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trancher dans les meubles, dans les habits, dans l'équipage, tout ce qui fent le luxe, la vanité & la moleffe, afin que fi on n'a pas le courage d'imiter tant de faints Penitents, qui jufque fur le trône fe font revêtus de la haire & du cilice, au moins on n'ait rien dans fes habits ou dans fes meubles qui foit contraire à la modeftie Chrétienne & à l'efprit de penitence. Septiémement, un exercice de penitence, trés-utile en core & trés-neceffaire, eft de s'affujettir, en vûë de reparer fes fautes, à toutes les obliga tions penibles & gefnantes de fon employ & de fon état. Ainfi une femme qui veut fa tisfaire à Dieu pour les pechez, doit fupporter en efprit de penitence la mauvaise hu

meur, les jaloufies, les emportemens & la mechante conduite d'un mari. Un mari doit fupporter les foibleffes, les inegalitez & les chagrins d'une femme : un pere & une mere, les défauts de leurs enfans, aufquels ils ne peuvent apporter de remede, & le peu de fatisfaction qu'ils reçoivent fouvent pour tous les foins & toutes les peines qu'ils fe donnent. On peut dire le même de toutes les autres obligations femblables attachées à chaque condition. Huitiémement, c'est encode faire pe

moyen

re un bon nitence, que de s'appliquer par cet efprit au travail, dans quelque rang & dans quelque condition qu'on foit élevé, & de fe foumettre ainfi à l'arrêt de la Justice de Dieu, qui a

condamné l'homme au travail, dés qu'il eft devenu pecheur. C'est une occupation digne d'une Dame Chrétienne,qui veut reparer les années qu'elle a malheureusement employées au luxe & à la vanité, d'occuper tous les jours fes mains à travailler, ou pour vêtir les pauvres, ou pour orner les Autels.

ce n'eft

Neuvièmement pas un des moins difficiles & des moins utiles exercices de la penitence, que de fe fupporter foy-même avec patience, les infirmitez de fon temperament, les inegalitez de fon humeur, les chagrins de fon efprit, les reproches de fa confcience, les peines interieures dont Dieu nous afflige. On doit regarder tous ces mouvemens qui s'élevent en

nous contre nous-mêmes confme des fuites & des châti

mens de la revolte

que nous avons eûe contre Dieu.

Dixièmement enfin, il faut accepter en efprit de penitence les croix qui nous viennent ou de la dureté, ou de l'injustice des creatures, que nous devons toûjours confiderer comme les inftrumens de Dieu même, qui fe fert de leur injustice & de leur dure té, , pour exercer fur nous en même-temps les deffeins, & de fa Justice, & de fa Mifericorde. Nous devons nous foumettre avec une parfaite refignation à toutes les differentes peines qui nous arrivent de quelque nature qu'el les foient, telles que font les maladies, la perte des biens l'infidelité de nos amis, la

mort des perfonnes qui nous font cheres, & reconnoître que ces peines font justement dûës à nos pechez, que nous en avons merité de bien plus terribles, puifque nous avons merité l'enfer, & que nous fommes infiniment obligez à Dieu de fe contenter de fi peu, & de vouloir bien nous tenir compte pour l'expiation de nos fautes de cette efpece de fatisfaction, quoy qu'elle ne foit pas même de nôtre propre choix : & dans ces fentimens nous devons dire avec le faint homme Job: Seigneur j'ay peché, & vous ne me traitez pas encore fi durement que je l'ay merité: Verè deliqui, & ficut eram dignus,non recepi.

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