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LA

XII.

De la Communion.

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A majefté & la fainteté de celui que nous recevons dans la Communion les grands deffeins qu'il a par rapport à nôtre fantification en fe communiquant à nous, les miracles qu'il opere pour accomplir fes deffeins; enfin nôtre baffeffe & nôtre indignité, font autant de puiffants motifs qui nous doivent engager à faire tous nos efforts pour nous préparer à le recevoir dignement. Si le Sacrement d'Euchariftie eft le plus faint & le plus redoutable de tous nos Mysteres, la

Communion qui nous y fait participer eft la plus importante, & doit être la plus

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fainte action de nôtre vie. Quand nôtre Seigneur, au lieu de nous inviter à le recevoir fouvent, ne nous auroit accordé la grace que de communier une feule fois dans la vie; toute la vie quelque longue & quelque fervente qu'elle fût, ne le feroit pas encore affez pour apporter de nôtre part une préparation proportionnée à la grace qu'il nous feroit. Mais fi bonté cette faveur se réïtere plus fouvent à notre égard, le foin que nous devons avoir de nous y difpofer n'en doit pas être moindre. Que fautil donc penfer de ceux, qui aprés une vie lâche & diffipée, & quelquefois criminelle,

par fa

n'apportent à la Communion qu'une préparation trés-legere, & donnent à peine quelques momens pour se difpofer à une action fi fainte. Ces deux paroles, Je dois Communier, fi nous avions un peu de foy, & que nous fiffions attention à la grace qu'elles renferment, feroient un frein pour arrêter tous les mouvemens déreglez de nos paffions & toutes les faillies de nôtre humeur, & en mêmetemps un aiguillon pour nous exciter à la ferveur & à la pratique de toutes les bonnes œuvres & de toutes les vertus les plus propres à nous dif pofer à recevoir dignement Jefus-Chrift. Lorsqu'on a def fein de Communier, il faut donc fe redire fouvent à foymême : C'est mon Dieu que

1. Paral

je dois recevoir aujourd'huy;
il faut mediter à loifir ces pa-
roles de David, qui peuvent
fi bien s'appliquer à la Com-
munion : Opus namque grande 29.
eft, neque enim homini præpara-
tur habitatio fed Deo: l'action
que je vas faire est une action
importante; car c'eft à Dieu
même & non pas à un hom-
me qu'il faut préparer une
demeure.

De la maniere dont on doit fe préparer à la Communion.

La préparation qu'il faut aporter à la Communion,confifte en deux chofes: 1o. Dans l'exercice des vertus qui font les plus propres pour dispofer le cœur à recevoir dignement Jefus-Christ. 20. Dans quelques autres pratiques qui

1

peuvent fervir, & à purifier
encore davantage le cœur,
& à faciliter l'exercice de cès
vertus.

Toutes les vertus nous
rendent agréables à Notre-
Seigneur, il n'y en a aucune
dont la pratique & les actes
ne foient utiles, pour nous dif
pofer à le recevoir dignement
dans la Communion : mais
comme la foy eft celle qui
excite pour ainfi dire & qui
anime toutes les autres ver-
tus, c'eft celle-là fur tout dont
l'exercice eft neceffaire, lorf-
qu'on fonge à approcher de
la fainte Table; & c'eft par
le
fecours & les lumieres de
cette vertu, qu'il faut faire
alors les quatre reflexions fui-
vantes, qui nous marquent
les quatre principales vertus
dont doit être orné le cœur

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