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feins qu'il a fur vous.
Enfin, avant qu'il vous quit-

te, vous lui direz comme Ja-se 32
cob à l'Ange : Je ne vous laif-
ferai point aller, mon Sau-
veur , que vous ne m'ayez
donné vôtre benediction, &
l'affurance que vous accom-
plirez les deffeins que vous
avez eu en venant à moy,
qui font de m'unir parfaite-
ment à vous, & de faire que
je ne vive plus désormais
pour vous.

que

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CHAPITRE XIII.

Du défaut particulier, ou de la pallion dominante qu'on doit entreprendre de combattre chaque mois.

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'N des principaux foins d'un veritable Chrétien & d'un homme qui pense efficacement à fon falut, eft de travailler à la mortification de fes paffions, & à l'acquifition des vertus Chrétiennes. On ne peut faire l'un fans l'autre ; car en travaillant à combattre & à détruire les paffions, on travaille neceffairement à acquerir les vertus contraires. Je ne puis proprement combattre ni vaincre l'or

güeil, que je n'acquiere l'humilité. Cependant, ceux qui commencent à entrer dans les voyes de la perfection, s'appliquent plus directement à combattre les paffions, & ceux qui y font un peu plus avancez, à pratiquer & à acquerir les vertus.

Les uns & les autres, pour réüffir dans le deffein qu'ils se propofent, doivent chaque mois choifir en particulier ou un défaut à combatre, ou une vertu à acquerir; & il eft à propos de commencer d'abord par le défaut qu'on doit regarder comme le défaut capital, & comme la paffion dominante & aprés l'avoir détruit, on pourra travailler enfuite à acquerir la vertu qui y eft oppofée, & qui par cette raifon eft or

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dinairement de toutes les vertus, celle qui nous eft la plus necessaire.

Ce qui fait qu'il est fi important de s'appliquer d'abord à combattre cette paffion dominante, c'eft qu'elle eft la fource la plus ordinaire de la plupart des fautes où nous tombons, qu'elle met de plus grands obftacles que toutes les autres à nôtre falut, à nôtre fanctification; & qu'enfin fi nous ne la combattons de bonne heure, elle fe fortifie tellement dans la fuite > qu'elle devient la maîtreffe abfoluë de nôtre cœur, & qu'elle rend quelquefois nôtre converfion moralement impoffible.

Mais comme on ne peut la combattre, fi on ne la connoît. Le premier foin doit

être de la démêler entre toutes les autres paffions aufquelles nôtre cœur peut être fujet; ce qui n'est pas auffi facile qu'on pourroit d'abord se le perfuader. Car ou cette paffion eft encore foible, & alors elle ne fe fait pas affez fentir pour la diftinguer parfaitement, fur tout à une perfonne qui ne donne pas beaucoup d'attention aux mouvemens de fon cœur: ou bien au contraire elle est déja si forte, qu'elle fe fait trop fentir, & que par cette raison-là même, elle nous aveugle & nous empêche de la bien connoître, ou au moins de connoître les funeftes fuites qu'elle peut a voir, & la grieveté des pechez où elle nous engage.

Quoy qu'il y ait de la difficulté à faire cette recherche,

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