combat n'est point rallentie fi on fent toûjours un defir auffi fort &.auffi conftant de combattre ce vice ou cette paffion, & d'acquerir la vertu qui lui eft oppofée : car de la force & de la conftance de ce defir, dépend prefque tout le fuccés de cette entreprise.

4°. Il faut s'examiner enfuite fur la fidelité qu'on a euë à fe fervir des moyens foit generaux foit particuliers, & principalement fur l'ufage de l'examen particulier, & fur l'exercice des Actes interieurs & exterieurs de lå vertu à laquelle on s'applique; fur les fautes principales qu'on a faites en cette matiere & qu'on doit avoir marquées; sur la facilité qu'on a euë à les commettre; fur la promptitude ou la lenteur à s'en relever. On tâchera

tâchera même d'en reconnoître la fource & le principe: car on remedie bien plus aifément aux maux, quand on en connoît la cause.

5°. Il eft à propos de comparer enfuite une semaine avec l'autre, pour mieux juger du progrés qu'on a fait. Si on connoît avoir profité, on en remerciera Dieu, à qui est dûë la gloire de tout le bien que nous faifons: on s'animera par ce progrés à marcher avec plus d'ardeur, & à fuivre à l'avenir avec encore plus de fidelité les mouvemens de la grace. Si au contraire on reconnoît qu'on a reculé au lieu d'avancer, on ne doit pas pour cela fe décourager; mais il faut s'humilier devant Dieu, fe défier de foy-même & de fes forces, mettre toute fa M

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confiance en Dieu & dans le fecours de fa grace, la lui demander avec inftance, & puis entrer dans le combat avec une nouvelle ferveur, comme fi on ne faifoit que commen

cer.

6o. On fera enfuite une vi fite du faint Sacrement, pour demander à Nôtre-Seigneur qu'il reçoive & qu'il agrée nos bonnes réfolutions; & puifque c'est lui qui nous les a infpi rées, qu'il nous donne les gra ces & le courage neceffaires pour les accomplir. On employera auffi pour cela l'inter ceffion de la fainte Vierge, la priant d'être & nôtre Avoca te & nôtre Caution auprés de fon Fils.

7°. Ce jour-là on se tiendra, autant qu'il fera poflible, dans la retraitte & le filence, ou au

&

moins dans un plus grand recueillement qu'à l'ordinaire, pour cela on retranchera toutes les vifites, à moins qu' elles ne foient absolument neceffaires, & on fe débarraffera de toutes les affaires qui ne feront pas preffées. Il feroit bon encore d'avoir ce jour-là un entretien avec son Directeur pour lui rendre compte de fes difpofitions, pour lui communiquer les fentimens que Nô tre-Seigneur aura infpirez, pour recevoir fes confeils, & pour fçavoir de lui quel défaut il juge que nous devons combattre le mois fuivant, ou à quelle vertu nous devons nous attacher.

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CHAPITRE XV.

De la préparation à la mort qu'on doit faire tous les mois.

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trop

"Eft une pratique tresfainte & tres-profitable de choisir un jour chaque mois, pour se préparer à la mort. On ne fçauroit prendre de mefures pour apprendre à bien faire une chofe, qu'on ne fait qu'une feule fois, & qu'on ne fçauroit mal faire fans tomber dans un malheur éternel. D'ailleurs comme la furprise de la mort ou la violence de la maladie peuvent nous mettre dans l'im, puiffance de nous préparer à ce moment fatal, lorfqu'il ar