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nôtre fouverain bien comme jufte vangeur de nos crimes. Enfin elle nous doit faire tellement craindre la peine temporelle ou éternelle qui fuit le peché, qu'elle nous infpire un détachement fincere du peché qui nous at tire cette peine.

En fecond lieu, cette douleur doit être univerfelle, enforte que par la confideration du motif qui l'excite & qui l'anime, le pecheur déteste tout peché mortel, fans en excepter un feul; & cette difpofition eft fi neceffaire dans le pecheur penitent, que s'il confervoit quelque atta che à un feul pêché, quand même il détefteroit fortement tous les autres, c'est comme s'il n'en déteftoit au

cun,

A l'égard des pechez ve niels, il faut que la douleur tombe au moins en particu lier fur quelqu'un de ceux dont on fe reconnoît coupable; & une confeffion, bien qu'elle ne renfermât que des pechez legers, qui fe feroit avec vûë fans cette douleur & cette détestation du paffé feroit une confeffion facrilegel Enfin cette douleur doit être fouveraine, c'eft-à-dire, que la douleur que, nous avons du peché doit être plus gran

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que toute autre douleur car par la penitence nous de vons détefter le peché comme le mal de Dieu, & par confequent comme étant infiniment oppofé au fouverain bien; ainfi nous devons le détefter comme le fouverain mal: cette détestation doit

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par confequent furpasser toute autre douleur, enforte que nous foyons plus fincerement affligez, mais non pas toûjours plus fenfiblement, d'avoir perdu Dieu & fa

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grace le peché, que nous ne le ferions d'avoir perdu les biens, la fanté, la réputation & les perfonnes qui nous font les plus cheres, & que nous foyons difpofez à faire encore plus pour éviter le peché mortel, que nous ne ferions pour éviter la perte des biens, de la fanté, de la réputation, & de la vie même. En eft - il beaucoup qui fe puiffent promettre d'être dans cette dif pofition quand ils approchent du Sacrement de penitence, & fait-on toûjours ce qui feroit neceffaire pour s'y met

tre?

Ce n'eft pas affez d'avoir de la douleur des pechez paf fez, il faut encore avoir une ferme réfolution de ne les plus commettre à l'avenir, & ces deux mouvemens du cœur fe trouvent fi neceffairement unis ensemble, que l'un fertde régle pour juger de la verité de l'autre. Nous jugeons de la fincerité de nôtre douleur par la fermeté de nôtre réfolution; quand nous fommes fidelles à garder la promesse que nous avons faite à Dieu de ne le plus offenfer, nous pouvons croire fans craindre de nous tromper que nous avons eu un veritable répentir de l'avoir offenfé, l'un nous répond en quelque ma niere de l'autre : mais quand nous manquons au fecond, nous avons lieu de douter de

nôtre bonne foy à l'égard du premier.

Cette réfolution doit être abfolue & efficace : 10. Elle doit être abfoluë; car ces foibles volontez qu'on appelle de fimples velleïtez ne fuffifent pas. L'Enfer eft plein de Chrétiens qui ont voulu foiblement renoncer au peché; & ils n'y font, que parce qu'ils ne l'ont pas voulu abfolument. Cette volonté foible & languiffante peut faire fouffrir & affliger le pecheur; mais elle n'en peut faire un veritable penitent. Ce n'est donc pas affez de dire Je voudrois renoncer à l'habitude du peché; mais il faut dire: Je lê veux, & je le veux abfolument fans cela nulle veritable penitence. Ces velleitez ne font que des volon Gy

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