer même un feul moment, lors fur tout qu'il fait reflexion, que